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20 mai 2020

Prêts et ragaillardis, les Esks veulent franchir la prochaine étape

Walter Tychnowicz/CFL.ca

Le LCF.ca présente sa série d’articles sur les « Chartes des positions de l’entre-saison » qui exposera l’alignement des équipes de la Ligue canadienne de football (LCF) tel qu’il est présentement. À noter que ce ne sont pas les formations officielles des équipes de la LCF pour la saison 2020, mais bien des projections et des analyses. De plus, les choix du repêchage 2020 ne sont pas inclus.


EDMONTON – Lorsque nous analysons la saison 2019 des Eskimos d’Edmonton, bien des questions nous viennent à l’esprit.

La formation albertaine a survécu à la perte de leur quart vedette Mike Reilly, en le remplaçant par Trevor Harris, et ce, quelques heures après que Reilly ait signé un contrat avec les Lions de la Colombie-Britannique. Harris a su attirer le demi inséré Greg Ellingson et le joueur de ligne offensive SirVincent Rogers d’Ottawa vers Edmonton et les Esks ont amorcé la saison avec une fiche de 6-3. Ils avaient l’air d’une équipe avec beaucoup de potentiel et ils aspiraient aux grands honneurs. Mais il y avait tout de même quelques points d’interrogation.

Aucune ligne offensive dans la Ligue canadienne de football (LCF) n’a offert une meilleure protection à son quart-arrière que celle des Eskimos en 2019, elle qui n’a accordé que 25 sacs. Bien que l’attaque ait eu ses moments de gloire en empilant les points, elle en arrachait dans la zone payante, ne convertissant que 50 % de ses présences. Du côté de la défense, les 400 points accordés par les Esks leur ont permis de prendre le troisième rang de la Ligue à ce chapitre, derrière la Saskatchewan et Hamilton. Et leur ligne défensive presque toute canadienne a pris le premier rang de la LCF – à égalité avec les Roughriders – avec 56 sacs du quart. Notons qu’elle a mené la Ligue au chapitre des séquences de deux jeux suivis d’un botté, accordés aux équipes adverses.

Plusieurs belles choses, mais ces quelques points d’interrogation sont toujours demeurés, tout au long de la saison. Si ce n’était pas les problèmes dans la zone payante, il y avait des problèmes de discipline qui affectaient l’équipe. Edmonton a été pénalisée 197 fois l’an dernier – le pire total de la LCF —, faisant cadeau de 1677 verges de gains à ses adversaires – également le pire total de la Ligue. Par la suite, la fiche. Jusqu’à ce que les affrontements classiques de la fête du Travail aient lieu, les Esks n’avaient remporté des victoires que face à des adversaires considérés moins forts, sur papier – leur victoire aux dépens des Alouettes de Montréal, lors de la semaine 1 aura été le seul gain contre une équipe qui a terminé la saison avec un dossier de plus que 0,500. Si nous nous attardons à leur fiche totale de 8-10 en 2019, les victoires sont survenues contre Montréal, trois fois contre la Colombie-Britannique, deux fois contre Ottawa et deux fois contre Toronto.

Que serait-il arrivé si les Esks avaient réussi à battre Winnipeg au cours des semaines 3 et 11? Et s’ils avaient pu ouvrir la machine en attaque contre Montréal, lors de la semaine 6 et qu’ils n’avaient pas perdu par un seul botté de trois points contre Hamilton, lors de la semaine 15? Et maintenant, « LA » question… Et si Trevor Harris n’avait pas subi une blessure au bras droit contre Calgary, à la fête du Travail?

Avant cette blessure et malgré un certain manque d’énergie contre les équipes qualifiées en matchs éliminatoires, Harris était dans la course pour le titre du joueur par excellence de la LCF en 2019. Un pivot vétéran de 33 ans, qui en était à sa première saison dans sa nouvelle équipe, aurait pu permettre à sa formation de faire mieux au cours de la deuxième moitié de la dernière campagne. Harris a tout de même pu revenir pour les éliminatoires, lui qui a offert une prestation incroyable face aux Alouettes en demi-finale de l’Est, avant de baisser pavillon contre les Ticats, en finale de l’Est, eux qui étaient invaincus à domicile en 2019.

Avec tout cela à digérer, le directeur général des Esks Brock Sunderland a effectué quelques changements en 2020. Il a montré la porte à son entraîneur-chef Jason Maas et l’a remplacé par Scott Milanovich. Il est ensuite allé à la chasse aux athlètes qui lui permettraient de régler ses quelques problèmes mentionnés ci-haut.

Une ligne offensive qui était déjà dominante devrait normalement s’améliorer automatiquement. Rogers n’a pas joué l’an dernier, lui qui s’est blessé au cours du dernier camp d’entraînement. Sa présence au poste de bloqueur à gauche donnera beaucoup de profondeur aux Esks, là où Tommie Draheim a très bien fait l’année dernière. Colin Kelly devrait obtenir le poste de bloqueur à droite et il y a une tonne de talent canadien au poste de garde en Jacob Ruby et Matt O’Donnell, sans oublier le centre David Bear et Jean-Simon Roy comme substitut.

Sunderland a donné à son quart-arrière quelques nouvelles cibles de qualité. Il a réussi à mettre la main sur Armanti Edwards le 10 avril dernier. À Toronto en 2019, Edwards a réalisé la première saison de 1000 verges de gains sur des réceptions de sa carrière, lui qui a failli y arriver au cours des deux saisons précédentes.

Sunderland a aussi volé deux autres receveurs des Argos, à la suite de l’ouverture du marché des joueurs autonomes. Il a ramené Raymond à la maison, le natif de l’Alberta Jimmy Ralph et Rodney Smith, un receveur de six pieds, cinq pouces et 235 livres.

En défense, c’est la ligne défensive des Eskimos qui saute aux yeux. Le vétéran plaqueur Almondo Sewell est le leader de ce groupe et son coéquipier Mike Moore a connu toute une saison l’an dernier à ses côtés, lui qui a cumulé le plus grand nombre de sacs du son équipe, soit neuf. Ce front défensif regorge de talent canadien. Kwaku Boateng a réalisé huit sacs l’an dernier et la formation albertaine a pu mettre la main sur deux ailiers défensifs qui ont vu leur temps dans la NFL prendre fin. Il y a eu le choix de premier tour des Esks lors du repêchage de la LCF en 2019, Mathieu Betts et, par la suite, il y a eu Stefan Charles, un autre choix de premier tour des Esks, cette fois-ci au cours du repêchage de la LCF en 2013. Le joueur de 31 ans a passé six saisons dans la NFL et dans l’Alliance of American Football avant de s’entendre avec Edmonton en septembre dernier.

Du côté du groupe de secondeurs, celui-ci devrait avoir un coup de pouce de Justin Tuggle, lui qui remplacera sûrement Larry Dean au centre. Vontae Diggs voudra poursuivre sur sa lancée de la saison 2019 – 73 plaqués défensifs, deux sacs et une interception – et un Jovan Santos-Knox en santé devrait aussi aider ce groupe.

Sunderland espère que l’ajout de Jermaine Gabriel au poste de maraudeur fera des étincelles dans le champ arrière, en défense. Une facette du jeu qui a fait défaut l’an dernier.

Il y avait un autre aspect à améliorer cet hiver. Les Esks n’ont pas marqué de touchés sur un retour de botté depuis le 28 août 2015. Terry Williams, Ryan Shakeir et Christion Jones tenteront tous de mettre fin à cette disette. Les Eskimos ont réellement besoin de tout le momentum qu’un jeu de la sorte peut procurer. Peut-être que 2020 sera la bonne! Williams tentera également de devenir le partant au poste de demi offensif, laissé vacant par C.J. Gable.

Mais la plus grande amélioration des Eskimos devra être la constance. Harris connaîtra mieux son équipe, lui qui en sera à sa deuxième saison derrière le centre et s’il demeure en santé, il pourra poursuivre sur sa lancée de 2019. Personne ne porte autant d’attention aux détails que Harris. Vous pouvez être certain qu’il tire profit du temps additionnel que la saison 2020 donne à toutes les équipes de la LCF, en ce moment.

Les Eks n’ont pas été les hôtes d’un match éliminatoire depuis 2015. Brock Sunderland a peut-être trouvé les pièces manquantes afin d’y remédier.