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10 décembre 2021

108CG : Les Bombers et leurs porteurs de ballon canadiens

Thomas Skrlj/CFL.ca

HAMILTON – Avoir dans sa formation trois demis offensifs similaires, mais différents, a donné beaucoup de profondeur aux Blue Bombers de Winnipeg dans le champ arrière.

Andrew Harris, Brady Oliveira et Johnny Augustine ont cumulé au total 1337 verges de gains au sol et cinq touchés, cette saison.

Les Bombers ont terminé au deuxième rang de la Ligue canadienne de football (LCF), avec une moyenne de 119,7 verges de gains au sol par match.

La redoutable attaque terrestre des Bombers sera une arme fatale face aux Tiger-Cats de Hamilton, lors de la 108e Coupe Grey, ce dimanche, au Terrain Tim Hortons.

« Lorsque vous avez un groupe comme celui-ci, vous êtes chanceux, puisque ça n’arrivera pas tous les jours », a dit Pete Costanza, l’entraîneur des demis offensifs des Bombers qui participera à son septième match de la Coupe Grey. « C’est définitivement un plaisir de diriger ces gars. »

Tout au long de sa carrière, Harris a mené la LCF trois fois au chapitre des verges de gains par la course, il a été le joueur par excellence ainsi que le joueur canadien par excellence de la 107e Coupe Grey, en plus d’être sélectionné sur l’équipe d’étoiles de la Ligue à cinq reprises.

Ce qui rend le joueur natif de Winnipeg le plus fier c’est de voir d’autres jeunes porteurs de ballon canadiens prendre la relève.

Brady Oliveira s’est bien comporté en l’absence d’Andrew Harris cette saison, tout comme Johnny Augustine. Les Bombers ont beaucoup de profondeur canadienne à la position de demi offensif (Jason Halstead/CFL.ca).

« Je suis très fier d’avoir une certaine influence sur les plus jeunes, aux côtés de gars comme Jerome Messam et Jon Cornish », a dit Harris. « Il y a plusieurs bons joueurs et surtout des Américains aux positions névralgiques. C’est vraiment génial de voir ces gars avoir l’occasion de jouer, mais aussi d’avoir autant d’impact dans leur équipe. »

Oliveira explique que lorsqu’il a grandi à Winnipeg, Harris était son modèle.

« Andrew a ouvert la voie pour de jeunes demis offensifs comme moi, des Canadiens », a-t-il dit. «J’espère simplement pouvoir le faire à mon tour. »

Harris, 34 ans, et Oliveira, 24 ans, ont un gabarit semblable. Les deux mesurent cinq pieds et 10 pouces. À 225 livres, Oliveira est 11 livres plus pesants.

« Brady ressemble beaucoup à Andrew », a dit Costanza. « Il court la tête baissée et il est assez rapide pour briser les plaqués, accélérer et s’échapper. Il est également excellent pour bloquer et protéger son quart. »

Mesurant cinq pieds, neuf pouces et pesant 199 livres, Augustine, originaire de Welland, en Ontario, est probablement le plus fort des trois.

« Il n’a jamais raté un entraînement en salle de musculation », a dit Costanza. « Johnny a un excellent jeu de pieds et il est capable de tourner le coin et d’accélérer. »

« C’est ce qui rend les choses intéressantes si vous avez trois joueurs de leur trempe. Ils sont similaires, mais ils ont aussi des habiletés très différentes. »

Les blessures ont limité Harris a seulement sept matchs en 2021, mais il a tout de même cumulé 623 verges de gains au sol et trois touchés, en 116 courses.

Harris a raté les quatre derniers matchs de la saison régulière à cause d’une blessure au genou, mais il ne semblait pas rouillé au cours de la finale de l’Ouest. En effet, il a porté le ballon 23 fois, pour des gains de 136 verges et un touché, dans une victoire des siens aux dépens des Roughriders de la Saskatchewan par la marque de 21-17.

« J’aime avoir la chance de me démarquer au cours des matchs importants et d’exécuter les gros jeux », a-t-il dit. « Le feu que j’ai dans le ventre brûle davantage. »

Les Bombers ont sélectionné Oliveira au 14e rang au total, lors du repêchage de la LCF en 2019. Celui qui a joué son football universitaire au Dakota du Nord n’a pu participer qu’à deux parties, avant de tomber au combat pour le reste de la campagne (blessure à la jambe).

Cette année, Oliveira a porté le ballon 94 fois, pour des gains de 429 verges et deux touchés. Il explique que Harris lui a prodigué de judicieux conseils tout au long de la saison.

« On parlait beaucoup ensemble et ça me calmait énormément », a dit Oliveira. « Il est en train de m’aider à suivre ses traces, à devenir un joueur comme lui. J’ai hâte de voir ce que je pourrai accomplir dans cette ligue. »

Johnny Augustine a cumulé 148 verges de gains au sol contre les Stampeders de Calgary, lors de la semaine 16 (The Canadian Press).

Augustine en est à sa troisième année avec les Bombers, lui qui a joué son football universitaire pour les Gryphons de Guelph. Il a porté le ballon 40 fois, pour des gains de 285 verges.

Winnipeg a terminé la saison 2021 au sommet de la LCF avec une fiche de 11-3. Les Bombers ont mené la LCF au chapitre des points marqués (361) et des touchés (40), en plus d’être au deuxième rang au chapitre des verges totales cumulées par match (moyenne de 353,4 verges par match).

Une des raisons de ces grands succès est la ligne offensive. Elle n’a accordé que 16 sacs du quart cette saison (1er rang de la LCF). Drew Desjarlais, Patrick Neufeld, Stanley Bryant et Jermarcus Hardrick ont été sélectionnés sur l’équipe d’étoiles de l’Ouest. Pas étonnant!

« Sans cette ligne à l’attaque nous ne pouvons rien faire », a dit Oliveira. « Ces joueurs travaillent tellement fort, ils étudient les jeux et ils s’entraînent avec acharnement. »

Hardrick explique que l’unité tout entière se donne comme mission de créer des brèches pour leurs demis offensifs.

« Nous adorons bloquer pour ces gars-là », a-t-il dit. « C’est fantastique que les trois porteurs de ballon canadiens aient du succès. Je suis très heureux qu’ils soient dans notre équipe. »

Il est certain qu’avoir trois locaux dans le champ arrière cause moins de maux de tête pour ce qui est du ratio de joueurs canadiens.

« Ça nous aide énormément », a dit Costanza. « Comme ça, on peut placer des joueurs américains à d’autres positions importantes. »

Harris jouera dans son troisième match de la Coupe Grey en carrière, ce dimanche. En 2011, il avait remporté le précieux trophée avec les Lions de la Colombie-Britannique et avait été nommé le joueur canadien par excellence du match.

Une décennie plus tard, Harris réalise à quel point il est difficile de remporter un championnat.

« Je ne l’ai pas savouré autant cette fois-là », a-t-il dit. « Je trouvais ça plutôt facile dans ce temps-là. Mais c’est très difficile de se rendre jusqu’au match ultime et encore plus de le remporter. »

« J’apprécie beaucoup plus le moment maintenant. »

D’après un article de Jim Morris, paru sur CFL.ca