31 octobre 2023

Danny Maciocia n’est pas surpris par le rendement des Alouettes cette saison

Minas Panagiotakis/LCF.ca

MONTRÉAL – Même si la plupart des « experts » de la Ligue canadienne de football plaçaient les Alouettes de Montréal bons derniers – quand ce n’était pas 10es! – dans leurs prédictions d’avant-saison, Danny Maciocia n’est pas surpris par la fiche de 11-7 des siens. Même qu’il s’y attendait.

« J’avais écrit sur un bout de papier ’11-7′, a-t-il dit pendant que ses joueurs s’échauffaient aux abords du Stade olympique, mardi. Je croyais qu’on pouvait gagner 11 matchs, mais je ne l’avais pas partagé avec personne. Je sentais qu’on avait quelque chose de bon entre nos mains. Je ne savais toutefois pas si ç’allait être suffisant pour gagner la division, le deuxième rang ou un croisement dans l’Ouest. Mais je le sentais. »

Les prédictions des observateurs de la LCF n’ont pas servi de motivation cette saison. Il avait d’autres chats à fouetter quand elles ont été faites de toute façon.

« On était tellement occupés par autres choses qu’on n’a pas eu le temps d’aller lire ou écouter ce qu’on disait à notre sujet. Mais je le comprends. Ils nous plaçaient là en raison de l’incertitude autour de l’équipe, a admis Maciocia. Pendant quelques jours en janvier, je me demandais même si la LCF n’allait pas disputer une saison à huit équipes. On venait d’engager un entraîneur-chef, mais on n’avait pas de propriétaire, on n’avait pas de ressources pour embaucher des joueurs autonomes. Il y avait tant de questions et de doutes que tu ne savais pas à quoi t’attendre. »

« J’ai commencé à y croire au camp. Ces trois semaines et les deux matchs préparatoires, l’interaction entre les entraîneurs, avec les joueurs; j’ai senti qu’on avait quelque chose d’intéressant, que nous aurions une équipe compétitive. Ça ne veut pas dire que je pensais que nous allions gagner la coupe Grey, comme je ne suis pas capable de le dire encore aujourd’hui. Mais je savais qu’on allait être compétitifs et c’était ça l’objectif. Il faut dire chapeau à l’organisation au complet. Tout le monde a participé à ce grand projet dans lequel il y avait plus de questions que de réponses. »

Il faut aussi se replonger dans le contexte difficile de l’hiver dernier, alors que Trevor Harris, Eugene Lewis et Jake Wienicki, pour ne nommer que ceux-là, venaient de déserter l’équipe. Ayant obtenu un budget avec lequel travailler à quelques heures seulement de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, on peut comprendre la réticence de certains.

C’était toutefois sans compter sur le talent de l’équipe de recruteurs et du développement des joueurs des Alouettes.

« Quand ça va bien, on dit que le d.g. et l’entraîneur font du bon boulot et quand ça va mal, c’est qu’ils n’en font pas. Mais il faut encenser les Jean-Marc Edmé, Pier-Yves Lavergne, Éric Deslauriers, Byron Archambault, Allyson Sobol. Tout ce monde-là a eu un impact énorme dans le recrutement, a souligné Maciocia. Et il ne faut pas oublier le repêchage. Regardez le nombre de nos joueurs qu’on a repêchés. »

Maciocia ne manque jamais l’occasion de souligner l’apport de l’entraîneur-chef Jason Maas. Il a répété à quel point il s’agissait de sa meilleure embauche.

« C’est flatteur d’entendre ça. Je suis rempli de gratitude à son endroit, a indiqué Maas. Les conditions de mon embauche auraient été difficiles pour tout le monde. Mais j’étais très heureux de m’en venir travailler ici, sous ses ordres. J’ai toujours eu confiance en lui et je voulais travailler de nouveau avec lui. »

« Il a fait tout un travail. D’être le d.g., de devenir l’entraîneur, de mener l’équipe aux éliminatoires, de retrouver son siège et d’embaucher un nouvel entraîneur, ensuite de trouver les joueurs qu’il a dénichés pour venir jouer ici, bâtir cette culture, c’est colossal », n’a pas manqué de l’encenser Maas.

Les deux hommes ne se satisfont pas de leur fiche de 11-7 cependant.

« Je ne suis pas certain que j’aurais aimé cela si on m’avait proposé cette fiche avant la saison, de concéder sept défaites, a admis Maas. Ce n’est pas de cette façon que je suis fait. J’aurais demandé qu’on me laisse jouer ces matchs afin de voir ce qu’on avait dans le ventre. »

« Nous sommes bâtis sur un esprit de compétition, nous ne voulons jamais perdre, pas un match, pas une répétition, pas une séance vidéo, pas une partie de pickleball dans notre vestiaire! Donc, je ne crois pas que j’aurais été à l’aise de dire au début de la saison que nous allions perdre sept rencontres. »

« Ma famille me reproche souvent que je ne suis jamais satisfait dans la vie, car je dis tout le temps qu’on n’est jamais rendu, a ajouté Maciocia. Il y a un match ce week-end et on veut le gagner. On n’a pas fait tous ces efforts, tous ces sacrifices, pour se contenter d’une fiche de 11-7. C’est l’attitude qu’on a dans cette équipe et ça commence avec notre entraîneur-chef, avec la façon dont il prépare l’équipe. »

« Les défaites font toutefois partie de l’apprentissage, a concédé Maas. Vous les acceptez et allez de l’avant. Je ne suis pas surpris cependant que nous accueillions un match éliminatoire:
c’étaient les attentes placées en nous. Avec les joueurs en place, je sentais que nous pouvions connaître du succès immédiatement. C’est ce dont je suis le plus fier. Pas les 11 victoires, mais la façon dont nous avons travaillé ensemble en groupe. »

Reste à voir où cette édition des Alouettes s’arrêtera.