17 août 2021

Les Alouettes n’ont effleuré qu’une parcelle de leur talent

Walter Tychnowicz/LCF.ca

EDMONTON – Les Alouettes de Montréal ont dû attendre une saison – annulée en raison de la pandémie –, un camp d’entraînement sans match préparatoire et une semaine de congé avant de pouvoir enfin sauter à nouveau sur un terrain de football.

Il aurait été compréhensible de voir l’équipe la plus reposée de la Ligue canadienne de football (LCF) manquer légèrement de cohésion à ses débuts lors de la semaine 2. Mais, au contraire, les hommes de l’entraîneur-chef Khari Jones ont disputé un match impeccable en attaque, en défense et sur les unités spéciales et ont signé une dominante victoire de 30-13 aux dépens des Elks d’Edmonton au Terrain Brick du stade du Commonwealth samedi dernier.

Aux yeux de plusieurs, il s’agissait d’une étonnante performance. Mais pour les Alouettes, il ne s’agissait que d’une très bonne première journée au travail.

« Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai été surpris de les voir jouer, puisque c’est ce que j’ai vu lors des entraînements », a dit Jones.

« Le degré d’intensité déployé par nos joueurs chaque jour est très impressionnant. Ils l’ont démontré lors de ce match. Quand la défense a un peu levé le pied au troisième quart, la défense a tenu le coup. Ils ont eu un meilleur positionnement que nous, mais nous avons continué de nous battre et nous avons réussi d’importants sacs. »

« J’ai été très, très heureux de la tenue de notre défense et de la manière dont nos joueurs ont joué. Je sais qu’ils sont encore fâchés d’avoir accordé un touché à la fin de la partie. C’est de bon augure de les avoir vu jouer de cette manière lors de notre premier match de la saison. »


 
La défense a ennuyé le quart-arrière Trevor Harris (19 en 29 pour 233 verges et un touché) et l’attaque des Elks pendant presque toute la soirée. Le plaqueur défensif Almondo Sewell avait lancé les hostilités au cours de la semaine en mentionnant que Harris serait sorti de son match si ses coéquipiers et lui arrivaient à le frapper tôt dans le match. L’endurance de Harris n’a pas été un problème, samedi, mais sa capacité à repérer ses receveurs et à faire entrer le ballon dans la zone des buts l’a été. Il a lancé une passe de touché de 11 verges vers Shai Ross avec 1 m 38 s à jouer, mais le match était déjà hors de portée.

« Je ne fais pas de fausses déclarations », a dit Sewell, en parlant de ses commentaires à l’endroit de Harris.

« Quand je dis quelque chose, c’est parce que j’ai fait mes devoirs. Je fais mes recherches. »

Les bottines ont suivi les babines pour Sewell et l’unité défensive des Alouettes cette semaine. Elle a été agressive et n’a concédé que très peu tout au long de la soirée. Vernon Adams Jr. (13 en 21 pour 211 verges et deux touchés) a effectué des tours de magie en s’échappant de sa pochette, trouvant B.J. Cunningham pour un spectaculaire jeu de 54 verges et Jake Wieneke pour un touché de 42 verges déjà candidat aux plus beaux jeux de l’année.


 
Le spécialiste des retours de botté Mario Alford a également contribué aux succès des siens en retournant un dégagement sur 86 verges pour un touché permettant aux Alouettes de prendre une avance de 17-3. Si les Montréalais n’ont effleuré qu’une parcelle de leur talent, ce qui est encore caché est très alléchant.

« J’aurais pu jouer pour une autre équipe et faire plus d’argent, mais ce que je ressentais pour cette équipe c’est que Danny Maciocia était en train d’assembler un solide groupe », a confié Sewell. « Coach B. Miles (Barron Miles, le coordonnateur défensif des Alouettes) disait que ses joueurs étaient jeunes, mais qu’ils étaient affamés. Ils veulent gagner. »

« Ça me rappelle un peu cette équipe (d’Edmonton) en 2015, et la défense au sein de laquelle j’évoluais. Dès le camp d’entraînement, j’avais compris : ces gars-là sont jeunes, ils veulent le ballon, et ils veulent gagner. Nous verrons jusqu’où nous pourrons aller. »

Ce n’était qu’un premier match pour eux cette saison, mais les joueurs et les entraîneurs des Alouettes semblent prêts à poursuivre ce qu’ils avaient amorcé en 2019. On était heureux de la victoire du côté des Montréalais, mais on était aussi conscients des erreurs commises sur le terrain.

« C’est ce que nous attendons les uns des autres. Je ne crois pas que nous ayons eu l’air aussi bons que ce que vous dites », a dit Adams Jr.

« Je suis simplement heureux de voir jusqu’où nous pourrons aller. Nous allons continuer de travailler chaque semaine, et je vais continuer de m’améliorer pour chacun de mes coéquipiers. »