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15 avril 2024

Un nouveau départ pour Stanback en 2024

Christian Bender/LCF.ca

Appelez ça de la colère. Appelez ça de l’amertume. Appelez ça une quête de rédemption.

Peu importe la source de motivation, William Stanback est déterminé à prouver aux Alouettes de Montréal qu’ils ont commis une grave erreur en ne lui remettant pas le ballon plus souvent en 2023.

Cette saison, le demi offensif de 29 ans prévoit canaliser cette énergie sur le terrain, en se battant pour chaque verge dans l’uniforme de son nouvel employeur, les Lions de la Colombie-Britannique.

LCF.ca l’a rencontré en marge de la journée de capture de contenu de la Ligue, la semaine dernière à Hamilton.

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Q : Comment te sens-tu d’avoir changé d’adresse pour la saison 2024 de la LCF?
R : Je suis excité; c’est un nouveau départ. Je recommence à neuf.

Q : Pourquoi était-il temps de quitter les Alouettes?
R : Ce n’étais pas ma décision. Si n’importe qui m’avait demandé la saison dernière, je voulais rester un membre des Alouettes. Mais plus la saison progressait, moins je voyais un futur pour moi dans cette équipe. J’ai senti une distance se créer entre – pas tous les entraineurs – mais certains d’entre eux, ainsi qu’avec le personnel exécutif football. Les choses peuvent changer rapidement au football et je l’ai senti à travers mon utilisation sur le terrain.

Q : Pourquoi les Lions?
R : C’était la meilleure opportunité pour moi. J’ai vécu sur la côte Est toute ma vie. Allez complètement à l’ouest représente quelque chose de nouveau pour moi. En plus, je retrouve mes anciens coéquipiers Vernon Adam Jr. et John Bowman, qui est entraineur là-bas.

Q : En tant que natif de New York, comment envisages-tu de jouer à Vancouver?
R : Ça va être génial! J’ai hâte de voir le genre de météo qu’on va avoir là-bas. Ma femme a hâte d’aller voir les plages, mes enfants aussi! Ça va être un mode de vie différent et nous sommes fin prêts.

Q : Comment réponds-tu au gens qui disent que ton jeu à décliner?
R : Honnêtement, j’ai beaucoup entendu ça. Mais on ne peut pas vraiment dire que quelqu’un ait décliné ou perdu de l’élan quand on ne lui a pas donné le ballon. Tous les gars qui ont couru pour plus de 1 000 verges la saison dernière, regardez leurs portées comparées aux miennes. Je maintiens toujours une moyenne de plus de cinq verges par course. Je comprends. Je vois ces choses sur X et parfois aussi sur Facebook. Mais je ne me soucie pas vraiment de ce que disent les critiques à mon sujet. Je n’ai même jamais eu 200 portées par saison. Donc, si j’ai 200 portées cette année, imaginez combien de verges je vais obtenir. J’ai été laissé de côté pour quatre matchs la saison dernière pour lesquels j’étais en mesure de jouer. Le seul match que j’ai raté à cause d’une blessure était contre Toronto. À part ce match, j’étais en bonne santé. J’imagine que la direction pensait que je commençais à couter trop cher. Ce n’était pas du tout le cas.

Q : Chaque personne a son moyen unique de trouver de la motivation. Quel est le tiens?
R : Je ne dirais pas que je suis en colère, mais il y a ce goût amer que j’ai depuis que j’ai quitté les Alouettes. Je vois cette saison comme ma rédemption, je veux montrer à tout le monde que je suis de retour après cette blessure à la cheville. J’ai fait tout le travail nécessaire pour guérir de cette blessure. Mais j’ai été retenu et je n’ai pas été en mesure d’être le William Stanback que les gens connaissent.

Christian Bender / LCF.ca

Q : Quel est ton livre préféré?
R : En grandissant, mon livre préféré était Crash en forêt, de Gary Paulsen.

Q : Ton film préféré?
R : Je dirais Belly ou Paid in Full

Q : Quel a été ta première auto?
R : Ma première auto était une Chevrolet Lumina, de 1998 ou 1999; elle était bleu ciel.

Q : Quels sont tes buts cette années?
R : D’être à nouveau le meilleur demi offensif; je veux une autre Coupe Grey.

Q : Quelles sont les plus grosses embuches que tu as dû surmonter?
R : La principale chose qui me vient à l’esprit est quand j’essayais de percer dans la NFL en 2020 et que je n’ai pas été en mesure de réaliser mon rêve de faire partie de l’équipe [les Raiders de Las Vegas]. Mes parents sont décédés cette année-là, donc j’ai beaucoup été absent pendant le camp d’entraînement. Quand je suis revenu au camp d’entraînement, ils m’ont libéré deux jours après. Je ne savais pas ce que je voulais faire. J’étais un peu dans une période sombre. Mais de réaliser que j’allais avoir ma fille et d’avoir ma femme dans ma vie, ça m’a permis de continuer. Je me disais : « je ne peux pas abandonner. Maintenant, j’ai des gens à nourrir. J’ai des gens que je dois supporter. » Donc, la plus grande adversité que j’ai surmontée a été d’être coupé dans la NFL en 2020, de revenir à dans la LCF et de perdre mes parents à neuf jours d’intervalle.

Q : À neuf jours d’intervalle… comment as-tu perdu tes parents dans un si court lapse de temps?
R : Mon père avait un cancer de la vessie. Ça s’est développé super vite et il n’a pas eu le temps de combattre la maladie. Et les neuf jours? Eh bien, nous avons annoncé son décès à ma mère, mais elle faisait de la démence, donc elle n’a pas immédiatement compris ce qui s’était passé. Le nom de mon père était Billy. Elle n’arrêtait pas de dire : « Où est Billy ». Mes frères et moi tentions de lui expliquer. Puis, quelques jours plus tard, lorsqu’elle a compris, elle a fait une crise cardiaque.

Q : Comment as-tu encaissé le fait que ta mère souffrait de démence?
R : J’ai commencé à le réaliser en 2019. Après mes parties, elle me demandait toujours les mêmes trucs : « Comment est la météo? » ou « Comment ça se passe [au Canada] ? » Des trucs du genre. J’ai réalisé qu’elle ne prenait jamais de nouvelle de moi ou de ma femme. C’est devenu pire en 2020, quand mon père est tombé malade.

Q : Comment est-ce que cette expérience de perdre tes deux parents autant rapidement t’a-t-elle changé?
R : J’ai appris à ne rien tenir pour acquis. D’être respectueux, de démontrer de la gratitude pour les choses que la vie nous amène. Le temps n’attend personne et nous devons apprécier d’être avec les gens que nous aimons. Je me fais un devoir d’être présent pour mes enfants, de souvent leur dire que je les aime pour qu’ils le comprennent bien.

Q : Quel est le meilleur conseil que tu as reçu?
R : Au football, en tant que demi offensif, j’essaie toujours d’attaquer la défense avant qu’elle ne m’attaque. Je sais qu’il y aura du contact à chaque jeu. J’aime mieux être le marteau que le clou. C’est le meilleur conseil que je peux donner à tous les jeunes demis offensifs. Si tu peux instaurer la peur chez la défense adverse, ça va être une longue soirée pour eux.

 

D’après une chronique de Vicki Hall