4 mai 2022

Brauns souhaite passer à la prochaine étape avec les Lions

Thomas Skrlj/LCF.ca

VANCOUVER – Pour Karlis Brauns, le football est passé d’un sport mystérieux à une passion profonde.

Né en Lettonie, l’ailier défensif a voyagé aux quatre coins de l’Europe dans l’espoir de devenir un joueur de football professionnel. Être sélectionné au troisième rang du repêchage mondial 2022 de la LCF par les Lions de la Colombie-Britannique lui permettra de passer à la prochaine étape de son rêve et, en fait, d’en faire une réalité.

« Je suis vraiment excité en ce moment », a dit Brauns, qui a connu une saison impressionnante avec les Panthers de Wroclaw, une équipe polonaise de la European League of Football (ELF). « Je considère ce qui m’arrive comme mon vrai départ, parce que, pour moi, je considère que c’est à partir de maintenant que j’obtiens la chance de jouer pour vrai. »

« Être repêché, c’est bien et c’est valorisant. Mais c’est aussi maintenant que le vrai travail commence, et j’ai hâte de m’y mettre. »

L’athlète de six pieds, quatre pouces et 270 livres a attiré les regards lors du camp d’évaluation de la LCF, présenté par New Era, en raison de la couleur de ses cheveux, teints en rose éclatant pour l’occasion. Il aura étoffé sa candidature avec 29 répétitions au développé couché et avec et un temps de 4,97 secondes au sprint sur 40 verges. Et c’est ce qui a attiré l’attention des Lions.

« Nous sentions, en le repêchant, qu’il pourrait s’intégrer et soutenir notre groupe actuel. C’est vraiment au camp d’entraînement que nous aurons un portrait plus clair de ce qu’il peut faire », a indiqué Neil McEvoy, le directeur des opérations football et codirecteur général des Lions de la Colombie-Britannique.

Brauns a remporté le championnat de la ligue finlandaise de football avec les Steelers de Kupio. Il a joué en Serbie et en Allemagne. Ses habiletés seront mises à rude épreuve lors du camp d’entraînement des Lions, alors qu’il affrontera les vétérans de la LCF ainsi que de jeunes joueurs issus des rangs universitaires canadiens et américains.

« Je ne sous-estime pas le fait que ce sera complètement différent au Canada. Pour progresser, il faut affronter de meilleurs joueurs. C’est une meilleure occasion de me développer », a dit Brauns.

McEvoy croit que Brauns pourra gérer la courbe d’apprentissage, qui pourrait être raide.

« Il est très fort. Il a les traits de personnalité qui font que des athlètes deviennent de vrais professionnels, et les résultats de ses tests physiques démontrent se comparent à des athlètes de haut niveau », a expliqué McEvoy.

« C’est maintenant entre ses mains. Il devra performer au camp et nous montrer qu’il mérite d’être sur le terrain. Ce n’est pas différent de n’importe quel autre joueur, peu importe la nationalité. Il doit arriver au camp et faire sa place. »

Les Alouettes de Montréal ont repêché le joueur de ligne défensive nigérian Kingsley Jonathan au premier rang de la séance. Les Tiger-Cats de Hamilton ont jeté leur dévolu sur le botteur australien Bailey Flint au deuxième rang, devant Brauns.

Les Lions ont également repêché deux Allemands : le demi défensif Marcel Dabo,au 16e rang, et le centre-arrière John Levi-Kruse, au 21e rang.

La défense des Lions a terminé la saison 2021 dans le tiers inférieur de la plupart des catégories de statistiques de la LCF, ce qui explique en partie la fiche de 5-9 du club et son exclusion des éliminatoires l’an passé. Au cours de l’hiver, l’équipe a mis sous contrat les joueurs autonomes Loucheiz Purifoy et Delvin Breaux – deux demis défensifs –, ainsi que les joueurs de ligne défensive David Ménard et Mathieu Betts.

En grandissant, Brauns a fait de l’aviron et de la boxe, et il a joué au hockey et au soccer. Un jour, il a vu une publicité pour une équipe de football locale qui cherchait des joueurs.

« J’ai participé à quelques entraînements, puis il y a eu une simulation de match. Je suis devenu amoureux. J’ai réalisé qu’il n’y avait aucun autre sport que j’avais pratiqués qui pouvait se comparer à ça », a dit Brauns.

« Depuis, le football est devenu ma passion. Ça me consume. J’ai franchi le point de non-retour. »

Brauns cite J.J. Watt, joueur défensif de l’année à trois reprises dans la NFL, comme une source d’inspiration.

« Je ne peux évidemment pas me comparer à lui. Il fait certains trucs que je ne voudrais pas faire », a-t-il dit.

Il mentionne aussi le nom de Thiadric Hansen, le joueur allemand qui vient de remporter la Coupe Grey à deux reprises avec les Blue Bombers de Winnipeg, un joueur à qui il a demandé conseil sur la suite des choses.

Brauns a réussi 29 répétitions au développé couché du camp d’évaluation de la LCF, présenté par New Era, en mars dernier (Kevin Sousa/LCF.ca)

Brauns anticipe avec bonheur l’encadrement et l’enseignement qu’il recevra de la part des entraîneurs des Lions.

« En Europe, les entraîneurs qui enseignent les dernières techniques de pointe sont plutôt rares. Je vois ça comme un art que nous devons perfectionner comme joueur si on veut atteindre les plus hauts niveaux. Pour moi, j’obtiens la chance unique de bénéficier du meilleur encadrement qui soit dans le monde. »

Depuis le camp d’évaluation, les cheveux de Brauns sont passés du rose au blond, sa couleur naturelle.

« Ça demande de l’entretien. Je n’avais pas d’apparition publique prévue, alors j’ai laissé tomber. Mais ça reviendra peut-être », a-t-il indiqué en riant.

Lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il envisagerait d’opter pour l’orange de sa nouvelle équipe, Brauns n’a pas écarté l’idée.

Peu importe la question capillaire, un fait demeure : l’engagement de l’athlète à connaître du succès est impressionnant.

« J’ai sacrifié pas mal tout ce qu’une personne peut sacrifier. Des relations interpersonnelles, de l’argent, d’autres occasions d’emplois… J’ai tout mis de côté pour jouer au football. Et si j’avais l’occasion de changer quelque chose dans mon parcours, je ne changerais rien. J’aime jouer au football. »

Lorsque le personnel des Lions fera son évaluation des joueurs sous contrat avec le club, certains facteurs intangibles pourraient jouer en la faveur du joueur européen.

« Le football est un sport de durs », a dit McEvoy. « Il faut aimer ce sport pour le pratiquer. Si cet amour profond n’est pas en toi, la fin va venir vite. En discutant avec lui, c’est évident pour moi qu’il désire évoluer au plus haut niveau. Et maintenant, ce niveau, c’est celui des Lions. On va lui donner l’occasion de se faire valoir et de décrocher un poste. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.