3 novembre 2021

Y a-t-il encore des raisons d’encourager le ROUGE et NOIR?

OttawaREDBLACKS.com

TORONTO – Samedi, à l’occasion de leur dernier match à domicile cette saison, le ROUGE et NOIR d’Ottawa accueillera les Argonauts de Toronto à la Place TD. Ne serait-il pas agréable de voir leurs loyaux partisans assister à une victoire?

Ces mêmes partisans qui ont bravé la pluie pour voir leurs favoris s’incliner 24-7 aux mains des Tiger-Cats de Hamilton lors de la semaine 8 et qui n’ont célébré qu’une seule victoire à domicile cette année : un triomphe de 32-24 aux dépens des Elks d’Edmonton lors de la semaine 9. Afin de redonner le sourire à leurs partisans, à la suite de ce qui a été une éprouvante campagne en 2021, une victoire serait plus que bienvenue pour les Ottaviens en fin de semaine.

Le ROUGE et NOIR n’est plus dans la lutte pour la pire saison d’une équipe dans l’histoire de la Ligue canadienne de football (LCF). Ce « prix » revient aux Tiger-Cats de Hamilton de 2003, qui n’avaient gagné qu’une partie lors d’une horrible campagne de 1-17. Cependant, au moins, les amateurs des Tiger-Cats avaient vu le quart-arrière Danny McManus décocher des passes, le demi offensif Troy Davis franchir le cap des 1200 verges au sol et le secondeur Tim Cheatwood réussir 10 sacs.

Avant d’atterrir à Ottawa, Caleb Evans a amassé plus de 9500 verges par la passe avec l’Université Louisiana-Monroe. Il avait auparavant mené son équipe à l’école secondaire à une fiche parfaite en saison régulière à Dallas, au Texas (Patrick Doyle/LCF.ca)

Ce sera peut-être difficile, mais quand le ROUGE et NOIR sautera sur le terrain, samedi, essayons d’oublier la fiche du club pour un instant. Concentrons-nous plutôt sur le fait somme toute remarquable de voir ces joueurs se déployer sur la surface de la Place TD.

Vous croyez que leurs chances sont pratiquement nulles de l’emporter contre les Torontois? Prenez quelques instants pour réfléchir aux chances d’atteindre les rangs professionnels au football. Environ 7 % de tous les joueurs secondaires réussissent à percer la formation d’une équipe universitaire aux États-Unis. Et ce pourcentage est encore plus bas dans la première division de la NCAA, alors que seulement 2 % de tous les joueurs secondaires réussissent à se tailler une place au plus haut niveau de compétition au football universitaire. Le fait que bon nombre de joueurs au sein de la formation du ROUGE et NOIR ont eu la chance d’évoluer dans la NFL au cours de leur parcours dans le monde du football doit être mis en relief, puisque seulement 1,6 % des joueurs assez chanceux pour se tailler une place dans la NCAA réussissent à faire le saut dans la NFL.

Nous sommes désolés de vous bombarder avec toutes ces statistiques, mais il est important de se rappeler à quel point les joueurs chez le ROUGE et NOIR ont tous accompli quelque chose de spécial dans le monde du football, peu importe la fiche de la formation ottavienne à la fin du calendrier régulier. Certes, il s’agit d’une mince consolation pour une base de partisans qui est affamée de victoires. Mais il n’y a rien de mal à reconnaître à quel point ces joueurs sont tous exceptionnels.

Caleb Evans n’est pas uniquement un quart-arrière recrue qui éprouve des ennuis à se tailler une place dans la LCF. Il a été dominant à l’école secondaire, dans l’environnement ultra compétitif qu’est la région de Dallas, au Texas. Il a mené son équipe, les Falcons de Bishop Dunn, à une saison sans défaite, à un championnat de district et au match de championnat de l’État du Texas. Puis il a connu une carrière universitaire productive avec l’Université Louisiana-Monroe, où il a amorcé 39 matchs et où il a amassé 9523 verges par la passe et marqué 58 touchés.

Contre la défense des Argonauts, Evans voudra peut-être remettre le ballon à une autre recrue, le demi offensif De’Lance Turner. Avant d’écrire ces lignes, Turner n’était qu’un simple rouage au sein de l’attaque du ROUGE et NOIR, n’ayant disputé que quatre matchs avec Ottawa. Mais Turner était un joueur étoile à l’université. À sa dernière année à l’Université Alcorn State, Turner a établi un record d’équipe avec 1357 verges au sol, ce qui lui a mérité une place au sein de la troisième équipe d’étoiles du pays. La première fois que le receveur Ryan Davis captera une passe, rappelez-vous qu’il est non seulement le meneur du club au chapitre des verges sur des réceptions, mais qu’il est aussi le meneur de tous les temps de l’Université Auburn au chapitre des réceptions (178).

DeVonte Dedmon est une étoile montante dans la LCF, avec deux retours de botté pour des touchés cette année. Il sera de retour avec le ROUGE et NOIR en 2022, lui qui a signé une prolongation de contrat en début de semaine (Walter Tychnowicz/LCF.ca)

Quand les unités spéciales sauteront sur le terrain pour effectuer un botté, appréciez le jeu du botteur Lewis Ward, qui détient le record de tout le football professionnel pour le nombre de placements réussis consécutifs (69). Richie Leone, membre à trois reprises de l’équipe d’étoiles de la LCF, a été finaliste trois ans de suite pour le Prix Ray-Guy lors de son séjour avec les Cougars de l’Université de Houston. Pour ceux qui se le demandent, cette distinction est remise au meilleur botteur de dégagement de tout le football universitaire aux États-Unis.

En défense, on ne peut qu’aimer le parcours du demi défensif Randall Evans. Il a amorcé sa carrière universitaire sans obtenir de bourse avec l’Université Kansas State, et il a finalement amorcé 31 matchs. Son équipe a compilé une fiche de 38-14 au cours de ses quatre ans à l’Université Kansas State, et il a été élu sur la première équipe d’étoiles All-Big 12. À sa dernière année, le secondeur Micah Awe a mené l’Université Texas Tech au chapitre des plaqués défensifs. Finalement, ça ne devrait surprendre personne, mais le receveur et spécialiste des retours de botté DeVonte Dedmon a mis fin à son séjour avec l’Université William & Mary au sixième rang de l’histoire de l’équipe pour les verges combinées. Nous pourrions poursuivre notre liste, mais nous croyons que vous avez saisi notre point.

Il est vrai qu’il est difficile pour les partisans de sport de mettre le tout en pratique, surtout lorsque les résultats font foi de tout et que les mauvaises saisons sont difficiles à avaler. Il n’y a pas beaucoup de raison de célébrer lorsqu’on regarde la saison 2021 du ROUGE et NOIR. Mais lorsqu’on regarde un peu plus loin que le classement, il est facile d’admirer les efforts, les sacrifices et la panoplie de victoires personnelles que chacun des joueurs de l’équipe a remportées pour avoir la rare chance d’être identifié comme un joueur de football professionnel.

D’après une chronique de Matthew Cauz publiée sur CFL.ca.