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13 juillet 2021

Camp d’entraînement : Les gérants d’équipement confrontés à de nouveaux défis

Stampeders.com

CALGARY – Les camps d’entraînement ont commencé la fin de semaine passée aux quatre coins de la Ligue canadienne de football (LCF).

Accueillir au même endroit des centaines d’individus provenant d’un peu partout dans le monde et ayant choisi de se plier aux nombreux protocoles en lien avec la COVID-19, tout en essayant de créer des environnements de travail productifs, représente de multiples défis.

Les entraîneurs doivent créer de nouveaux exercices, tandis que les thérapeutes doivent maintenir un système sécuritaire et efficace, de la gestion des bouteilles d’eau aux traitements suivant les séances d’entraînement.

Il y a un groupe, auquel on ne pense pas souvent et dont le travail est souvent sous-estimé, qui est en quelque sorte l’épine dorsale de presque toutes les organisations et qui a sans doute été le plus touché par les innombrables obstacles à franchir en amont de l’ouverture des camps d’entraînement.

Les responsables d’équipement.

« Ç’a été intéressant; c’est la plus longue saison morte de tous les temps », a confié George Hopkins (Geo), qui compte plus de 50 ans d’expérience dans la LCF et qui croyait avoir tout vu avant mars 2020. « À certains égards, ça s’est mieux passé que je l’anticipais. L’an passé, quand la pandémie a frappé en premier, tout portait à croire que nous allions jouer dans une bulle. Mon assistant Gordie avions presque tout prévu; nous n’avions qu’à emballer le tout et à créer des nouveaux chandails. Le problème, c’est que près de 50 % de notre formation a changé depuis l’an dernier. »

« J’ai assemblé des ensembles de vêtements aux mensurations de tel ou tel joueur, mais il ne sera pas de retour avec l’équipe cette année, et celui qui va le remplacer mesure six pieds de plus et pèse 100 livres de moins. »

Les défis de Geo ne se limitent pas à des tailles de vêtements cependant. Il a toujours été en mesure d’agir comme un ambassadeur au sein du vestiaire. Le premier souvenir que plusieurs joueurs ont de leur séjour à Calgary est une poignée de main et un grand sourire d’un homme si à l’aise avec son environnement qu’ils se sentent immédiatement entre de bonnes mains.

« Généralement, quand un nouveau joueur débarque au camp d’entraînement, on peut passer 15-20 minutes avec lui à regarder l’ensemble des morceaux d’équipement et les tailles disponibles », a expliqué Hopkins. « Cette année, nous avons envoyé des courriels six semaines avant le camp d’entraînement, dans lequel nous demandions les mensurations, le type de casque préféré, le type de grille préféré… S’ils ne savaient pas, nous leur demandions de nous envoyer des images. Comme ça, on pouvait créer leur casque, et quand ils seraient prêts à sauter sur le terrain, ils n’auraient qu’à venir nous voir dans la salle d’équipement où, entièrement couverts d’un équipement de protection individuel, nous allions pouvoir effectuer les derniers ajustements. »

« C’est très impersonnel cette année. Il y a eu plusieurs changements, mais au fur et à mesure que tomberont les restrictions, j’espère qu’on aura le temps de réellement faire la connaissance du joueur avec lequel nous n’avons eu qu’une conversation de 36 secondes. Nous avons toujours essayé de bâtir une famille. Parfois, ça vient naturellement, mais la plupart du temps, c’est le travail que l’on effectue dans l’ombre qui permet d’y arriver, alors ce sera difficile cette année. Le jeune à qui je parle ne peut même pas savoir si je souris ou non; je dois m’efforcer de sourire avec les yeux. »

George Hopkins, le gérant d’équipement des Stampeders de Calgary, est prêt à relever les défis auxquels il sera confronté en 2021 (Stampeders.com)

À travers tous les défis qu’exige la préparation, il y a cependant des points positifs. Le fait de ne pas jouer dans une bulle facilite assurément les choses et le fait d’avoir une préparation plus longue en amont du camp d’entraînement devrait aider, tout comme le fait d’avoir une meilleure idée de qui a besoin de quoi pour performer à son mieux.

« Une des bonnes choses cette année, c’est que je sais plus ou moins qui sont les 100 joueurs qui seront au camp », a dit Hopkins. « Tandis que lorsque vous avez le repêchage canadien cinq jours avant le début du camp, vous essayez de retenir des numéros de chandail afin que les jeunes Canadiens que vous avez repêchés n’aient pas de mauvais numéros, des choses du genre. Cette fois-ci, je sais que nous avons 100 joueurs, et je sais qui ils sont. »

Au moment de lire cette chronique, les neuf équipes de la LCF ont des casques, des épaulières et des vêtements de la bonne taille, étiquetés et accrochés dans les bons casiers. Le gazon est prêt, les ballons sont prêts et il est enfin temps de se mettre au travail. Alors, que ressentira George Hopkins, un vétéran de 880 matchs dans la LCF, lorsque l’hymne national canadien retentira le 7 août prochain quand les Stampeders accueilleront les Argonauts de Toronto au McMahon Stadium pour leur premier match en 636 jours?

« Un mélange de soulagement et d’exaltation. Je suis sûr que tout ira bien. »

D’après un texte de Marsahll Ferguson publié sur CFL.ca.