Repêchage
Tour
-
14 novembre 2023

Jason Maas et Mike O’Shea ont appris à n’être concentrés que sur la tâche à accomplir

Thomas Skrlj/LCF.ca

HAMILTON – Mike O’Shea et Jason Maas ne comprennent pas les entraîneurs à la recherche de leur prochain emploi.

Les entraîneurs-chefs des Blue Bombers de Winnipeg et des Alouettes de Montréal, qui s’affronteront à la Coupe Grey, dimanche, se souviennent avoir entendu des entraîneurs magasiner leur prochain poste alors qu’ils étaient toujours payés par une organisation.

« Parfois, dans un vestiaire, vous voyez des entraîneurs fermer la porte de leur bureau parce qu’ils sont au téléphone, mais les murs sont minces et vous entendez bien qu’ils préparent leur prochain emploi, a rappelé O’Shea, l’un des plus grands secondeurs de l’histoire de la LCF qui dirige les Bombers depuis 2014. Je ne veux pas être celui qui prépare toujours son prochain emploi. »

« J’ai toujours été comme ça: je pense à ce que je fais présentement, pas à ce que je ferai plus tard, a ajouté Maas, qui s’est amené avec les Alouettes en début d’année. Vous ne rendez service à personne, pas à vous et pas à l’organisation, en pensant à autre chose. »

Les deux hommes se sont remémoré mardi leur passage au sein du personnel d’entraîneurs de Chris Milanovich chez les Argonauts de Toronto en 2012, où ils ont en quelque sorte appris leur métier. Cette année-là, les Argos avaient surpris les Alouettes en finale de l’Est avant d’aller remporter la 100e Coupe Grey de l’histoire. Comment expliquer ces succès?

« Vous pouviez voir tout le talent au sein de ce personnel, mais tous étaient concentrés sur leur tâche à accomplir,. C’est ce qui fait qu’on a eu autant de succès. Je ne crois pas qu’on pensait à devenir entraîneur-chef à ce moment-là », a dit Maas des membres du personnel des Argos, dont quatre sont devenus entraîneur-chef dans la LCF par la suite.

« Je ne savais pas à l’époque qu’on aurait plusieurs entraîneurs-chefs dans le groupe, a pour sa part noté O’Shea. Mais on avait plusieurs gars super intelligents avec qui j’avais beaucoup de plaisir. »

Milanovich aurait pu se sentir menacé par ses adjoints. Au contraire. C’est la même chose pour O’Shea et Maas. Ce dernier, particulièrement, qui a conservé pratiquement tout le personnel en place après son embauche à Montréal.

« Quand Danny [Maciocia] m’a offert le job, il ne m’a pas obligé

à retenir tous les adjoints, a précisé Maas. Il m’a fait ses recommandations sur eux et m’a donné carte blanche. L’une des raisons pour laquelle j’ai été embauché, c’est en raison de la relation que j’ai avec cet homme que je respecte énormément. Alors quand il a une bonne opinion de quelqu’un et me dit que cette personne peut être un bon entraîneur, ça a rendu ma tâche bien plus facile. Ces entraîneurs avaient eu du succès l’année précédente et ils avaient maintenant l’appui de Danny. »

Philosophies semblables

C’est palpable, il y a beaucoup de respect entre O’Shea et Maas. Les deux hommes partagent d’ailleurs des philosophies semblables en ce qui a trait à la façon de diriger.

« On a certains piliers football, et puis on a ce que je pourrais appeler des routines organisationnelles, a dit O’Shea. Je ne sais pas s’il s’agit de philosophies, mais je pense qu’on retrouve ces éléments dans toute forme d’entreprise ayant connu du succès. Peu importe l’entreprise, ça dépend beaucoup de votre personnel. Il faut traiter les joueurs comme des êtres humains avant de travailler avec les joueurs de football. »

« Je crois que nos joueurs sont les éléments les plus importants de notre organisation, a renchéri Maas. Je veux qu’ils le ressentent. On demande beaucoup d’eux. On veut bâtir avec ces gens-là. Ils disent qu’ils passeraient à travers un mur pour nous: je veux qu’ils sachent qu’on le ferait d’abord pour eux. Je veux qu’ils se sentent importants, tout en travaillant extrêmement fort pour leurs coéquipiers.

« C’est aussi important d’avoir du plaisir. Je veux que tout le monde ait du plaisir. Il faut apprécier venir au stade pour connaître du succès. C’est ce qu’on tente de bâtir jour après jour. »

Habitué, mais pas complaisant

À sa quatrième participation consécutive à la Coupe Grey, O’Shea ne tombera pas dans la complaisance.

« Je suis certainement plus à l’aise en ce qui a trait à la logistique, aux horaires, sur la façon de rendre la vie plus facile aux joueurs. Mais vous devez la traiter comme si c’était votre première, a souligné le vainqueur des matchs de 2019 et 2021. Ça semble difficile, voire impossible, mais nous avons notre routine. Vous avez de jeunes joueurs, de jeunes entraîneurs qui vivent peut-être cela pour la première fois. C’est assurément la première pour ce groupe. Les gens seraient surpris à quel point c’est plus facile de traiter cela de cette façon. »

Maas participera quant à lui une première fois à la grande finale comme entraîneur-chef, à la tête d’un groupe comptant plusieurs recrues. Son rôle sera de faire que cette rencontre en soit une comme les autres.

« Nous tenterons de garder la même routine, mais c’est différent et on veut que les joueurs apprécient ce moment. Le football reste le football. Mais ce qui entoure cela, nous voulons que les joueurs en profitent. Il faut être heureux de vivre cela. Notre équipe est toutefois bâtie sur le travail et sur le terrain, cette semaine aura l’air d’une semaine comme les autres. »