10 novembre 2023

Les Alouettes ne veulent plus entendre parler de jouer les négligés

Peter McCabe/LCF.ca

TORONTO – Le sujet est revenu souvent cette semaine, mais les Alouettes de Montréal en ont assez d’entendre parler de leur rôle de négligés en vue de la finale de l’Est, contre les Argonauts de Toronto.

« Ce n’est pas tant la question de négligés qui est fatigant, mais plutôt les questions qui reviennent sans cesse sur le sujet », a déclaré le maraudeur Marc-Antoine Dequoy, déclenchant l’hilarité au sein des journalistes réunis au point de presse de l’équipe, au BMO Field.

« Le narratif on le comprend : vous avez une équipe qui a connu une saison de 16 victoires contre deux défaites, c’est normal que ce narratif ait été utilisé. De notre côté, ce que je vois c’est que tous les jours avec mes coéquipiers, on parle de ce qu’on peut faire, et quand on se présente devant les médias, on se fait questionner à ce sujet. C’est pour ça qu’il y a un ‘clash’. Ce discours n’est jamais abordé au sein de l’équipe. »

« Ça ne veut rien dire du tout, a de son côté indiqué l’entraîneur-chef Jason Maas. Je me fous qui est le négligé, au final, il faut gagner le match et nous sommes autant capables qu’eux de l’emporter. Nous jouons en équipe, pour nos coéquipiers et je suis heureux que nous ayons l’occasion de le prouver [samedi]. »

Soit. Mais de bonnes histoires de négligés, les Alouettes n’en manquent tout de même pas!

« D’être le négligé, c’est un peu l’histoire de toute ma carrière, a fait valoir le receveur Tyler Snead plus tôt cette semaine. Ce n’est rien de nouveau pour moi. Tout le monde dans notre vestiaire y croit et comme [Darnell] Sankey le disait la semaine dernière : si vous n’y croyez pas, que faites-vous ici? »

« D’être les négligés, c’est bon pour nous. La pression est sur eux et ce ne sera que plus satisfaisant de l’emporter. »

Sankey s’est d’ailleurs amené à Montréal après avoir surmonté une bonne dose d’adversité dans la XFL.

« Pas plus tard que cette année, j’ai remporté le championnat de cette ligue avec les Renegades d’Arlington alors que nous ne devions pas le faire, selon les pronostics », a raconté le secondeur, toujours très éloquent.

« Dès la demi-finale, contre Houston, on devait se faire démolir selon les observateurs. Puis en finale, contre les Defenders de D.C., c’était la même chose. Tout le monde avait D.C. victorieux, mais on est allé gagner le championnat. »

Pour la petite histoire, les Renegades ont vaincu les Roughnecks 26-11, avant de vaincre les Defenders 35-26 en finale.

« Je pense qu’une fois en éliminatoires, toute cette notion de négligés-favoris prend le bord, a ajouté Sankey. Les fiches ne comptent plus. Ce qui compte c’est que vous amenez sur le terrain ce jour-là. »

Maas se souvient par ailleurs de deux souvenirs particuliers.

« À ma première saison comme entraîneur ici à Toronto, en 2012, nous n’étions pas les favoris en se pointant à Montréal. Pourtant, nous avons trouvé le moyen de remporter ce match et la 100e Coupe Grey. »

« Je me rappelle aussi à Edmonton en 2005. Nous avions dû gagner trois matchs éliminatoires sur la route pour gagner la coupe Grey. Ce sont deux exemples qui me viennent en tête, mais comme joueur ou entraîneur, ce n’est pas de cette façon que tu te sens. Tu laisses ça aux pronostiqueurs. »

Qu’on y croit ou non, négligés et favoris donneront le coup d’envoi à cette finale de l’Est samedi, 15 h, au BMO Field.