17 mars 2021

En santé et affamé, Thomas Erlington est prêt pour 2021

La Presse Canadienne

HAMILTON – Sean Thomas Erlington ne se demande pas ce qui aurait pu se passer lors de sa plus récente campagne.

Seulement quatre matchs après le coup d’envoi de la saison 2019, Thomas Erlington faisait tourner des têtes. Le demi offensif des Tiger-Cats de Hamilton comptait 33 courses pour 224 verges et 11 attrapés pour 193 verges et un touché. L’athlète originaire de Montréal avait été nommé joueur de la semaine 2 ainsi que joueur du mois en juin.

Alors que l’avenir semblait extrêmement prometteur, une blessure au genou subie lors d’un duel contre les Alouettes de Montréal, le 4 juillet, a mis fin à la saison de Thomas Erlington.

Le temps a aidé le principal intéressé à remettre les choses en perspective.

« Ç’a été un bon début, mais ce n’était vraiment que le début de la saison », a-t-il confié. « Personne ne sait ce qui aurait pu arriver si j’avais joué une saison complète. Je ne me voyais pas nécessairement battre des records, mais je voulais simplement performer au mieux de mes capacités et me faire un nom au sein de la Ligue. »

Hamilton a terminé l’année avec un dossier de 15-3, et le club était favori pour gagner la Coupe Grey. Thomas Erlington a fait le voyage vers Calgary et a vu, aux côtés des membres de sa famille, les Tiger-Cats s’incliner 33-12 aux mains des Blue Bombers de Winnipeg.

Choix de huitième tour des Tiger-Cats de Hamilton en 2017, Sean Thomas Erlington a été dominant lors des quatre premiers matchs de la saison 2019 (Ryan McCollough/Ticats.ca)

« Tu essaies de penser aux façons dont tu aurais pu influencer positivement l’issue du match », a-t-il dit. « Et même négativement, dans le sens où tu n’aurais peut-être pas été capable de faire mieux que les joueurs qui ont sauté sur le terrain cette journée-là. »

« C’est un processus complet par lequel tu dois passer. Tu y penses, puis tu mets ces pensées de côté. C’est une nouvelle année où j’aurai à nouveau la chance de prouver ma valeur. »

Les jours qui ont suivi sa blessure ont été les plus difficiles pour Thomas Erlington. Il avait bon nombre de questions en tête, mais si peu de réponses.

« C’était vraiment difficile au début », a-t-il dit. « Il a d’abord fallu connaître l’étendue de la blessure, puis il a fallu déterminer comment la guérir. Puis il y a eu la réadaptation, où ç’a été un peu plus difficile. »

« Tu es mis à l’épreuve physiquement, mais aussi mentalement, pour retrouver tes repères, en suivant les protocoles. »

Il a fallu six semaines avant que Thomas Erlington puisse mettre du poids sur la jambe.

« Chaque fois que tu veux bouger, tu dois te déplacer en béquilles », a-t-il dit. « Parfois, tu as l’impression que tu peux exécuter tel ou tel mouvement, mais non, tu ne peux pas. Ça fait partie du processus. Si tu veux guérir correctement, tu ne peux pas en dévier. »

Pendant sa réadaptation, Thomas Erlington est retourné à Montréal et a passé du temps avec sa famille. Le fait d’être loin de Hamilton et de ses coéquipiers lui a donné un coup de main.

« Pas parce que je ne voulais pas être avec eux, mais parce que ça me rappelait constamment que j’étais blessé », a-t-il dit. « Je ne voulais pas que ça me vienne à l’esprit. J’avais beaucoup d’épreuves à traverser. »

« Revenir ici, passer du temps avec ma famille, jouer à des jeux vidéo, des trucs comme ça pour m’occuper. Tu ne peux pas vraiment l’oublier… Mais tu peux être distrait pendant quelques heures. Ça aide beaucoup. »

L’attente de Thomas Erlington avant de revenir au jeu s’est allongée quand la saison 2020 de la LCF a été annulée en raison de préoccupations liées à la COVID-19. L’athlète de 28 ans est convaincu qu’il aurait pu jouer l’an dernier, mais reconnaît qu’il profitera de ce temps supplémentaire.

« Il y a toujours ces exercices supplémentaires que je fais pour mon genou, ainsi que pour mes autres muscles », a-t-il dit. « C’est plus le côté mental. »

« Ça m’a permis de bien me repositionner mentalement, de m’assurer que tout va bien pour moi physiquement et de m’assurer que je suis prêt pour la saison à venir. »

Lorsqu’il était plus jeune, le soccer était le sport de prédilection de Thomas Erlington. Il avait 12 ans lorsqu’il a regardé son premier match de football, et il n’a commencé à jouer qu’à l’âge de 14 ans.

Il a commencé à jouer en défense, puis il a été muté à la position de demi offensif.

En tant que membre des Carabins de l’Université de Montréal, Thomas Erlington a gagné une Coupe Vanier en 2014. En quatre saisons, il a joué 28 matchs, amassant 1405 verges et 16 touchés au passage.

Hamilton l’a sélectionné au huitième tour, au 66e rang au total, du repêchage de la LCF en 2017.

Après avoir passé ses premières saisons avec les Tiger-Cats au sein des unités spéciales, Thomas Erlington a démontré de bonnes choses ici et là en 2018, amassant 218 verges en 34 courses. Il a aussi marqué deux touchés en saison régulière – un par la course et un autre à la suite d’un dégagement bloqué recouvré – et un majeur sur des réceptions lors des éliminatoires.

Chaque année, plusieurs talentueux demis offensifs d’universités américaines frappent à la porte de la LCF. Thomas Erlington, de ses cinq pieds, neuf pouces et 217 livres, est un Canadien qui a réussi à se faire remarquer.

« Je pense qu’il s’agit de constance », a-t-il dit. « Remarquer quand tu fais des erreurs et les corriger. Je pense que ça commence par avoir un impact ou simplement faire ton travail sur les unités spéciales au début, puis bien faire lors des entraînements et enfin faire en sorte que tu sois remarqué. »

« Si tu n’obtiens que quelques chances par un match, tirez-en le meilleur parti. »

Quelque 20 mois se sont écoulés depuis sa blessure. Au lieu de se demander ce qui aurait pu se passer en 2019, Thomas Erlington se concentre sur ce qu’il pourra faire en 2021.

« Mon objectif est de me présenter et d’être encore meilleur qu’avant », a-t-il dit. « Je veux donner un bon spectacle et donner aux partisans de football canadiens de quoi se réjouir. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.