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27 mai 2020

Le nouveau quart numéro deux des Bombers : Sean McGuire

Shannon Vizniowski/CFL.ca

WINNIPEG – Bien que les camps d’entraînement soient suspendus pour le moment, rien ne nous empêche d’analyser de plus près la profondeur des Blue Bombers de Winnipeg au poste de quart-arrière.

Avec les départs de Chris Streveler pour la NFL et le nouveau contrat de Matt Nichols avec les Argonauts de Toronto, la porte s’ouvre pour Sean McGuire au poste de pivot substitut, derrière celui qui a mené les Bombers à la victoire lors de la 107e Coupe Grey, présentée par Shaw, Zach Collaros.

« Comme tout le monde, j’ai des fourmis dans les bras et les jambes », a dit McGuire, en direct de St-Louis. « Et comme tout le monde, je veux seulement que tout revienne à la normale. »

« Lorsque le camp d’entraînement approche, tous les joueurs ont cette petite agitation à l’intérieur d’eux. Votre humeur change. Votre entraînement change. Vous vous concentrez de plus en plus sur la saison à venir et tous les jours, vous discutez de football. »

« Maintenant, avec tout cela qui attendra à plus tard, c’est difficile. Tout le monde est sur le mode attente.»

« Nous ne pouvons qu’attendre. »

Drew Wolitarsky (à gauche), Chris Streveler (au centre) et McGuire (à droite) sont sur le banc, pendant un match contre les Lions de la Colombie-Britannique (David Lipnowski/BlueBombers.com).

Lorsque les Bombers sauteront sur le terrain – et espérons que ce soit au mois d’août ou septembre —, McGuire fera partie d’une des belles histoires de cette saison écourtée. Plus précisément, lorsque Winnipeg a décidé de donner les commandes de l’attaque à Collaros, après que ce dernier ait maintenu une fiche de 4-0 jusqu’à la Coupe Grey, en 2019, il fallait aussi décider qui serait celui qui prendrait le poste de deuxième violon.

Il semblerait que ce soit McGuire.

Mais pourquoi les Bombers ont-ils autant confiance en cet athlète qui était en uniforme pour tous les matchs l’an dernier, mais qui n’a lancé que trois passes, en plus de ne courir qu’à trois autres occasions?

« Je comprends que les gens ne me connaissent pas. Je ne les blâme pas. Je suis jeune », a admis McGuire. « Mais personne n’arrive dans cette Ligue en tant que vétéran de sept ou huit saisons. Tout le monde commence son chemin en tant que recrue et tente de gravir les échelons. »

« Je veux me rendre au sommet afin de prouver ma valeur, c’est certain. Mais j’ai encore plus hâte de revoir mes coéquipiers et de faire mon travail. Je vais poursuivre mon apprentissage avec Zach. »

« L’an dernier, j’ai beaucoup appris à ses côtés et notre relation s’est vraiment bien développée. J’ai tellement appris en peu de temps avec lui. De plus, nous nous parlons via la plateforme Zoom et j’essaie de tout absorber. Aussi, je veux gagner le respect de mes coéquipiers, c’est vraiment important pour moi.»

« Pour ce qui est de ce que les gens disent à mon sujet, je ne me concentre pas vraiment sur ce que j’entends. »

Les Bombers sont sur le cas de McGuire depuis un bon moment, bien avant qu’il ne se démarque à un camp de joueurs autonomes en Floride, au printemps 2019. Il a quitté Western Illinois en tant que meneur de l’histoire de l’école au chapitre des verges de gains par la passe. De plus, il a établi plusieurs records au secondaire, au Wisconsin.

McGuire n’a lancé que trois passes et n’a couru que trois autres fois, lui qui était en uniforme pour tous les matchs des Bombers en 2019 (BlueBombers.com).

Il est arrivé à Winnipeg au même moment l’an dernier, lui qui était dans une belle forme physique puisqu’il avait participé aux mini-camps des Vikings du Minnesota et des Dolphins de Miami. En seulement quelques semaines, il est passé devant le vétéran Bryan Bennett au poste de quart numéro trois, derrière Chris Streveler et Matt Nichols.

Nous savons tous ce qui est arrivé par la suite. Avec une blessure majeure à Nichols, le carrousel des quarts s’en est donné à cœur joie jusqu’à ce que Collaros s’en mêle. Mais le rôle de McGuire n’a jamais changé. Il a observé et il a appris. Et il a attendu. Et il a encore attendu… Ce qui était une drôle de situation pour un gars qui était habitué d’être le quart numéro un avant son saut dans les rangs professionnels.

« La chose la plus importante pour moi l’an dernier était de rester moi-même », a dit McGuire. « Je traitais les entraînements comme s’ils étaient des jours de matchs. Toutes les occasions que j’avais d’aller sur le terrain, je m’arrangeais pour être le plus intense et le plus compétitif possible. Je suis comme ça. Je crois que mes coéquipiers et mes entraîneurs l’ont bien vu et compris. »

« Ce fut une superbe année et j’en ai profité pour cheminer au maximum. Comme toutes les recrues qui arrivent chez les pros après avoir été les partants pendant quatre ans à l’université, je devais être patient, observer et apprendre de Matt Nichols et de Chris Streveler. Et bien sûr, la situation était différente puisque je savais que je n’obtiendrais pas beaucoup de chances de me faire valoir. »

Maintenant, des chiffres… Vous permettez?

Sean McGuire espère s’établir comme le quart numéro deux de l’équipe, derrière Zach Collaros (Johany Jutras/CFL.ca).

Au même moment l’an dernier, Cody Fajardo n’avait lancé que 68 passes en 44 parties, au cours de trois saisons avec les Argos et les Lions de la Colombie-Britannique. Dès la semaine 2 – à la suite de la blessure de Zach Collaros —, Fajardo était devenu le quart partant des Roughriders de la Saskatchewan. Et à la fin de la saison 2019, il était le joueur par excellence de la division Ouest.

De plus, au même moment l’an dernier, Nick Arbuckle n’avait lancé que 25 passes au cours de sa première année avec les Stampeders de Calgary. Dès la semaine 3, il a remplacé Bo Levi Mitchell (blessure), menant les siens à la victoire contre les Lions. Par la suite, il a connu du succès tout au long de la saison 2019. Le tout lui a valu un nouveau contrat avec le ROUGE et NOIR d’Ottawa en tant que pivot numéro un.

Et Dane Evans, avec les Tiger-Cats de Hamilton…

Alors, que faut-il en retirer? Tout peut arriver dans cette Ligue… Et un quart substitut doit être prêt à sauter sur le terrain à tous moments. L’expérience est donc de mise.

Et Sean McGuire n’est plus la verte recrue de la campagne 2019.

« Ça fait toute la différence », a-t-il dit. « Je connais davantage le système de jeu, les rencontres d’équipe sont donc plus intéressantes pour moi. J’ai une bonne base de tous les concepts, les schémas d’attaque, les couvertures de passes… Lorsque je regarde les vidéos, je suis plus en train de me remémorer ce que je sais déjà, tout en apprenant de nouvelles choses. »

« Je suis bien plus préparé que l’an dernier. Je sais à quoi m’attendre sur le terrain. L’année passée, j’ai pu travailler avec (le nouveau coordonnateur offensif) Buck Pierce. J’ai très hâte de me remettre au travail. »

Le jeune quart de 24 ans a beaucoup appris l’an dernier, en regardant Matt Nichols et Chris Streveler (à droite) à l’oeuvre, en 2019 (Matt Smith/CFL.ca).

Si vous tapez le nom de McGuire dans la base de recherche de Google, des thèmes récurrents en ressortiront : capitaine, leader, passeur naturel, étudiant engagé.

Il prend cela d’un peu tout le monde dans sa famille : sa mère Deb, son grand-frère Ben et sa grande-sœur Angie. Mais c’est son père, Terrence, qui lui a transmis son éthique de travail et qui a bâti la fondation de tous les talents de ce jeune quart de 24 ans que les entraîneurs apprécient énormément.

« J’ai toujours admiré mon père », a dit McGuire. « C’est un psychologue et il est extraordinaire dans ce qu’il fait. Honnêtement, c’est son histoire que nous devrions lire. J’ai toujours pensé qu’on devrait faire un film sur sa vie. »

« Toutes ces valeurs que j’ai viennent de lui, en grande partie. Il a eu une enfance difficile et il aurait pu emprunter la mauvaise route. J’aurais aimé le connaître dans ce temps-là pour pouvoir voir à quel point il a dû surmonter d’obstacles. Tout cela me motive chaque jour. »

McGuire a fait une pause et nous lui avons demandé quels obstacles son père avait dû surmonter.

« Je ne crois pas que ça le dérangerait que j’en parle », a-t-il commencé. « Mon père vient d’une famille de neuf enfants. Il a grandi à Gary, en Indiana et il a vécu beaucoup de choses traumatisantes. Lorsqu’il était adolescent, il est rentré à la maison et il a découvert que son père s’était suicidé. C’est mon père qui l’a trouvé. »

« Plusieurs autres choses difficiles se sont produites dans sa famille et il a grandi dans la pauvreté. Mais il a pris un chemin différent pour s’en sortir. Il est allé à l’Université Marquette et il y a obtenu son diplôme. »

« Vous savez, être un McGuire est très important pour moi. Je veux honorer mon nom parce que j’en suis très fier. »

Le prochain chapitre de sa carrière, il l’espère, sera de s’établir comme le quart numéro deux des Blue Bombers, derrière Collaros.

McGuire… Un nom de confiance pour les Bombers? Si oui, Sean pourra continuer d’honorer son héritage.

D’après un article d’Ed Tait, paru sur CFL.ca