26 juin 2020

Bombers : Boynton et l’adversité, deux grands amis

BlueBombers.com

WINNIPEG – Les sources d’inspiration et de motivation sont partout. Elles sont presque devenues des clichés, alors qu’elles apparaissent sur des affiches et dans des publicités, à la télévision et sur les réseaux sociaux.

Mais si votre vie n’était qu’une suite d’obstacles à surmonter?

Le demi défensif des Blue Bombers de Winnipeg Malik Boynton a connu ça. Et il n’y a aucun doute qu’il a eu envi de tout lâcher, au cours de sa vie de 24 ans sur cette planète.

Considérons ceci : sa mère est décédée du cancer lorsqu’il n’avait que 15 ans, son père a par la suite perdu son emploi, forçant la famille à perdre son domicile et vivre dans une camionnette pour un laps de temps. Par la suite, ils ont déménagé chez sa tante, mais elle aussi est décédée du cancer. La maison a ensuite pris feu. Boynton a donc vécu avec son entraîneur de basketball du secondaire, en plus de souvent dormir sur les divans de ses coéquipiers.

Ouf…


 
Et n’oublions pas que Boynton en était à ses débuts à Austin Peay State, lorsqu’il a appris que son frère cadet, Kippriol, avait été arrêté pour vol à main armée, lui qui est toujours en prison, et ce, peut-être pendant 20 ans.

Ou sinon, pendant sa saison junior, souffrant d’une commotion cérébrale qu’il l’avait paralysé de son cou jusqu’en bas, pour 20 longues minutes? Pendant ces moments, une carrière de football n’est certainement pas dans votre esprit. C’est toute votre vie qui l’est, plutôt.

Il a été libéré par les Steelers de Pittsburgh et l’Express de Memphis, alors qu’il évoluait dans l’Alliance of American Football, elle qui a fermé ses portes avant la fin de sa première année d’existence. Il était aussi parmi les derniers joueurs libérés par les Bombers la saison dernière, lui qui a vu la formation manitobaine remporter la coupe Grey.

Après s’être vu donner une seconde chance avec les Bombers – Winnipeg lui a fait signer un contrat en tant que candidat au remplacement de Winston Rose et Marcus Sayles —, il voit maintenant son occasion de se faire valoir être ralentie par la pandémie de COVID-19.

Malgré tout, le jeune athlète poursuit son entraînement, espérant toujours, rêvant toujours…

« J’apprécie toutes les étapes de ma vie, au cours de ce périple, même les étapes difficiles », a dit Boynton. « J’apprécie tout ça parce que j’ai tellement appris. Pas juste au football, mais aussi dans la vie. »

« J’ai aussi beaucoup appris de choses sur moi-même. J’ai découvert que je suis assez fort pour m’autodiscipliner, me relever et accomplir la tâche. J’ai aussi pu constater que mon groupe, mon entourage m’appuient vraiment : ma copine et sa famille, ma famille, les enfants que je dirige… tout le monde. »

« Maintenant, lorsque je pourrai retourner à Winnipeg, je ne me sentirai pas seul. »

Boynton est présentement à Eugene, en Oregon avec sa copine. Avant le confinement, il dirigeait de jeunes footballeurs et s’entraînait avec son ancien coéquipier des Ducks de l’Oregon, le receveur Lavasier Tuinei.

Il a été entraîneur et entraîneur personnel, en plus d’être un suppléant et un coiffeur afin de faire quelques sous, et ce, tout en poursuivant la quête de son rêve de devenir un joueur de football professionnel.

« Ce fut difficile, mais tout ce processus m’a appris à être patient. Il faut contrôler ce que nous pouvons contrôler et vivre le moment présent », a dit Boynton. « J’apprécie le moment que j’ai avec ma famille et je tente de faire tout ce que je peux pour m’améliorer. »

Boynton ne laissera pas son passé l’envahir. Ces moments difficiles lui ont fait très mal, mais il tente de les garder derrière lui.

« Lorsque les Bombers m’ont libéré l’an dernier, plus rien ne se passait pour un bon moment », a-t-il dit. «C’était déprimant. Je croyais en avoir fait assez pour intégrer la formation. Par la suite, ma mentalité a changé. Je ne laisserai jamais la chance dicter mon avenir. »

Le DD des Bombers Malik Boynton voudra demeurer à Winnipeg, à la suite du prochain camp d’entraînement (BlueBombers.com).

« Je suis reconnaissant d’avoir obtenu une autre chance de faire l’équipe. Mais il a fallu que je travaille fort durant l’entre-saison. Je suis content d’avoir eu cet obstacle, ça m’a appris la constance. Il faudra que je sois constant si je veux réussir cette fois-ci. Il y aura beaucoup de compétition. »

« Je m’entraînais deux à trois fois par jour », a ajouté Boynton. « J’ai effacé tous mes comptes sur les réseaux sociaux afin de mieux me concentrer. Maintenant, il faut que je montre ce que je sais faire. »

L’histoire de Boynton n’est pas nécessairement unique dans le vestiaire des Bombers. Jermarcus Hardrick a vécu ça aussi, tous ces moments d’adversité. De même que Andrew Harris, Rasheed Bailey, Adam Bighill et Brandon Alexander, pour ne nommer que ceux-là.

Ultimement, ils ont tous voulu réussir, en travaillant fort, afin de réaliser leur rêve. Et Boynton fait partie de ce groupe. Il espère maintenant que son désir pourra se jeter sur le terrain dès cette année, plutôt que de devoir attendre en 2021.

« Je veux simplement vivre du positif », a dit Boynton. « Je veux savoir ce qui arrive lorsque vous continuez de pousser, lorsque vous réalisez que ça va plus loin que votre petite personne, travaillant et rêvant tout le long. »

« Je ne veux pas être cette personne qui raconte à tout le monde ce qui aurait pu arriver. Je veux tout donner et même si ça ne fonctionne pas, je veux sentir que tout ce qui me reste à faire c’est de travailler encore plus fort. »

D’après un article d’Ed Tait, paru sur CFL.ca