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18 novembre 2023

Les Alouettes sont en avance sur le plan de Maciocia

HAMILTON – Bien sûr que Danny Maciocia visait la Coupe Grey en mettant Jason Maas en place au poste d’entraîneur-chef et en embauchant le quart-arrière Cody Fajardo. Il n’aurait pas cru cela possible dès cette saison si on lui avait suggéré cette possibilité en février dernier.

« Je t’aurais dit : `T’es fou! N’écris pas ça: les gens vont penser que t’es complètement cinglé!’, a-t-il indiqué au cours d’une entrevue réalisée plus tôt cette semaine. C’est un processus, des étapes. Dans ce processus, est-ce que je pensais qu’on pouvait se rendre à cette finale dès la première année? Non. Même pendant le camp, je n’y croyais pas encore.

« Même dans la séquence de quatre revers [immédiatement après la mi-saison], je ne voyais aucune craque dans cette fondation, a-t-il imagé. Je sentais que ça allait tourner. De là à gagner sept matchs
d’affilée? Non, mais je savais que le vent allait tourner. C’est là que j’ai commencé à y croire. Je me disais qu’on allait se qualifier, jouer un match éliminatoire à domicile et le gagner. Après ça, tout peut arriver. Tout est en train d’arriver. »

Le directeur général est conscient que les Blue Bombers de Winnipeg représenteront tout un défi pour sa formation, dimanche soir, au Tim Hortons Field de Hamilton. Mais après avoir vaincu les Argonauts de Toronto, grands favoris pour tout rafler après avoir affiché un dossier de 16-2 en 2023, il sait que tout est possible.

« En éliminatoires, ce n’est même pas la meilleure équipe cette journée-là, c’est la meilleure équipe pendant les trois heures de la rencontre. Alors ce sera la meilleure équipe de 18h30 à 21h30 qui va l’emporter. »

Au boulot

Sans propriétaire et sans budget pour l’ouverture du marché des joueurs autonomes, la situation des Alouettes semblait bien sombre. On connaît la suite: la ligue a octroyé à Maciocia les moyens de renflouer sa formation et Pierre Karl Péladeau s’est porté acquéreur du club.

Maciocia pouvait maintenant se concentrer sur son travail.

Il fallait d’abord trouver un quart-arrière pour pallier la perte de Trevor Harris, qui a préféré quitter l’organisation, alors dans la tourmente. C’est alors que Fajardo s’est amené.

Maciocia devait ensuite rebâtir son groupe de receveurs après les départs d’Eugene Lewis et Jake Wieneke. Il a offert un contrat au vétéran Greg Ellingson, mais les blessures l’ont limité à un match seulement. Maciocia était prêt cependant: 22 receveurs se sont présentés au camp à Trois-Rivières.

Du lot, Austin Mack et Tyler Snead sont venus s’ajouter à Tyson Philpot et Kaion Julien-Grant et ils ont su tirer leur épingle du jeu cette saison.

Mais les meilleures additions de Maciocia sont survenues en défense avec les arrivées de l’ailier défensif Shawn Lemon et du secondeur Darnell Sankey. Ces deux hommes ont transformé une excellente défense en une unité capable de mener un club au championnat.

« L’an dernier, nous avons pas obtenu l’aide dont nous avions besoin pour faire une pas de plus vers l’avant. Cette saison, Danny est allé chercher l’aide dont nous avions besoin pour devenir une grande équipe », a souligné le plaqueur Almondo Sewell.

Lemon arrivait ici avec une certaine réputation. Il ne semblait pas le favori dans les vestiaires de la LCF, lui qui en est à sa septième formation dans le circuit Ambrosie. Maciocia ne s’est pas laissé berner par l’opinion des autres.

« Comme n’importe quoi dans la vie, on entend des histoires. On en avait entendu sur Trevor [Harris], sur Jason [Maas], sur untel ou untel. Facilement, tu peux te faire embarquer. Ce que j’avais besoin de savoir c’est: qui est Shawn Lemon? Des gens m’ont dit: `Si tu peux éviter de le faire entrer dans ton vestiaire, je te conseille fortement de le faire’. Moi, j’ai pris le téléphone et j’ai appelé des gens que je connaissais et en qui j’avais confiance afin qu’ils me donnent l’heure juste à son sujet. Tout ce qu’ils m’ont dit, c’est que c’était un bon gars qui se cherchait un emploi.

« Alors je l’ai appelé. On a passé un certain temps au téléphone. Je lui ai expliqué quel genre de vestiaire nous avons et où on s’en allait. Je lui ai demandé si ça l’intéressait d’embarquer. Il a dit oui. (…) Et il est encore meilleur que ce à quoi je m’attendais.Ça démontre qu’il faut faire attention avant de se faire une opinion. »

Quant à Sankey, Maciocia a dû patienter que le secondeur épuise toutes ses options au sud de la frontière.

« Il est allé dans la XFL et ensuite, il s’est gardé une période de temps pour tenter sa chance dans la NFL.

« Quand cette opportunité n’était plus disponible, deux ou trois semaines après la conquête du championnat de la XFL, son agent m’a demandé deux semaines de plus, afin de s’assurer qu’il y avait aucune possibilité [dans la NFL]. Après deux semaines, il m’a rappelé et 48 heures plus tard, il était à Montréal. »

Maas « sur la ligne »

Toute cette troupe a été guidée de main de maître par Maas, qui s’est lui aussi amené à Montréal avec une réputation de gueulard le précédant.

Maas a parlé de son travail d’introspection cette semaine et nous n’avons pas été témoin de crise comme il avait l’habitude d’en faire jusqu’ici en carrière.

Maciocia ne veut toutefois pas d’un entraîneur trop calme.

« J’adore sa passion! Je veux le tenir le plus près possible près de cette mince ligne avant qu’il ne devienne en colère, lorsque la passion coule littéralement dans ses veines. Quand il est trop calme, je n’aime pas ça: je tente de le faire fâcher de temps en temps! », a-t-il blagué.

« Mais il est en contrôle de ses émotions et il est excellent pour soulever ses joueurs. Parfois, le matin, quand j’ai besoin d’une dose d’énergie, je vais assister à sa réunion de 9h. Je suis alors énergisé, car il parle du c?ur. Et ce qu’il demande des joueurs, il le donnera chaque fois. »