FE : Les Alouettes surprennent les Argonauts et l’emportent 38-17
TORONTO – L’attaque des Alouettes de Montréal n’a pas joué son meilleur match. Peu importe, puisque la défense a possiblement joué son meilleur de la saison, au moment le plus opportun.
L’unité de Noel Thorpe a provoqué neuf revirements, dont quatre interceptions et les Alouettes ont causé une surprise en montrant la sortie aux puissants Argonauts de Toronto 38-17 en finale de l’Est.
Les Argos, forts d’une fiche historique de 16-2, étaient largement favoris pour l’emporter. Les Alouettes avaient d’autres plans pour eux.
Marc-Antoine Dequoy et Kabion Ento ont retourné deux de ces interceptions pour des touchés. Le front défensif des Alouettes a stoppé Kelly deux fois sur des troisièmes essais et moins d’une verge à franchir et Sean Lemon a provoqué un échappé sur un sac, recouvré par Darnell Sankey.
« Tu ne peux pas demander plus, tu ne peux pas avoir mieux que ça, a déclaré Dequoy, toujours sur un nuage après la rencontre. Notre unité a connu tellement de hauts et de bas cette saison. Mais on a réussi à créer cette chimie. Tout le monde a dit qu’on n’allait pas la gagner. C’est correct, c’est normal. Mais on l’a gagnée. »
« C’est une équipe qui n’est pas habituée d’accorder des revirements. Ils ont mené la ligue pour les revirements provoqués par une forte marge, a ajouté l’entraîneur-chef Jason Maas. Nous avons fait du bon travail en appliquant de la pression. (…) Parfois, vous arrivez dans les matchs importants et si vous connaissez des ennuis en début de match, ça peut débouler rapidement. »
Même les unités spéciales ont participé à la fête. James Letcher fils a retourné un botté d’envoi sur 105 verges pour un majeur. L’attaque a finalement fourni 17 points: les touché de Tyler Snead au troisième ainsi que celui de Jeshrun Antwi, tard au quatrième quart, et le placement de David Côté sur 46 verges au deuxième.
La réplique tardive des Argos est venue des touchés de Cameron Dukes et Cam Phillips, marqués au quatrième quart. Boris Bede a réussi un placement de 45 verges.
DEQUOY S’IMPOSE RAPIDEMENT
Dequoy a donné le ton au match sur la première séquence offensive des Argos, qui semblaient en voie d’inscrire un touché à la fois facile et rapide. Dequoy s’est toutefois interposé entre Kelly et son receveur avant de retourner le ballon sur 101 verges et de jeter une douche d’eau froide sur les 26 620 partisans réunis au BMO Field.
« J’avais dit en début de semaine qu’ils n’allaient pas nous donner la victoire, que nous devrions leur arracher, a rappelé Cody Fajardo. Sur la première séquence, de voir Dequoy ramené une interception de la ligne de 2 ou 3 jusque dans la zone des buts c’était immense. Nous avons joué un bon match dans les trois phases de jeu ce soir. (…) Les attaques gagnent des matchs; la défense gagne des championnats. »
Les Argos n’avaient encore rien vu.
Kelly a connu match horrible, complétant 21 de ses 36 passes pour 246 verges, quatre coûteuses interceptions contre un seul touché. Sa prise de décision a été au mieux douteuse, tandis que son jeu sur les faufilades a été carrément mauvais. La défense a bloqué deux faufilades tentées par Kelly, dont une où il n’avait pas plus que quelques centimètres à franchir.
Plus tard, Lemon a permis à l’attaque de reprendre le ballon quand il a rejoint Kelly derrière sa ligne de mêlée et a provoqué un échappé, repris par Sankey. Fajardo a toutefois été rejoint pour la quatrième et cinquième fois de la rencontre, forçant le quart montréalais à mettre un genou au sol pour mettre fin au deuxième quart.
Les trois premières séries offensives des Alouettes se sont terminées par des sacs. L’attaque des Alouettes a joué son premier jeu en zone des Argos qu’après 7:51 de jeu en deuxième demie. Les Montréalais sont tout de même rentrés au vestiaire forts d’une avance de 10-3.
« Nous nous sommes dit que nous étions à 30 minutes de notre objectif et qu’on devait les contenir encore un peu », a noté Fajardo, qui a subi sept sacs en tout. Sans conséquence. Il a conclu la rencontre avec 18 passes complétées en 25 tentatives pour 175 verges, un touché et une interception.
SCÉNARIOS IDENTIQUES
Après une autre séquence infructueuse de l’attaque pour lancer la deuxième demie, Reggie Stubblefield a réussi une importante interception et les Alouettes ont repris à la ligne de 29 des locaux. Les Alouettes ont alors profité d’une pénalité pour rudesse à l’endroit du spécialiste des longues remises Louis-Philippe Bourassa pour obtenir une deuxième chance d’inscrire un premier majeur. Fajardo a rejoint Snead sur un jeu de huit verges.
« C’est incroyable. Personne ne croyait en nous après le nouveau propriétaire, le nouvel entraîneur-chef et et le nouveau quart partant, a dit Stubblefield. On a une grande équipe, dotée de grandes personnes. Quand on fait les bonnes choses, on connaît toujours du succès. »
Sur la séquence suivante, Lwal Uguak a rabattu une deuxième passe dans ce match avant que Sankey ne réussisse la troisième interception des Alouettes aux dépens de Kelly. Côté a toutefois raté sa tentative de placement de 49 verges trois jeux – dont un septième sac des Argos – plus tard.
« Je l’ai dit toute l’année: si vous ne croyez pas qu’on puisse l’emporter, vous ne devriez pas être ici, a rappelé Sankey. J’ai dit à un moment qu’on ne perdrait plus aucun match: on n’a pas perdu depuis. Nous allons gagner la coupe Grey. »
L’attaque des Argos a amorcé le troisième quart en retard 24-3. Elle a connu ses meilleurs moments et marqué deux touchés. Trop peu trop tard.
Les Alouettes atteignent ainsi une première finale de la Coupe Grey depuis 2010, leur 19e participation depuis 1949. Ils ont une fiche de 7-11 en match de championnat.