8 mai 2020

CFL Encore : D’anciens coéquipiers chez les Bombers sont les têtes d’affiche ce vendredi

John Woods/LCF.ca

TORONTO – Geroy Simon n’avait aucune idée de ce qu’il l’attendait lorsqu’il a mis les pieds à Winnipeg pour la première fois en 1999.

« Je ne connaissais personne. J’avais entendu parler de la LCF, mais je n’en savais pas beaucoup », a confié Simon, cette semaine, à partir de son domicile à Vancouver.

« Je étudié et joué à l’Université du Maryland, alors je savais qu’il y avait une équipe de la LCF à Baltimore. Mais je ne connaissais pas une tonne de choses sur la Ligue… parce que je jouais au football universitaire, et c’est tout ce qui me préoccupait à l’époque. »

« Je ne connaissais pas Milt avant d’arriver à Winnipeg. Au cours des premiers jours, tout le monde disait tout le temps à quel point il était exceptionnel, et je me suis dit : ‘‘Je vais dominer cette ligue.’’ J’étais plutôt ignorant; Mitl était spécial, autant comme joueur que comme personne. »

À l’époque, on ne savait pas vraiment ce que les Bombers avaient sous la main. Simon était un jeune joueur prometteur qui effectuait ses premiers pas dans la LCF, au sein d’une équipe avec beaucoup de profondeur à la position de receveur, un groupe comptant entre autres sur Milt Stegall, qui allait mériter le titre de joueur par excellence de la Ligue en 2002.

Une personne, cependant, savait exactement ce que les Bombers avaient sous la main.

Flanqué de son père et de son fils, Geroy Simon a dépassé Milt Stegall et est devenu le meneur de l’histoire de la LCF pour les verges sur des réceptions le 29 juin 2012 (La Presse Canadienne)

« Il avait plus de talent que n’importe quel autre receveur de l’équipe pendant les deux ans qu’il a passés avec elle », a confié Stegall de son domicile situé à Atlanta, dans l’État de la Géorgie.

« Mais je dis toujours qu’il faut plus que du talent, surtout chez les professionnels. Tout le monde a du talent. Vous devez accomplir les petites choses, autant sur le terrain qu’à l’extérieur de celui-ci, pour vous assurer de rester au même niveau qui vous permet de jouer. »

Vendredi soir, dans le cadre de l’émission CFL Encore, TSN réunira deux des meilleurs receveurs de l’histoire de la Ligue en diffusant deux matchs où ceux-ci ont marqué l’histoire du circuit. Stegall sera le premier, lui qui a établi un record de la LCF pour le nombre de touchés en carrière lors d’un match à domicile contre Hamilton en juillet 2007.

Simon suivra dans le premier match du calendrier régulier des Lions de la Colombie-Britannique en 2012, une partie contre les Bombers. Au cours de cet affrontement, Simon, le joueur par excellence de la Ligue en 2006, a battu le record de Stegall pour les verges sur des réceptions en carrière. Stegall était lui-même présent lors de cet événement historique.

Bien que Simon ait bâti l’ensemble de sa carrière en Colombie-Britannique, où il occupe en ce moment le poste de directeur du recrutement mondial des Lions et œuvre aussi comme dépisteur régional de l’équipe, le principal intéressé décrit ses deux années passées à Winnipeg avec Stegall comme instrumentales au cours de sa carrière.

« Quand j’ai commencé à jouer dans la LCF, je n’étais qu’un gars avec du talent qui, pour une raison ou une autre, n’avait pas réussi à percer une formation de la NFL et qui ne connaissait pas énormément de succès. Quand je me suis joint à la LCF, je voulais obtenir quelques saisons de 1000 verges sur des réceptions puis réévaluer ma vie par la suite », a dit Simon.

« Mais en côtoyant Milt, j’ai appris à devenir un vrai professionnel. Il m’a influencé; il a fait décoller ma carrière comme une fusée. Le côtoyer et voir les efforts qu’il déployait chaque semaine, la façon dont il s’entraînait, la manière dont il prenait soin de son corps et la façon dont il se préparait en prévision des réunions d’équipe, ç’a été instrumental dans les succès que j’ai eus au cours de ma carrière. »

« Il avait du talent », a dit Stegall en parlant de Simon lorsque celui-ci évoluait à Winnipeg. « Mais il n’avait pas encore atteint le prochain niveau. Il était jeune et il voulait profiter de la vie à l’extérieur du terrain… Le genre d’activités qui peuvent affecter ce qui se passe sur un terrain de football. »

« Quand il est revenu pour sa deuxième saison, en 2000, vous voyiez qu’il avait gagné en maturité. Vous pouviez le voir commencer à prendre plus soin de lui et à devenir un professionnel. C’est à ce moment-là qu’il a explosé et qu’il est devenu le Geroy Simon que nous avons vu jouer pendant ces nombreuses années. Je ne suis pas surpris de tous les honneurs qu’il a obtenus. »

Mitl Stegall a cumulé 140 verges sur des réceptions et a marqué deux touchés le 27 juillet 2007 afin de battre le record de la LCF pour le nombre de touchés en carrière (John Woods/LCF.ca)

Quand il repense, 13 ans plus tard, au match qui lui a permis de battre le record, Stegall ne se souvient plus de chaque jeu. Il dit que la seule fois où il a regardé à nouveau cette partie était dans la salle de visionnement de vidéo des Bombers, la journée après avoir battu le record.

« La chose dont je me souviens le plus, c’est la réaction des partisans après que j’aie marqué le touché », a-t-il dit.

« Je n’ai jamais expérimenté quelque chose comme ça. J’ai eu la chance de jouer à l’université et chez les professionnels dans la NFL où les partisans étaient fous et bruyants, mais l’enthousiasme des amateurs, ce soir-là, ne se compare à rien de ce que j’ai pu vivre au cours de mon parcours dans le sport professionnel. Je ne me souviens plus du touché, mais je vais me souvenir de ça plus que tout. Les partisans, la manière dont ils criaient, c’est ce qui a mis un sourire sur mon visage avant tout. »

Près de huit ans après avoir établi son record, Simon se souvient des encouragements et des félicitations de près de 15 membres de sa famille des quatre coins des États-Unis et du Canada, au BC Place, le 29 juin 2012. Et le fait que Stegall ait été là lors de ce match a eu une grande signification pour lui.

« Que les Lions et que la Ligue choisissent d’arrêter le match pour que je prenne réellement le temps de savourer ce moment, ç’a été assez cool », a dit Simon.

« Milt était là, le commissaire était là. Quand nous avons battu le record et que le match a été arrêté, je me souviens que Milt est sauté sur le terrain, et que mes coéquipiers sont accourus pour me féliciter. Je me souviens de mon père et de mon fils sur le terrain. Ç’a été une belle expérience à partager, pas seulement avec mes coéquipiers et ma famille, mais surtout avec mon père et mon fils. »

« On avait parlé du fait que je puisse battre le record pendant toute la saison morte, mais je me souviens d’avoir eu du plaisir. Ç’a été un match amusant. »

Comme sa famille et lui sont à Atlanta en ce moment, Stegall n’aura pas accès à la diffusion du match par TSN. Simon, de son côté, regardera la rencontre et participera à une fête – via vidéoconférence – sur le site web des Lions. Ça lui permettra de vivre ce moment à nouveau, et de le partager avec les partisans encore une fois.

« Ce sera cool de regarder de vieux matchs », a dit Simon. « Surtout que comme je suis maintenant dépisteur, je peux plus facilement critiquer mon jeu et déceler mes déficiences ainsi que les bonnes choses que j’ai faites. »

Avec deux détenteurs de records, deux membres du Temple de la renommée du football canadien et deux anciens coéquipiers au sommet de leur forme, ce sera difficile de déceler des déficiences, vendredi.

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.