La Presse Canadienne
MONTRÉAL – Austin Mack est comme beaucoup de joueurs de football américain qui ne connaissaient que très peu ou rien de la Ligue canadienne de football (LCF) avant de se diriger vers le nord à l’aveuglette, à la recherche d’une chance de poursuivre leur rêve d’évoluer au sein d’une équipe de football professionnel.
« Au départ, quand j’ai entendu parler pour la première fois de la LCF et de Montréal », raconte le receveur de première année des Alouettes, « j’ai commencé par regarder des faits saillants. Et, je ne plaisante pas, je me demandais »qu’est-ce qu’ils font? Ils courent jusqu’à la ligne de mêlée, les mouvements sont fous ». Je me demandais »qu’est-ce que c’est? » Je n’avais aucune idée de ce que je regardais. »
« De toute évidence, aujourd’hui, tout a beaucoup plus de sens. »
Eh bien, oui, cela semble assurément évident après le premier match de Mack il y a deux semaines. Rapidement, de manière spectaculaire, Austin Mack a fait connaître son nom aux partisans de la LCF des quatre coins du pays.
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Âgé de 25 ans, le produit de l’Université Ohio State, un joueur non repêché qui a passé trois saisons – pour la plupart frustrantes – dans la NFL à lutter contre des blessures et à se demander s’il ne devrait peut-être pas tout simplement abandonner complètement ses rêves de jouer au football chez les professionnels, a réussi quatre réceptions à ses débuts avec les Alouettes lors de la semaine 1 contre le ROUGE et NOIR d’Ottawa. Mack a récolté 120 verges sur ces attrapés, dont un attrapé de 61 verges sur une passe du quart-arrière Cody Fajardo.
Le receveur de six pieds, deux pouces et 205 livres a appris rapidement à Montréal, le démontrant avec son jeu lors de ce premier match et avec son choix vestimentaire avant la partie, alors qu’il a porté un t-shirt avec des images d’Anthony Calvillo pendant la période d’échauffement.
« Par respect et par tradition, et pour juste s’amuser un peu », a dit Mack à propos de son choix de t-shirt d’échauffement. « J’adore les t-shirts avec des images. »
Et ce premier match lui a fait du bien, compte tenu des épreuves que le natif de Fort Wayne, dans l’Indiana, a traversées au cours de son périple.
Après une brillante carrière à l’école secondaire et une carrière universitaire accomplie avec les Buckeyes, Mack a passé deux années frustrantes dans la NFL, après une première campagne pourtant pleine d’espoir.
« Les deux dernières années ont été assez difficiles pour moi », a déclaré Mack, en parlant de sa marche pénible dans le désert du football, des blessures aux ischio-jambiers le gênant en cours de route. « Quand vous êtes un peu étiqueté comme un joueur qui se blessure aisément, c’est difficile. C’est un métier difficile. »
Mack a capté sept passes pour 91 verges à sa première saison dans la NFL, en 2020, avec les Giants de New York (OttawaREDBLACKS.com)
Mack a joué son année recrue avec les Giants de New York en 2020 et a capté sept passes pour 91 verges cette année-là. Un an plus tard, il a subi une blessure aux ischio-jambiers lors du camp d’entraînement et a été libéré par les Giants après un court passage sur la liste des joueurs blessés. Signant un contrat avec le Tennessee en novembre 2021, Mack n’a passé qu’une semaine sur la l’équipe d’entraînement des Titans avant d’être à nouveau libéré. Il a décroché un contrat avec San Francisco pour la saison 2022, mais il a été placé sur la liste des joueurs blessés des 49ers en août dernier, et il a été libéré cinq jours plus tard.
Ce sont plusieurs revers à endurer pour un seul homme. « Vous pouvez simplement imaginer, mentalement, où vous pourriez être », a expliqué Mack. « C’est vraiment ce que je dirais, c’est la partie la plus difficile. Avoir ce combat mental, jour après jour. »
Au cours de la dernière saison morte, dit Mack, il a sérieusement envisagé de tourner la page et de passer à autre chose. Lui et sa femme, Joye, attendaient leur premier enfant (Alayah est née en mars), et Mack pensait qu’il devrait trouver un boulot plus stable. Joye, dit-il, l’a encouragé à continuer d’essayer. « Nous nous poussons vraiment les uns les autres », a confié Mack. « J’écoute attentivement ses conseils. »
Et lorsque les Alouettes ont offert un contrat à Mack avant le camp d’entraînement, Joye était de nouveau là, insistant sur le fait qu’il n’avait pas à s’inquiéter de ce qui allait se passer à la maison s’il devait se rendre à Montréal pour une chance de jouer.
« Elle m’a vraiment rassuré et m’a dit »ça va aller, vas-y ». »
Ce que Mack a fait, et ce qu’il a l’intention de faire, semaine après semaine.
« Quoi qu’il arrive, je n’ai aucun regret », a-t-il déclaré. « C’est la chose la plus importante. Je ne voulais pas accrocher mes crampons avec des regrets. »
« Rejouer au football et vraiment jouer après avoir lutté contre les blessures ces dernières années… Je suis tout simplement reconnaissant. Je veux juste rester en bonne santé et passer une très bonne année. »
Et le sport qui semblait, il y a quelques semaines à peine, être une bébitte si étrange pour lui?
« C’est tellement amusant », dit-il avec enthousiasme. « C’est super rapide, super intense. »
Mack a été nommé le choix des partisans en tant que joueur du match des Alouettes pour sa performance de la première semaine et il en est reconnaissant. Mais pas satisfait. Il comprend comment ça se passe.
« Même si j’ai passé une bonne semaine, les gens oublient très vite, non? » dit-il, sonnant comme un homme qui le connaît trop bien par expérience.
« Je suis affamé », ajoute-t-il. « Je suis déterminé. Et je ne prévois pas de ralentir de sitôt. »
Mack a capté quatre passes pour 120 verges à son premier match avec les Alouettes lors de la semaine 1 (David Kirouac/LCF.ca)
MACK ÉPOUSTOUFLÉ PAR LES EXPLOITS D’ANTHONY CALVILLO
Si Austin Mack a étudié rapidement la façon de jouer au football canadien, il a également été un étudiant passionné de l’histoire des Alouettes depuis son arrivée à Montréal il y a quelques semaines à peine.
« Je suis très nouveau, mais je suis passionné par la tradition et par les joueurs qui ont aidé à la construire », a soutenu Mack. « Je pensais que ce serait plutôt cool de sortir m’échauffer pour le match d’ouverture avec un joli t-shirt avec des dessins d’AC. »
Mais pourquoi l’entraîneur des quarts-arrière des Alouettes en particulier?
« 79 816 verges », a dit Mack, ayant le nombre du premier coup. « Il est LE quart-arrière par excellence. Trois coupes Grey. »
Un jour, à l’entraînement, Mack Says, l’entraîneur des receveurs de Montréal, et Mike Lionello, le coordonnateur du jeu aérien des Alouettes, lui a tout raconté sur les réalisations de Calvillo, stupéfiant Mack avec les détails. « Le Tom Brady de la LCF », dit-il.
« C’est un homme génial », a dit Mack à propos de Calvillo. « Vous ne penseriez même pas qu’il a fait les choses qu’il a faites. Il est hyper humble. Et c’est un gars formidable à côtoyer et dont il faut apprendre. J’ai beaucoup de respect pour lui. »
Mack a étudié encore plus l’histoire des Alouettes de Montréal et dit que cela sera évident lors du prochain match à domicile, le 1er juillet, lorsque les Blue Bombers de Winnipeg rendront visite aux Montréalais.
« J’en ai peut-être un (un t-shirt) pour le prochain match à domicile, alors restez à l’écoute », taquine-t-il. « Je ne veux pas gâcher la surprise, mais j’ai assurément quelques joueurs en tête. »