Lemon et les Alouettes avaient mutuellement besoin l’un de l’autre sans le savoir

MONTRÉAL – Shawn Lemon se plaît énormément à Montréal. Et les Alouettes sont très heureux de le compter en leurs rangs. Quand l’ailier défensif a obtenu son 100e sac en carrière, lundi, contre le Rouge et Noir d’Ottawa, ça a été la confirmation d’un mariage parfait que ni l’un ni l’autre ne savait qu’il avait besoin.

Il s’agissait pour Lemon de son huitième sac en 11 rencontres avec les Alouettes, lui qui s’est amené à la fin juillet. Sans dire qu’il a transformé la défense des Alouettes _ déjà pugnace avant qu’il ne se joigne au groupe _, il apporte une dose de rudesse qui manquait un peu. Son arrivée a d’ailleurs coïncidé avec une séquence de quatre victoires consécutives des Oiseaux, leur permettait d’arriver à mi-saison avec une fiche de 6-3.

« Je suis très heureux de me retrouver au sein de cette grande organisation, a-t-il humblement déclaré dans le vestiaire après la victoire de 29-3 des Alouettes, lundi. Tout arrive pour une raison et c’était un mariage parfait pour moi de me retrouver ici, comme c’était un mariage parfait pour les Alouettes que je me joigne à eux. J’adore être autour des gars dans ce vestiaire et je ne voudrais pas aller à la guerre avec aucun autre groupe. »

Son sac historique – il est devenu seulement le 13e à atteindre ce plateau dans la riche histoire de la Ligue canadienne – a d’ailleurs relancé les Alouettes dans ce match.

Avec la marque à 8-0 au début du troisième quart, Lemon a rejoint Dustin Crum derrière sa ligne de mêlée. Ce jeu a mené à un dégagement du Rouge et Noir, refoulant l’attaque des Alouettes à sa ligne de 8. Cody Fajardo a alors mené les siens à l’une des belles séquences offensives de la saison, sur 11 jeux et 102 verges.

« Je suis simplement reconnaissant (d’avoir pu atteindre les 100 sacs), a-t-il dit. J’ai vécu beaucoup d’adversité au cours de ma carrière. Je me souviens quand j’avais six sacs au compteur, on m’a retranché de l’équipe. Quand j’avais 92 sacs, en Colombie-Britannique, on m’a aussi retranché. Il faut toujours croire en vous, même quand plus personne ne le fait.

« Je suis très heureux d’avoir un bon entourage. Ma famille qui m’a toujours encouragé. Mes parents, qui étaient ici aujourd’hui, ont toujours été mes plus grands fans. »

Son père lui avait d’ailleurs servi un avertissement avant de prendre la route en provenance de Charleston, en Caroline du Sud.

« Il avait fait la même chose quand j’ai eu ma première bourse avec l’Université du Connecticut. Il m’avait alors dit: ‘Je conduis tout ce trajet, c’est pour te voir jouer un bon match’. Cette semaine, il m’a dit: ‘Je conduis tout ce temps, tu es mieux de récolter ton 100e sac!’. Je suis très heureux d’avoir pu réussir
cela devant eux. »

Ses coéquipiers paraissaient tout aussi contents pour lui. Ils avaient fait faire un t-shirt sur lequel se trouve une photo de Wilt Chamberlain avec une affiche sur laquelle est écrit ‘100’, prise après son match historique dans la NBA, qu’ils se sont empressés de lui remettre immédiatement après le match. Une affiche semblable ornait d’ailleurs son casier.

« C’est une idée que j’ai eue il y a quelques semaines, a raconté Lemon au sujet du t-shirt. Austin Mack a une compagnie de vêtements et c’est grâce à son talent artistique que je porte cela aujourd’hui. »

Lemon ne s’attribue pas du tout le mérite qui lui revient pour ses exploits sur le terrain. Il a passé une large part de son entrevue d’après-match à louanger le coordonnateur à la défense Noel Thorpe pour ses succès.

« Noel m’avait prédit cette semaine que je réussirais un sac sur ce jeu. Il a été rien de moins qu’incroyable depuis mon arrivée ici. Il comprend mes habiletés et je suis très heureux de jouer sous ses ordres. »

Ce qu’on ne peut enlever à Lemon, c’est toutefois son ardeur au jeu et sa persévérance.

« C’est incroyable. D’atteindre 100 sacs, c’est un important plateau dans notre ligue, a affirmé Jason Maas. D’avoir joué aussi longtemps et de pouvoir contribuer encore comme il le fait à ce stade de sa carrière, ça démontre tout son talent et son dévouement. Je ne pourrais être plus heureux pour lui et fier de lui. Je suis heureux de compter sur un leader comme lui. »

UGUAK PREND DE PLUS EN PLUS DE PLACE

De l’autre côté de la ligne défensive, c’est une verte recrue qui accomplit de la grosse besogne pour Maas et Thorpe.

Lwal Uguak, choix de premier tour (septième au total) des Alouettes au dernier repêchage, joue de plus en plus avec l’assurance d’un vétéran.

Son jeu s’améliore de match en match, à un tel point que les Alouettes ont pu libérer Jamal Davis II il y a quelques semaines.

« Uguak s’améliore de match en match et chaque répétition qu’il obtient, il fait mieux que la dernière, a dit Maas, dont le visage s’est illuminé à la mention du no 96 des Alouettes. Il veut toujours apprendre et c’est un gars tellement amusant à côtoyer. »

« Je suis de plus en plus à l’aise et c’est en raison de la confiance qu’on m’accorde, a indiqué Uguak. C’est très satisfaisant de recevoir toute cette confiance et je tente d’en redonner le plus possible aux entraîneurs.

« Je sais qu’en commençant la saison à titre de recrue, je devais attendre mon tour et faire ma place en raison des vétérans. Quand on m’a donné l’opportunité de jouer quelques répétitions, j’essayais seulement d’en tirer le maximum. Je suis heureux de le faire chaque semaine. »

Uguak a réussi son premier sac en carrière lundi. Sera-t-il le prochain Alouette à 100 sacs?

« Je sais que je viens juste de commencer, mais c’est l’objectif! », a-t-il affirmé large sourire aux lèvres.

Une chose est certaine, Lemon ne manque pas de conseiller son jeune coéquipier.

« Il ne cesse de me donner des conseils pour faire ma place dans la LCF. Il est ici depuis si longtemps et il voit le jeu d’un oeil différent. Il m’aide grandement. »