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23 juin 2020

Stanback : 203 verges et un tour du chapeau

Dominick Gravel/Alouettes de Montréal

MONTRÉAL – Mardi soir à 19 h HE, RDS rediffusera le match du 4 juillet 2019, alors que William Stanback et les Alouettes de Montréal avaient remporté la victoire par la marque de 36-29, aux dépens de Jeremiah Masoli et des Tiger-Cats de Hamilton.

C’était le troisième match de la saison des Als et le premier à domicile en 2019. Montréal revendiquait une fiche de 0-2, alors que la formation de Khari Jones avait subi la défaite à Edmonton et à Hamilton, au cours des semaines 1 et 3.

Le duel qui ouvrait la saison 2019 des Als à Edmonton a vu le quart-arrière Vernon Adams Jr. venir en relève à Antonio Pipkin, blessé, lui qui était alors le quart partant des Oiseaux.

Adams avait ensuite amorcé le match à Hamilton, là où les Ticats avaient servi une sérieuse correction aux Alouettes, remportant le match 41-10.

Il y avait donc des ajustements à apporter du côté du nouvel entraîneur-chef des Montréalais.

Le match du 4 juillet donnait une première victoire au nouvel entraîneur-chef des Alouettes Khari Jones (Dominick Gravel/Alouettes de Montréal).

Et les ajustements sont survenus au sol, alors que le demi offensif William Stanback a explosé pour 203 verges de gains et trois touchés, en 22 courses.

C’était la première fois depuis Brandon Whitaker en 2012 qu’un joueur des Alouettes marquait trois touchés en un match, la première fois depuis Mike Pringle en 1998 qu’un demi offensif montréalais franchissait la barre des 200 verges en une rencontre et la première fois depuis Jarrett Payton en 2007 qu’un joueur des Als marquait trois touchés au sol en une partie.

Le festival des premières fois aurait pu être le thème de cette rencontre, sans oublier que ce fut la première victoire des Alouettes en 2019 et la première victoire de « coach » Jones à la barre des Méchants Moineaux.

« Oui, je me souviens de ce match », m’a dit Stanback, au téléphone, lui qui semblait faire du BBQ pour sa famille à Hempstead, dans l’état de New York.

« Nous avions amorcé la saison avec une fiche de 0-2. Nous savions que nous avions une série aller-retour avec Hamilton. La première partie que nous avons perdue contre Edmonton, nous sentions que nous avions la victoire à notre portée, mais nous avons manqué de temps. Lorsque nous avons perdu contre Hamilton… Ouf… Nous avons traité le deuxième match contre les Ticats comme un match revanche et nous ne voulions pas nous faire malmener chez nous, sur notre terrain. »

« En plus, c’était deux jours avant mon anniversaire – le 6 juillet —, alors cette partie était spéciale. Je voulais donc donner tout ce que j’avais sur le terrain. Et mes coéquipiers m’ont aidé à être le joueur que je peux être pendant un match. La motivation était facile à aller chercher, à l’aide de ma ligne offensive, j’ai poussé, poussé, j’ai cumulé les verges et je suis entré dans mon match. »

Alors, en plus de toutes ces premières fois, sans oublier les larmes de tristesse, de joie et de nostalgie du centre Luc Brodeur-Jourdain, lui qui jouait son dernier match dans la LCF à la suite d’une carrière de 11 saisons et deux coupes Grey, l’anniversaire de Stanback avait lieu deux jours après ce duel.

Il y avait certainement de l’électricité dans l’air.

« C’était fou », a dit Stanback, en référence à l’ambiance pendant et après le match. « Nous marquions touchés après touchés et la foule s’est mise de la partie. Lorsque tu peux avoir la foule derrière toi, ça te donne l’énergie nécessaire pour accomplir plusieurs choses. Nous étions tellement chanceux d’avoir de si bons partisans à Montréal. Et nous tentions de faire tout en notre pouvoir pour que la ville de Montréal retourne en matchs éliminatoires et à la Coupe Grey. »

« C’était très important pour nous de savoir que les partisans nous appuyaient. »

Avec ses 203 verges de gains au sol et ses trois touchés, Stanback a senti que sa performance, ainsi que cette superbe victoire des Alouettes, ont donné le ton à la saison 2019 des Montréalais (Dominick Gravel/Alouettes de Montréal).

Pour Stanback, ce match a donné le ton au reste de la saison des Alouettes et il a même gardé un ballon du match en souvenir.

« Ça nous a donné une grande motivation », a-t-il dit. « Lorsque j’ai atteint les 200 verges de gains au sol, j’ai senti que je pouvais atteindre ce plateau à tous les matchs. Mais bon, les autres équipes ont fait leurs devoirs et je me suis fait barrer la route à quelques reprises par la suite. »

« Nous sentions (en tant qu’équipe) que nous pouvions dominer l’attaque au sol contre n’importe quel adversaire. »

En effet, les Alouettes ont terminé au deuxième rang de la Ligue au chapitre des verges de gains au sol et Stanback a terminé la saison au troisième rang de la LCF à ce chapitre, derrière Andrew Harris et William Powell, respectivement premier et deuxième.

À sa deuxième saison dans le circuit canadien et avec les Alouettes, le porteur de ballon de 25 ans, six pieds et 233 livres a cumulé 1048 verges et cinq touchés en 170 courses, en plus de capter 33 passes pour des gains de 329 verges, le tout en 14 rencontres.

Objectif : NFL

Le 1er janvier 2020, les Alouettes ont libéré Stanback afin qu’il puisse tenter sa chance dans la NFL et le 2 janvier 2020, le principal intéressé a signé un contrat avec les Raiders d’Oakland qui seront les Raiders de Las Vegas lorsque la prochaine saison de la NFL s’amorcera.

Il est certain que Stanback voudra connaître ce genre de performance du 4 juillet 2019 afin de se tailler un poste dans l’équipe américaine.

« J’ai confiance en moi, je pratique ce sport depuis très longtemps et je suis fort mentalement », a dit Stanback, lui qui n’a toujours pas pu s’entraîner avec les Raiders depuis janvier dernier, à cause de la récente pandémie, mais il affirme qu’il s’entretient virtuellement avec l’équipe à tous les jours. « Je suis très reconnaissant envers l’organisation des Raiders qui m’a donné l’occasion de venir compétitionner à un haut niveau. »

« Je veux simplement être le meilleur joueur que je peux être, sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci. »

« Lorsque j’ai atteint les 200 verges de gains au sol, j’ai senti que je pouvais atteindre ce plateau à tous les matchs. Mais bon, les autres équipes ont fait leurs devoirs et je me suis fait barrer la route à quelques reprises par la suite. »

– William Stanback

Bien qu’il soit maintenant au sud de la frontière, Stanback garde toujours contact avec quelques anciens joueurs des Alouettes, tout comme avec des nouveaux venus, tels que Eugene Lewis, Tyrell Sutton et James Wilder Jr.

Nous souhaitons bonne chance et beaucoup de succès à William Stanback dans la NFL, mais advenant le cas que ça ne fonctionne pas avec les Raiders ou une autre équipe, envisage-t-il un retour dans la LCF et avec les Alouettes?

« Les alignements des équipes changent toutes les années, il faudra voir où je pourrai m’insérer », a expliqué Stanback. « Si je ne peux m’insérer nulle part, j’aimerais beaucoup revenir à Montréal si ça ne fonctionne pas pour moi dans la NFL. »

« Mais pour le moment, mon objectif c’est la NFL et j’ai la chance de me tailler une place pour plusieurs années. »