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30 décembre 2020

2020 : loin d’être une année perdue

Matt Smith/CFL.ca

Nous sommes sur le point de tourner la dernière page du calendrier 2020, une année passée à s’ajuster, à composer avec l’incertitude et à trouver de nouvelles façons de vivre nos vies. La pandémie à eu un impact sur tout le monde et elle est venue chamboulée bien des choses pour les joueurs et les entraîneurs de la LCF.

La Ligue n’a pas été en mesure de retourner sur le terrain et sa saison a été annulée en août.

Soudainement, toute l’attention des entraîneurs et des joueurs se portaient sur 2021. Cela dit, il y a tout de même une limite à ce que l’on peut faire pour remplir ses journées : il n’y a qu’un nombre limité de tâches à planifier et à accomplir pour la tenue d’un camp d’entraînement aussi longtemps d’avance.

Dans le cadre de Célébrons la Coupe Grey, l’événement tenu en novembre, plusieurs entraîneurs et joueurs ont partagé certaines réflexions et des exemples de ce qui a occupé leurs temps libres. Parce qu’au-delà de la pandémie et de ses effets plus négatifs, il y a eu place pour du beau, du bon et du doux.

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Simoni Lawrence s’est investi dans l’entretien de son terrain et de sa maison en 2020 (Ryan McCollough/Ticats.ca)

« Je dirais que, plus que tout, cette situation aura permis à mon corps de récupérer pendant une année complète » , a indiqué le quart des Roughriders de la Saskatchewan, Cody Fajardo.

« Cela ne s’est pas produit depuis mes débuts au football quand j’avais six ans! Je sais que plusieurs joueurs partagent ce constat. Et je partage complètement ce que d’autres joueurs ont dit : les premiers matchs de 2021 vont être d’une intensité incroyable, on devrait avoir l’impression que nous jouons en éliminatoires. Les gars vont être tellement heureux de jouer. Je pense que tout le monde va donner un niveau d’effort maximal. Chaque jeu nous donnera l’impression qu’il s’agit du jeu crucial et nous en serons qu’à la semaine 1. Je pense que les partisans et les médias, ainsi que tous ceux qui regarderont vont être impressionnés. »

Pour le secondeur des Tiger-Carts de Hamilton Simoni Lawrence, la dernière pause de football remontait à l’âge de neuf ans.

« Ça m’a permis de réaliser que je me débrouille bien autour de la maison. Je peux me servir de mes mains pas mal plus que je pensais! » , a indiqué l’athlète. « Et ma relation avec mon chien est bien meilleure. J’ai pu aussi passer du temps avec de la famille que je n’avais pas contactée depuis longtemps. »

Le quart des Stampeders de Calgary Bo Levi Mitchell s’est, lui aussi, tourné vers la rénovation.

« J’ai l’impression qu’on s’est tous demandé en même temps si on était capable de se servir de nos outils » , a dit le quart.

Après s’être fait voler des outils dans son garage – il avait laissé la porte ouverte en allant courir, Mitchell s’est tourné vers le golf et s’est laissé prendre au jeu d’un sport qui peut vous consumer pas mal de temps lorsque vous avez la motivation d’y exceller.

« J’ai joué 70 ou 75 parties cette année, » a dit Mitchell. « Et après 75 parties, je peux vous confirmer que je ne suis pas capable d’effectuer mes coups roulés à un niveau que je trouve acceptable. »

Les entraîneurs ont passé pas mal plus de temps sur en visioconférence cette année que ce à quoi ils sont habitués. Malgré l’annulation de la saison, ces rencontres se sont poursuivies, mais les entraîneurs ont tous semblé être d’accord sur une chose : ils avaient beaucoup plus de temps à consacrer à leur famille.

L’entraîneur-chef des Argonauts Ryan Dinwiddie, présent au camp d’évaluation régional de Toronto en mars, a vu sa première saison comme entraîneur-chef être annulée en raison de la pandémie (Chris Tanouye/LCF.ca)

« J’ai un jeune garçon et s’était bien pour moi de passer du temps avec lui et aider ma femme, » a dit Ryan Dinwiddie, l’entraîneur-chef des Argonauts de Toronto.

« Pour moi, qui suis entraîneur-chef pour la première fois, ça m’a permis de rassembler le personnel pour la première fois avec le personnel du dépistage. C’était l’occasion de travailler ensemble pour la première fois et ajuster nos façons de faire et analyser notre formation sous toutes ses coutures. Nous avons évalué notre façon de faire le dépistage et nous avons bâti notre livre de jeux à l’attaque à distance. Je n’ai jamais connu ça. À Calgary, nous étions ensemble tous les jours. J’ai appris qu’il n’y avait pas qu’une façon de faire pour atteindre les mêmes objectifs, qu’il n’était pas nécessaire d’être dans la même ville pour accomplir bien des tâches grâce à la technologie que nous avons sous la main. »

Du côté de Paul LaPolice, l’entraîneur-chef du ROUGE et NOIR d’Ottawa, il a dû organiser le déménagement de sa famille de Winnipeg vers la capitale.

« Je vais vous dire que d’organiser un déménagement en pleine pandémie n’est pas de tout repos, » a dit le sympathique entraîneur. « Si 2020 avait été une année normale avec une saison de football, je serais arrivé à Ottawa avant eux, puis ma famille serait déménagée, je leur aurais dit bonjour une fois de temps en temps et on aurait eu des boites partout pendant des mois. »

« J’ai plutôt été en mesure d’être présent à 100% dans la transition avec ma famille parce que c’est difficile pour des enfants de 13, 10, et sept ans. Donc, j’étais plus disponible pour eux pendant cette période. En matière de football, je pense que la quantité de temps impressionnante que j’ai pu passer avec les autres entraîneurs a été une bonne chose. »

« Nous avons été en mesure de parler de la manière dont on pouvait gérer certaines situations, comment on voulait approcher les choses. J’ai pu passer vraiment plus de temps avec le groupe des dépisteurs, discuter du type de quarts que nous avons et simplement jeter les bases d’une bonne communication avec eux. J’ai l’impression que nous sommes devenus des meilleurs amis même si nous n’étions pas dans les mêmes villes. Je suppose que c’est l’une de ses bonnes choses qu’a pu apporter cette pandémie. »

Orlondo Steinauer, le pilote des Tiger-Cats de Hamilton, a vécu une année similaire à celle de LaPolice. Il s’est fait beaucoup de travail au bureau, mais c’est le temps supplémentaire passé à la maison qui l’a marqué.

« Tu peux remplir des cahiers de notes et juste penser au football, mais la réalité, c’est que j’ai pu passer pas mal plus de temps avec les enfants. Et le garage est probablement le plus propre qu’il ne l’a jamais été » , a dit Steinauer.

« J’ai appris quelles sont les préférences de mes enfants en matière de découpe de pommes pour la collation. Je me suis rendu compte que je remarquais tellement de petits détails qui m’auraient autrement échappé. J’ai pu célébrer mon anniversaire à la maison pour la première fois en 22 ans. Ce sont de petites choses, mais il faut se rappeler que les entraîneurs sont des humains aussi, pas juste un titre d’emploi. Je pense que si vous passez en entrevue nos enfants, ils vous diraient qu’ils étaient contents – peut-être pas nos conjointes – mais nos enfants étaient heureux de nous voir à la maison pas mal plus souvent. » – Orlondo Steinauer

« Nous avons tous eu droit à une perspective de la vie de tous les jours à laquelle on n’a normalement pas droit lorsqu’on est joueur ou entraîneurs. Ce n’est pas quelque chose qui est possible de vivre lors d’une saison typique. C’est le choix que nous avons fait en choisissant notre profession. Mais du positif, il y en a eu plein. La vie est une question de choix. Si tu choisis de te concentrer sur les aspects positifs, tu vas le réaliser rapidement. Si tu cherches du négatif, tu vas en trouver. Je tente de me concentrer sur le positif j’ai hâte à 2021. »

Et lorsque l’action reprendra lors d’une semaine 1 vraiment compétitive, Fajardo pourrait bien vous en mettre plein la vue grâce à un nouveau talent qu’il a développé pendant la pandémie. Pendant que sa conjointe terminait des cours, le quart travaillait sur son jeu de pieds…

« Une autre chose que j’ai faite, c’est de suivre des cours de danse. J’essaie de devenir un meilleur danseur » , a dit Fajardo. « Ma conjointe n’était pas à la maison pendant environ 22 semaines pour terminer ses études. Je me suis dit que je tenterais d’être un meilleur danseur et ne pas lui faire honte la prochaine fois que nous serons sur le plancher de danse. »

L’année fut longue. Mais soudainement, on a vraiment hâte de voir les prochaines célébrations d’après-touché de Fajardo en 2021.