3 septembre 2021

Alford et Dedmon voudront provoquer des étincelles sur les retours de botté

La Presse Canadienne/LCF.ca

MONTRÉAL – Lors d’un match opposant deux équipes désespérément en quête d’une victoire, un gros retour sur les unités spéciales pourrait faire toute la différence.

Quand les Alouettes de Montréal (1-2) et le ROUGE et NOIR d’Ottawa (1-2) croiseront le fer à la Place TD vendredi soir, les deux clubs pourront compter sur un spécialiste des retours de botté capable d’ajouter des points au tableau ou de donner instantanément à son équipe un meilleur positionnement sur le terrain.

C’est un rôle que Mario Alford des Alouettes et que DeVonte Dedmon du ROUGE et NOIR accepte volontiers.

« Je sens cette pression », a confié Alford, qui a retourné un dégagement sur 85 verges pour un touché lors de la victoire de Montréal 30-13 à Edmonton pour amorcer son calendrier. « Mon équipe et mes coéquipiers dépendent de moi. »

Dedmon, de son côté, ne pense pas à son impact sur le déroulement d’une partie.

« Mon entraîneur à l’université avait l’habitude de dire ne pas trop y penser », a dit Dedmon. « Je n’essaie jamais de penser à ce genre de choses. J’essaie simplement d’attraper le ballon, d’accomplir les petites choses, et de laisser les gros jeux survenir d’eux-mêmes. »

« Je fais confiance à mes coéquipiers pour effectuer des blocs, et je regarde ce qui s’ouvre devant moi. »


 
Alford a retourné 10 dégagements pour 189 verges cette année, pour une moyenne de 18,9 verges par retour, la meilleure de la LCF. Il a aussi retourné 11 bottés d’envoi pour 211 verges, soit une moyenne de 19,2 verges par retour.

Dedmon a retourné 15 dégagements pour 141 verges, soit une moyenne de 9,4 verges par retour bonne pour le quatrième rang de la Ligue. Il occupe aussi le quatrième rang du circuit pour les retours de botté d’envoi, avec 11 pour 258 verges, soit une moyenne de 23,5 verges par retour.

Alford retourne des bottés depuis qu’il a commencé à jouer au football dans sa ville natale de Greenville, dans l’État de la Géorgie.

« Je retournais des bottés pour des touchés quand je jouais dans les petites ligues », a-t-il dit. « Être un bon spécialiste des retours ne s’enseigne pas. »

« Tout le monde peut courir. Les entraîneurs peuvent vous dire où courir, mais vous devez avoir un certain instinct. Vous devez avoir une vision. »

Alford, un athlète de cinq pieds, huit pouces et 177 livres, préfère retourner des dégagements que des bottés d’envoi.

« Il y a plus de structure dans un retour de botté d’envoi », a dit le joueur de 29 ans, qui évolue aussi comme receveur.

« C’est différent. »

Dedmon, un joueur de cinq pieds, 10 pouces et 200 livres, a évolué comme spécialiste des retours de botté au cours de ses quatre ans avec l’Université William and Mary à Williamsburg, en Virginie, mais il a avant tout été un receveur au cours de ses deux dernières années.

Quand Dedmon a signé un contrat avec Ottawa, en 2019, Winston October, son entraîneur des receveurs à l’université, faisait partie de l’équipe d’entraîneurs du ROUGE et NOIR.

« Il savait que je pouvais retourner le ballon, alors j’ai eu la chance de pouvoir leur démontrer », a dit l’athlète de 25 ans. « Mon histoire est loin d’être terminée. »

Les blessures ont réduit sa première saison à seulement cinq matchs, mais Dedmon a tout de même réussi à retourner un dégagement sur 95 verges pour un touché et un botté d’envoi sur 111 verges pour un majeur.


 
Contrairement à Alford, Dedmon adore retourner des bottés d’envoi.

« Je me transforme en demi offensif », a-t-il dit. « Je trouve un trou et j’essaie de passer. Dans le meilleur des cas, j’essaie d’aller marquer six points. Sinon, j’essaie de réaliser un gros jeu pour mon attaque, pour qu’elle soit en meilleure position. »

« Un retour de botté d’envoi consiste plus à capter le ballon, à courir en ligne droite le plus vite possible, puis à obliquer. »

Les deux hommes ont avoué que le règlement de la LCF qui force l’équipe bottant le ballon à donner cinq verges au spécialiste des retours de botté pour qu’il puisse attraper le ballon leur donne un énorme avantage.

« Je ne danse pas », a dit Alford. « J’attrape le ballon et je file à toute vitesse. »

Dedmon ne connaissait pas le règlement de cinq verges avant sa première séance d’entraînement avec Ottawa.

« Je me suis dit : ‘‘Wow, c’est de la bombe!’’ », a dit Dedmon. « Ça me donne plus d’espace. C’est un aspect du football canadien que j’aime beaucoup. »

Le joueur préféré de Dedmon lorsqu’il était plus jeune était Dante Hall, qui a amassé plus de 12 300 verges et 12 touchés sur des retours de botté au cours de ses neuf saisons dans la NFL avec Kansas City et St-Louis.

« J’ai regardé beaucoup de vidéos de Dante Hall », a-t-il dit.

Depuis son arrivée à Ottawa, Dedmon a étudié des spécialistes des retours de botté comme Brandon Banks, Chris Rainey, son ancien entraîneur October et Henry Gizmo Williams.

Alford emploie une approche différente.

« Il n’y a rien de mal à regarder ce que les autres font, mais je fais confiance à ce que je fais », a-t-il dit.

Alford s’est promené dans la NFL après avoir été un choix de septième tour (238e au total) lors du repêchage de 2015.

Il a joué six matchs avec les Argonauts de Toronto en 2018, avant d’être libéré en mai 2019.

« C’était frustrant », a dit Alford. « Quand ils m’ont libéré, je suis resté chez moi pendant quatre mois. J’étais un peu déprimé, mais les choses ont bien tourné. Montréal m’a contacté parce que l’équipe avait besoin d’un spécialiste des retours de botté. »

Alford s’est joint aux Als en septembre, et il a eu un impact immédiat avec l’équipe.

Il a retourné deux dégagements pour des touchés lors de ses deux premiers matchs. Lors du revers de Montréal en demi-finale de l’Est contre Edmonton, Alford a retourné un botté d’envoi sur 99 verges pour un touché, le troisième plus long retour de botté de l’histoire des éliminatoires de la LCF.

Les équipes qui ne veulent pas se faire avoir par Alford ont commencé à botter le ballon vers d’autres joueurs.

« C’est frustrant », a-t-il admis. « C’est plus difficile d’établir nos stratégies, et pour moi, de me mettre en marche que je devrais. »

Dedmon ne voit pas la rencontre de vendredi comme un affrontement entre Alford et lui.

« Il est un excellent joueur », a dit Dedmon. « J’ai regardé des vidéos sur lui. Je lui souhaite tout ce qu’il y a de meilleur, mais je me concentre sur mon équipe et sur la victoire. »

« De mon côté, tout ce que je veux, c’est ajouter un X dans la colonne des victoires. »

Après avoir gagné leur match d’ouverture respective, les Alouettes et le ROUGE et NOIR ont perdu deux parties de suite. Il est encore tôt, mais comme le calendrier régulier ne compte que 14 affrontements cette année, aucune équipe ne veut se retrouver avec une fiche de 1-3.

« Nous avons besoin d’une victoire », a dit Alford.

Dedmon a dit qu’il s’agissait d’une opportunité pour Ottawa de grimper au classement.

« Ce match-là a beaucoup d’importance », a-t-il dit. « Nous gagnons, et ils n’obtiennent pas de point. »

« Nous avons réellement établi notre plan de match pour chacune de nos unités. Nous avons hâte de sauter sur le terrain et de jouer. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.