14 novembre 2023

Kristian Matte est le dernier des Mohicans de la conquête des Alouettes en 2010

Alouettes de Montréal

HAMILTON – Kristian Matte est le dernier des Mohicans. Il est le seul joueur en uniforme des Alouettes de Montréal à avoir remporté la coupe Grey de 2010, contre les Roughriders de la Saskatchewan, au stade du Commonwealth d’Edmonton. Même si cela fait 13 ans, les souvenirs sont encore frais à sa mémoire.

« Tout de suite après la victoire contre Toronto, je me disais que ça faisait longtemps, a mentionné, mardi, l’athlète de 38 ans. Mais après quelques minutes, peut-être cinq ou 10, j’ai repensé au match et je me suis dit que c’était comme si c’était hier. Ça passe très vite. Cette semaine aussi va passer très vite. Je dis aux gars de ne pas prendre cela pour acquis, on ne sait jamais quand on va revenir. De s’amuser et de faire le travail quand c’est le temps de travailler. Si on fait ça, on va avoir de bonnes chances ce week-end. »

Chez les Alouettes, qui affronteront dimanche les Blue Bombers de Winnipeg au Tim Hortons Field à Hamilton, le coordonnateur à l’attaque Anthony Calvillo et l’entraîneur de la ligne à l’attaque Luc Brodeur-Jourdain, le bon ami de Matte, sont les seuls qui peuvent se rappeler de cette folle semaine.

« Les souvenirs sont présents. Aujourd’hui, j’ai peut-être plus l’impression de le vivre adéquatement, a noté Brodeur-Jourdain, qui aimerait bien se retrouver aux côtés de Matte pour ce match ultime. Quand t’es jeune, à tes premières années dans la LCF, tu es un peu comme dans un tourbillon, on dirait une tempête autour de toi. Tu tentes de rester concentré pour la tâche, comme quand tu es entraîneur, mais tu le fais avec un peu plus de légèreté. »

Matte comme Brodeur-Jourdain n’auraient jamais cru que les Alouettes mettraient 13 ans à retourner en grande finale du circuit Ambrosie.

« Est-ce que je pensais que ce serait aussi long? J’espérais que non, a admis Brodeur-Jourdain. Je ne pense pas que lors des saisons 2011 et 2012, on ne pouvait pas aspirer à y participer. Il y a eu la défaite crève-coeur au Stade olympique contre les Tiger-Cats de Hamilton en prolongation et la défaite contre Toronto où on menait à la mi-temps. Je considère encore qu’on avait la meilleure équipe de la ligue cette année-là. À partir de 2013, ça a été plus difficile.

« On peut dire que depuis 2019, même s’il y a eu bien des choses qui se sont passées dans l’organisation, on constate que sur le terrain, les choses se sont mieux passées. On a mangé des miettes pendant une couple d’années; ça fait du bien d’enfin sentir le buffet! »

Matte profitera de chaque moment cette semaine et servira même de mentor auprès de ses jeunes coéquipiers qui pourraient chercher conseils.

« C’est clair que lorsqu’on vieillit, les plus jeunes nous posent des questions. On a beaucoup de recrues sur l’équipe. Aller à la Coupe Grey ta première année, c’est spécial. Si tu m’avais demandé cette année-là quand j’allais y retourner, j’aurais dit à toutes les années. On est tellement confiants. On l’est encore plus vieux: on veut gagner chaque année.

« Mais on est à la fin de la saison. Nous ne sommes plus des recrues; en éliminatoires, on est tous des vétérans. On a de bonnes têtes sur les épaules et les entraîneurs sont aussi là pour nous appuyer. »

Quels souvenirs gardent-ils de la conquête de 2010?

« Fumer un cigare avec Luc Brodeur-Jourdain, a lancé Matte. Un Partagas No 2. Ça c’était vraiment spécial! Je veux revivre ce moment-là avec plusieurs des gars de cette année. »

« Le défilé! Quand je parle de cette expérience, les deux championnats que j’ai gagnés pour Montréal et la province de Québec, la journée du défilé c’est quelque chose qui reste en toi pour le restant de tes jours », a quant à lui noté ‘LBJ’.

« C’est un moment où le temps s’arrête. Tu ne comprends pas vraiment ce qui se passe. Tu ne comprends pas l’amplitude et l’envergure de ce que tu viens d’accomplir et l’impact que ça a en termes de fierté chez les gens de ta communauté. Je souhaite que les joueurs [des Alouettes] puissent voir à quel point ils sont aimés de la population. »