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21 juin 2022

Le long parcours de McCallum vers le Temple de la renommée

La Presse Canadienne

VANCOUVER – Lors de sa première campagne avec les Roughriders de la Saskatchewan, un jeune Paul McCallum regardait chaque matin les conditions météorologiques afin de connaître, notamment, la puissance des vents.

« Je crois que les choses ont un peu changé pour moi quand j’ai réalisé que je devais arrêter de le faire, puisque ça n’avait aucune importance », a dit McCallum. « Il allait venter. »

« Ç’a eu un énorme impact sur ma carrière. Les épreuves que j’ai traversées en Saskatchewan, les bonnes et les moins bonnes, devoir faire avec les conditions météorologiques, ça m’a rendu plus fort mentalement. »

McCallum, l’un des meilleurs botteurs de précision de la Ligue canadienne de football (LCF) qui a disputé 340 matchs en 24 saisons avec les Riders, avec les Rough Riders d’Ottawa et avec les Lions de la Colombie-Britannique, sera intronisé au Temple de la renommée du football canadien en tant que membre de sa cuvée 2022.

Paul McCallum en 2002 avec les Roughriders de la Saskatchewan (La Presse Canadienne)

L’homme de 52 ans, qui a disputé son football junior avec les Rams de Surrey dans la Ligue de football junior de la Colombie-Britannique, a dit que son admission au Temple de la renommée avait une grande importance à ses yeux.

« Je n’ai jamais vraiment porté attention aux récompenses individuelles », a dit McCallum. « J’ai toujours accompli mon rôle afin que ce soit bénéfique pour l’équipe. Quand je regarde ceux qui font partie du Temple de la renommée, c’est tout un honneur d’être considéré au même niveau que tous ces autres joueurs. »

« Cela étant dit, il y a plusieurs bons joueurs qui n’ont toujours pas été admis, alors ça rend le tout encore plus spécial. »

McCallum a reçu le coup de fil lui apprenant qu’il allait être intronisé au Temple de la renommée du football canadien le jour de ce qui aurait été l’anniversaire de mère.

« Ma mère était l’une de mes plus grandes partisanes », a-t-il dit. « Je suis triste qu’elle ne soit plus parmi nous et que je ne puisse pas partager ce moment avec elle. »

Originaire de Vancouver, en Colombie-Britannique, McCallum était doué pour le soccer lorsqu’il était plus jeune, lui qui a participé aux Jeux d’été du Canada et à plusieurs tournois nationaux. À 19 ans, il s’est rendu en Écosse pour jouer professionnellement dans la troisième division écossaise.

À son retour de l’Écosse, il s’est joint aux Rams et a pris part à des séances d’entraînement avec les Lions, comme joueur de football junior.

« Ç’a été toute une aventure », a dit McCallum. « J’ai fait plusieurs sacrifices quand j’étais plus jeune pour accomplir ce que je voulais accomplir. Ça fait longtemps, mais c’est comme si c’était hier. »

Embauché à l’origine comme joueur autonome par les Tiger-Cats de Hamilton, McCallum a joué pour la Colombie-Britannique et pour Ottawa en 1993. Il a ensuite passé 12 campagnes avec la Saskatchewan, mais la plupart des faits saillants de sa carrière sont survenus lors de son séjour de 11 ans avec les Lions. En 2016, McCallum a signé un contrat d’une journée afin de prendre officiellement sa retraite dans l’uniforme de la Colombie-Britannique.

McCallum a gagné la Coupe Grey en 2006 et en 2011 avec les Lions. Lors du match de 2006, il a réussi chacun de ses six placements pour guider les siens vers une victoire de 25-16 face aux Alouettes de Montréal, égalant au passage un record de la LCF et recevant le titre de joueur canadien par excellence de la partie.

McCallum détient toujours le record de la LCF pour le plus long placement, une frappe de 62 verges réussie le 27 octobre 2001 lors d’un match entre la Saskatchewan et Edmonton. Il a été élu joueur par excellence sur les unités spéciales du circuit en 2011 et membre de l’équipe d’étoiles de la LCF en 2010 et en 2011.

En 2011, quand les Lions ont fait fi d’un début de saison de 0-5, McCallum a établi un record de la LCF, pour l’époque, en réussissant 30 placements de suite.

McCallum (gauche), le receveur Geroy Simon (centre) et le quart-arrière Travis Lulay (droite) célèbrent la victoire de la Coupe Grey de leur équipe en 2011 (La Presse Canadienne)

McCallum occupe le deuxième rang de l’histoire de la LCF au chapitre du nombre de saisons jouées, des points marqués (3145) et des placements (722).

Il donne crédit à Lui Passaglia, un membre du Temple de la renommée du football canadien et un ancien des Lions de la Colombie-Britannique qui détient le record de la Ligue pour le plus de matchs joués (408) et pour le plus de points marqués (3991), qui a agi comme son mentor.

McCallum se souvient d’ailleurs d’avoir passé une soirée avec Passaglia alors qu’il était une recrue et qu’il participait au camp d’entraînement des Lions.

« Le lendemain matin, j’ai eu de la difficulté à me lever », a-t-il dit. « Lui avait déjà fait le tour du terrain quatre fois à la course avant même que j’aie sauté sur le terrain. »

« Il a fait passer son message : apprends à déterminer tes priorités. Si tu veux sortir et avoir du plaisir, souviens-toi que tu as un travail à accomplir le lendemain matin, et qu’il y a des gens qui dépendent de toi. Ç’a m’a appris à ne pas être égocentrique. »

Au cours d’une carrière remplie de positif, l’un des pires moments du séjour de McCallum dans la LCF est survenu lors de la finale de l’Ouest de 2004. Évoluant alors pour la Saskatchewan, McCallum a raté un placement de 18 verges en prolongation qui a permis à la Colombie-Britannique d’accéder au match de la Coupe Grey.

McCallum a reçu des menaces de mort de la part de partisans mécontents des Riders, et sa maison a été vandalisée. Ce fut une expérience qui a changé sa vie.

« Cette période a eu un énorme impact dans ma vie », a-t-il dit. « Ç’a allumé quelque chose en moi. »

McCallum a par la suite réussi 45 de ses 46 placements lors des éliminatoires et du match de la Coupe Grey. Son seul placement raté, un botté de 57 verges, a néanmoins permis aux Lions de marquer un simple lors de la Coupe Grey de 2011.

Alors que certains botteurs de précision marchent tout le temps au même endroit sur le terrain pour effectuer un botté ou mangent toujours les mêmes repas le jour avant un match, McCallum n’a jamais vraiment eu de superstitions.

« Je n’ai jamais voulu en avoir », a-t-il dit. « Si j’avais eu une routine et que quelque chose m’avait empêché de la suivre, je me serais plus préoccupé du fait que mon rituel ait été modifié que de faire mon boulot. »

« Je n’ai jamais voulu avoir d’excuse et je n’ai jamais voulu me dire quelque chose ne s’était pas passé comme prévu avant un match. »

McCallum crédite deux facteurs pour expliquer son nombre d’années jouées.

Le premier, c’est la flexibilité. En 2006, il a commencé à pratiquer le yoga.

« Je pensais que ça allait être une activité relaxante », a-t-il dit. « Je n’avais aucune idée de la force nécessaire pour pratiquer cette activité. »

Le fait d’être un compétiteur est aussi un facteur l’ayant poussé à connaître du succès.

« Gagner, et toujours m’améliorer », a-t-il dit. « Peu importe ce que je fais, je veux être bon. Je crois que c’est tout simplement dans ma nature. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.