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3 novembre 2022

Ticats : Une grosse première saison pour Seth Small

La Presse Canadienne

HAMILTON – Le calendrier avait basculé de juin à juillet, et Seth Small approchait rapidement un tournant.

Sa femme Rachel et lui habitaient dans leur appartement de College Station, au Texas. Ils s’y sont rencontrés, à l’Université Texas A&M, où Small était devenu le meneur de l’histoire des Aggies pour les placements réussis et pour les points marqués, tout en obtenant la réputation d’être un botteur fait sur mesure pour les grands moments. Le jeune homme de 23 ans avait été évalué par les Colts d’Indianapolis, dans la NFL, plus tôt au cours de l’année, et il avait été l’un des derniers joueurs retranchés du camp d’entraînement des Tiger-Cats de Hamilton.

Rachel avait obtenu son diplôme. Seth attendait d’obtenir une autre opportunité de jouer au football. Leur bail venait à échéance. Il fallait faire quelque chose.

« Nous essayions de trouver quoi faire », a confié Small, mercredi. « Je regardais pour me trouver un emploi. Je m’entraînais toujours, j’effectuais des bottés. Je souhaitais recevoir des nouvelles des Ticats, et je me tenais au courant de leur saison et tout. »

« Puis, cinq semaines après avoir été retranché, j’ai reçu un coup de fil. J’étais très heureux de recevoir cet appel, parce que j’aime cette équipe. Même dès le camp d’entraînement, tout le monde me traitait comme un membre de la famille. La culture implantée par Coach O (Orlondo Steinauer) au sein de cette organisation est incroyable. Ils ont assurément les bons morceaux en place. Alors je suis heureux qu’ils aient tenté une chance en me rappelant. »

En regardant le rôle qu’a joué Small pour permettre aux Tiger-Cats de se retrouver dans la position où ils sont actuellement, Steinauer et le reste de l’organisation de Hamilton sont sans doute tout aussi heureux.

Le botteur des Tiger-Cats Seth Small a eu un impact significatif dans la course aux éliminatoires de son équipe en fin de saison (Kevin Sousa/LCF.ca)

Small s’est appuyé sur sa foi, quelque chose qui l’aide à avoir un équilibre dans toutes les sphères de sa vie. Il avait le soutien de Rachel dans leurs prochaines étapes – « Elle savait dans quoi elle s’embarquait, c’est sûr », a-t-il dit, en riant, pour parle de sa décision d’épouser un botteur –, et il a très joyeusement sauté sur ce vol vers Hamilton lorsque son téléphone a sonné. Il a rejoint une équipe qui affichait un dossier de 0-4 et qui verrait des jours plus sombres avant que les jours plus brillants n’arrivent. Il n’a jamais douté que ces jours viendraient, ou qu’il pourrait contribuer à ce qu’ils arrivent.

« Nous n’avons jamais été au tapis », a dit Small. « L’espérance de vie d’une équipe n’est que d’une saison. Ce sont rarement les mêmes joueurs qui la composent deux ans de suite. Les joueurs qui font partie de cette équipe, aujourd’hui, sont les bons. Nous avons du bon temps, à nous battre. Nous y croyons tous. »

« Je crois que c’est commun d’atteindre un point plus sombre de la saison et de se dire que la saison est à l’eau. Plusieurs équipes pensent de cette façon. Mais pas nous. Nous avons toujours cru que la bataille n’était pas terminée, tant qu’il restait des matchs à jouer. »

Les contributions de Small à cette bataille ont été très importantes.

En 14 matchs, il a réussi 39 de ses 43 placements, établissant un record d’équipe pour le pourcentage de placements réussis (90,7). Il a réussi chacun de ses quatre bottés de précision lors de la Semaine 18, au cours d’un match que son équipe ne pouvait pas perdre contre la Saskatchewan. Il a refait le coup une semaine plus tard contre les Stampeders, aidant les siens à mettre fin à une séquence de 18 ans sans victoire au McMahon Stadium, un placement de 57 verges étant le fait saillant de sa performance. Il a réussi un placement victorieux lors de la Semaine 20 contre Ottawa, permettant à son club de se qualifier pour les éliminatoires.

Où serait l’édition 2022 des Tiger-Cats sans Seth Small? On ne parlerait peut-être pas d’une rencontre éliminatoire, aujourd’hui, à Hamilton.

Sans surprise, Small a été élu recrue par excellence et joueur par excellence sur les unités spéciales des Tiger-Cats à la fin de la campagne.

« À la fin du camp d’entraînement, personne ne s’attendait à ce que ce soit notre fiche cette saison », a dit Small. « Mais, c’est le défi auquel nous avons dû faire face cette saison. Tout repose sur la manière de le relever. C’est une longue saison. »

Small et les Tiger-Cats se rendront à Montréal, dimanche, pour y disputer la demi-finale de l’Est aux Alouettes et pour espérer prolonger leur campagne d’au moins une semaine. Sa femme, Rachel, et son père seront dans les gradins. Ils l’ont vu réussir un placement de 28 verges alors qu’il évoluait avec l’Université Texas A&M, un botté victorieux qui avait permis à son équipe de vaincre l’Université de l’Alabama, alors classée première au pays, en 2021.

Small ne s’appuie pas sur ce botté, qui a été vu dans le monde du football, pour avoir confiance en lui. Le placement qu’il a effectué à l’entraînement, mercredi, est le même en ce qui a trait au processus, à la mécanique et à l’exécution que celui qu’il devra réussir devant des milliers de personnes. Il se souvient toujours d’une citation de Michael Jordan que l’entraîneur des Aggies, Jimbo Fisher, a dit à l’équipe à propos des moments sous pression.

« Un journaliste lui avait demandé : ‘‘Qu’est-ce que tu changes au quatrième quart? Comment es-tu devenu ce grand joueur de basket-ball?’’ », se souvient Small. « Et (Jordan) avait répondu : ‘‘Je ne change pas; ce sont les autres qui changent’’. J’aime vraiment cette approche, mentalement, lorsque j’effectue mes bottés. »

Les Ticats ont la chance de compter sur ce botteur, qui ne change pas lorsque la pression monte.

D’après une chronique de Chris O’Leary publiée sur CFL.ca.