Peter Power/LCF.ca
TORONTO – Il ne reste que quatre équipes en lice.
Les clubs évoluant à domicile ont triomphé lors des demi-finales de l’Est et de l’Ouest, alors que les Tiger-Cats ont défait les Alouettes et que les Roughriders ont signé un gain en prolongation aux dépens des Stampeders. La table est donc mise pour deux gros duels, qui détermineront les adversaires lors de la 108e Coupe Grey, à Hamilton, le 12 décembre prochain.
La Saskatchewan rendra une visite à ses ennemis jurés, les Blue Bombers de Winnipeg, une équipe qu’ils ont été incapables de vaincre en 2021.
Hamilton, de son côté, prendra l’autoroute Queen Elizabeth Way (QEW) pour aller se mesurer à ses ennemis jurés lui aussi, les Argonauts de Toronto. Les Argos ont signé trois gains en quatre matchs contre les Ticats en 2021, incluant une convaincante victoire lors de la semaine 15 leur ayant permis de s’assurer du premier rang de la division Est.
Voici cinq histoires à suivre, cette semaine, en amont des demi-finales de division :
COMME LA FÊTE DU TRAVAIL, MAIS EN DÉCEMBRE
Généralement, lorsqu’on pense à des affrontements Riders-Bombers ou Argos-Ticats, on pense aux dernières chaudes journées de l’été et à la mi-saison dans la Ligue canadienne de football (LCF). Les amateurs sont gâtés cette année de voir ces quatre équipes s’affronter pour une participation à la Coupe Grey, le tout dans des conditions hivernales. À Toronto, on s’attend à une température ressentie de moins-trois degrés Celsius, avec des accumulations d’un à trois centimètres de neige. À Winnipeg, les partisans auront droit à des conditions un peu plus hivernales, alors que l’on s’attend à des averses de neige et à une température ressentie de moins-14 degrés Celsius.
Ces conditions pourraient représenter un défi pour les joueurs. Cependant, tout bon Canadien sait qu’à ce stade-ci de l’année, les conditions météorologiques pourraient être bien pires.
DEUX IMPOSTEURS EN ACTION CE DIMANCHE
C’est un sujet dont les membres des Roughriders ont ouvertement discuté en amont de leur duel face aux Stampeders : une équipe ayant remporté neuf parties et accueillant un match éliminatoire a étrangement reçu plusieurs questions sur sa véritable force et sur ses chances de l’emporter en demi-finale de l’Ouest. Le quart-arrière Cody Fajardo et ses coéquipiers ont sans doute utilisé ces incertitudes comme sources de motivation.
Et on a droit à une situation similaire dans la division Est. Les Argos ont eux aussi terminé leur calendrier régulier avec une fiche de 9-5, mais on a douté d’eux tout au long de la campagne, et les experts et les partisans se demandent s’ils pourront se rendre jusqu’au bout, comme les Ticats, un club plus expérimenté, se trouve désormais sur leur chemin.
Les questions entourant les Riders portent généralement sur leur production en attaque et sur leur manque de gros jeux cette saison. L’attaque de la Saskatchewan n’a pas été formidable dimanche dernier, mais Fajardo a guidé son équipe vers la zone des buts assez souvent pour lui permettre de gagner, même si c’est le botteur Brett Lauther qui a joué les héros avec un placement en deuxième prolongation.
La plus grande préoccupation du côté des Argos repose sur la qualité de leur formation. Leur production offensive a été l’affaire de plusieurs joueurs au cours de la saison, et l’équipe a procédé à un changement à la position de quart-arrière à la mi-saison, donnant les clés de l’attaque à McLeod Bethel-Thompson et échangeant éventuellement Nick Arbuckle aux Elks d’Edmonton.
Il sera intéressant de voir si les Argos, à l’image des Riders, se serviront du « manque de respect » à leur endroit comme source de motivation.
LES RIDERS À L’ASSAUT DE LEUR BÊTE NOIRE
Tout le monde connaît la célèbre citation de Yogi Berra qui disait que le baseball est 90 % mental et 10 % physique. La dernière victoire des Riders aux dépens des Bombers remonte au 5 octobre 2019. Winnipeg s’était vengé dès le match suivant entre les deux clubs, avec un gain lors de la finale de l’Ouest au Mosaic Stadium, obtenant au passage un billet pour le match de la 107e Coupe Grey – une partie que l’équipe a éventuellement gagnée.
Cette année, les Bombers ont vaincu les Riders lors des semaines 4 et 5, par un pointage combiné de 56-17. Même s’ils n’ont pas joué en 2020, les Bombers ne semblent avoir rien perdu de leur équipe ayant remporté la Coupe Grey en 2019. Dimanche dernier, l’entraîneur-chef des Riders, Craig Dickenson, a surnommé les Bombers les Goliath de la LCF. Le demi défensif Ed Gainey a pointé le départ de l’ailier défensif Willie Jefferson : depuis que l’ancien des Riders a décidé de se joindre aux Bombers en tant que joueur autonome, la Saskatchewan semble incapable de battre Winnipeg.
Venir à bout des Bombers – même une seule fois en saison régulière – aurait enlevé un poids mental énorme du côté des Riders. Par contre, s’ils y arrivent ce dimanche, ça pourrait faire des miracles en ce qui a trait à leur confiance en vue du match de la Coupe Grey.
De jeunes équipes aspirant aux grands honneurs se butent souvent à des puissances dans leur quête de victoires. Nous avons vu Edmonton expérimenter ce genre de situation avec Calgary en 2014. Pensons aux échecs des Bulls de Chicago de Michael Jordan à la fin des années 1980 contre les Pistons de Detroit pour finalement l’emporter en 1991. On sait tous ce qui s’est passé par la suite. Les Riders sont-ils rendus là? L’emprise des Bombers sur le titre de meilleure équipe de la LCF est-elle sur le point de céder? Nous le saurons lors de la finale de l’Ouest.
UN AVANTAGE POUR LES RIDERS?
Sur le terrain, nous avons vu un Brett Lauther en confiance, dimanche dernier, du côté de la Saskatchewan. Le botteur a sauté sur le terrain en deuxième demie, sachant très bien qu’il était capable de réussir un placement de 34 verges pour permettre à son équipe de poursuivre sa saison. Après avoir réussi son botté – et après avoir confirmé que la pénalité appelée sur le jeu était à Calgary –, Lauther a pointé une montre invisible sur son poignet, faisant savoir à tout le monde que son temps était venu.
Lauther a ensuite fait preuve d’humilité et de gratitude dans ses propos d’après-match. Le jeune homme natif de Truro, en Nouvelle-Écosse, a discuté de son parcours – il sautait d’une équipe d’entraînement à l’autre avant de se trouver du boulot en Saskatchewan – et a dit qu’il était reconnaissant de pouvoir offrir une victoire comme celle de dimanche à ses coéquipiers et à la province de la Saskatchewan.
Lauther permet aux siens d’avoir un certain momentum en amont de la finale de l’Ouest. Et si l’on regarde chez les Bombers, leur plus gros problème, cette saison, se situe à la position de botteur. Tyler Crapigna s’est blessé très tôt cette année. La recrue Marc Liegghio (cinq-en-huit au chapitre des placements) a tenté sa chance, puis Ali Mourtada a été envoyé dans la mêlée, mais n’a réussi que huit de ses 15 placements. Sergio Castillo a été mis sous contrat en octobre et il a réussi sept de ses neuf placements, pour un pourcentage de réussite de 78 % – le plus haut de l’équipe.
Lauther a réussi 40 de ses 47 placements cette année (85,1 %). Si la finale de l’Ouest de dimanche est serrée, soyez assuré que Lauther sera prêt à mener son équipe vers le match de la Coupe Grey.
LES TICATS POURRONT-ILS REBONDIR?
Les Ticats ont eu une opportunité en or lors de la semaine 15. Ils se sont rendus à Toronto pour y affronter les Argos avec le premier rang de la division Est à l’enjeu. Le résultat : une défaite de 31-12. Ce revers a laissé un goût amer dans la bouche des champions en titre de la division Est, qui n’ont gagné qu’un seul de leurs quatre affrontements face aux Argos cette année.
Les Ticats se présenteront au moins au BMO Field avec un peu de momentum cette semaine, alors que leur défense leur a permis de signer une importante victoire face aux Alouettes de Montréal dimanche dernier. Les Ticats ont provoqué cinq revirements et ont limité le meneur de la LCF au chapitre des verges au sol en 2021, le demi offensif William Stanback, à 29 verges en 12 courses.
La défense rendra les choses un peu plus faciles pour le quart-arrière Jeremiah Masoli, qui a été contrecarré par la défense des Argos lors de la semaine 15. Masoli devra élever son jeu d’un cran contre Toronto, le club ayant embauché le gourou défensif Chris Jones à titre de consultant en défense en milieu de saison. Si l’unité défensive des Ticats est capable de livrer une performance similaire à celle de la semaine dernière et de rendre la vie misérable à Bethel-Thompson, et si Masoli peut trouver un moyen de connaître du succès contre la défense de Chris Jones, les visiteurs auront une chance de se battre pour la coupe Grey, à domicile, une semaine plus tard.