Dominick Gravel/Montreal Alouettes
TORONTO – Tommie Campbell admet que la patience n’est pas sa plus grande qualité.
« Je m’ennuie facilement », a expliqué le demi défensif. « J’aime la compétition. Lorsque quelqu’un me dit de ne pas faire ceci ou cela, j’ai tendance à le faire tout de même. »
Mais Campbell ne devrait pas s’ennuyer cette saison, lui qui s’est entendu avec les Argonauts de Toronto, une équipe qui a terminé l’année 2019 avec une fiche de 4-14 et qui a accordé le deuxième plus grand nombre de points de la Ligue canadienne de football (LCF).
« J’aime faire partie d’un mouvement », a dit Campbell. « Je joue pour compétitionner. »
Tommie Campbell a signé un contrat avec les Argonauts de Toronto avant l’ouverture du marché des joueurs autonomes 2020 (Dominick Gravel/Montreal Alouettes).
La philosophie de Campbell est que l’attitude est aussi importante que le talent, lorsque vient le temps de gagner.
« Dans les rangs professionnels, tous les joueurs sont bons », a-t-il dit. « C’est l’attitude qui fait toute la différence. Dans les matchs, dans les entraînements et les réunions. »
« Il se passera de belles choses si tout le monde se remet en question. Il faut être là à 100 % à tous les entraînements et à toutes les rencontres. »
Les erreurs se produisent au cours d’un match. Ce qui est le plus important, c’est que tout le monde sache ce qu’il a à faire sur le terrain.
Et Campbell est très bien placé en ce qui a trait aux formations qui changent du tout au tout.
Il faisait partie de la formation des Alouettes de Montréal qui avait terminé la saison 2018 avec une fiche de 5-13 pour ensuite faire tourner le vent en 2019.
Pour commencer, la LCF a annulé le contrat du quart-arrière et vainqueur du Trophée Heisman Johnny Manziel. Par la suite, la Ligue a pris l’équipe montréalaise sous son aile, en l’absence de propriétaires. Quelques jours avant le premier match de la saison 2019, Khari Jones a pris la relève de Mike Sherman au poste d’entraîneur-chef.
Ça ne sentait pas bon à la suite de deux défaites d’affilée des Als au début de la dernière campagne, mais la troupe de Khari Jones s’est ressaisie et a terminé la saison 2019 avec une fiche de 10-8, participant à la demi-finale de l’Est contre les Eskimos d’Edmonton.
Campbell, un athlète de six pieds, deux pouces et 203 livres a cumulé 66 plaqués défensifs au cours de la saison régulière 2019 – son plus haut total après avoir réussi 71 plaqués défensifs à sa première saison dans la LCF avec les Stampeders de Calgary —, en plus de réaliser trois interceptions et deux échappés provoqués. Il a effectué six plaqués défensifs contre les Esks, lors de la demi-finale de l’Est.
« J’ai fait mon travail », a dit Campbell, lui qui a été nommé sur l’équipe d’étoiles de la division Est. « Dans cette défense, j’avais beaucoup à faire. Je devais défendre la course et la passe. »
« Et j’ai tout fait en mon pouvoir afin d’aider l’équipe. »
Le succès de l’équipe est entre autres passé par une attitude positive.
« L’an dernier, ç’a fait du bien comme saison », a dit Campbell. « En tant que vétérans dans le vestiaire, nous possédions une part de l’équipe et ç’a beaucoup aidé. Nous nous parlions franchement. »
« Nous étions tous dans le même bateau. Tout le monde se nourrissait de l’énergie de tout un chacun et ça s’est transposé sur le terrain. »
Mais l’optimisme de Campbell s’est tranquillement estompé en 2020. Sa première discussion avec le nouveau directeur général des Alouettes Danny Maciocia s’est terminée avec la libération de Campbell, mais on lui a dit qu’il pouvait resigné avec l’équipe s’il le voulait.
En plus de Campbell, le receveur DeVier Posey a été libéré, alors que le secondeur/maraudeur Boseko Lokombo a été échangé aux Argos.
Ce mouvement a été vu comme une tentative de couper dans le budget des Als, alors que ces trois joueurs valaient 85 000 $ en bonus de rendement.
« J’étais définitivement surpris », a dit Campbell. « Il m’a appelé le jour avant que nos bonus ne soient accessibles. Je ne veux pas jouer pour un gars comme ça. »
Plusieurs raisons ont contribué à l’entente de Campbell avec les Argos. Le nouvel entraîneur-chef Ryan Dinwiddie a été un entraîneur avec les Stamps, alors que Campbell y était. Et Toronto est aussi à cinq heures de voiture de sa ville natale, Aliquippa, en Pennsylvanie.
Campbell a évolué à l’Université de Californie en Pennsylvanie, avant d’être sélectionné par Tennessee au septième tour du repêchage de la NFL en 2011. Il a passé du temps avec les Titans et Jacksonville avant de se joindre aux Stampeders en 2016.
Campbell a évolué avec les Stamps en 2017, avant de s’entendre avec Montréal en tant que joueur autonome.
« Il se passera de belles choses si tout le monde se remet en question. Il faut être là à 100 % à tous les entraînements et à toutes les rencontres. »
– Tommie Campbell
Âgé de 32 ans, Campbell croit qu’il a encore quelques années de football devant lui. Il croit aussi que son expérience compense tous les doutes reliés à son âge.
« J’ai vu beaucoup de football, beaucoup de jeux et beaucoup de joueurs », a-t-il dit. « Tout le monde croit que le football est une question de vitesse. Mais le football est une question d’angles. Votre vitesse ne changera rien. Si l’angle n’est pas le bon, l’adversaire vous déjouera. »
« Tout est une question d’angles et d’études. »
Ce que Campbell regrette de son temps passé avec Calgary ce sont les deux coupes Grey d’affilée échappées aux mains d’Ottawa et de Toronto.
« Ça m’irrite, lorsque j’y repense », a dit Campbell. « J’aurais aimé remporter la Coupe Grey avec Montréal, l’an dernier. »
« Je vais tenter d’en remporter une avec Toronto en 2020. Tout peut arriver dans la LCF. Il faut que vous soyez avec la bonne équipe au bon moment. »