CFL.ca Photo/Larry MacDougal
MONTRÉAL – Le centre-arrière Jean-Christophe Beaulieu et le ROUGE et NOIR d’Ottawa (2-1) affronteront les Stampeders de Calgary (3-0), jeudi prochain à la Place TD (RDS – 19 h 30 HE).
Le nouveau centre-arrière sortait d’une rencontre d’équipe, mardi après-midi, regardant au passage les résultats de la demi-finale France c. Belgique à la Coupe du Monde de soccer. L’autre football, vous connaissez?
Bon. Bravo la France, mais trêve de ballon rond, revenons donc au ballon ovale.
Beaulieu et sa bande reviennent de Montréal après avoir remporté une belle victoire de 28-18 aux dépens des Alouettes (1-3), vendredi dernier.
Et le joueur natif de Trois-Rivières en est très heureux.
« Oui, je suis vraiment satisfait de notre dernière victoire », dit-il. « C’était contre mon ancienne équipe, alors… », ajoute-t-il au passage, suivi d’un rire machiavélique, mais sur un ton léger.
Parce que, pour Beaulieu, il n’y avait pas de mauvais sentiments, lors de ce match.
« Je n’ai pas approché cette rencontre avec animosité », explique-t-il. « Mais c’est sûr que je suis content d’avoir eu un impact dans le match face à mon ancienne équipe. »
D’habitude, lorsqu’on joue contre son ancienne formation, il y a de l’adrénaline, de la fébrilité, des papillons dans l’estomac. Nous voulons prouver à l’organisation qui nous a échangés qu’elle aurait dû nous garder. Beaulieu était-il dans cet état d’esprit?
« Je voulais plutôt prouver à ma nouvelle équipe qu’elle avait fait le bon choix », précise-t-il. « Ce n’est pas comme si on m’avait obtenu pour une “poche” de hockey. La transaction impliquait Patrick Lavoie. C’est un bon joueur. Et je crois que les deux équipes sont contentes. C’est un bel échange. »
Le centre-arrière du ROUGE et NOIR a été échangé par les Alouettes, dans une transaction un pour un, lors de l’entre-saison, alors que Montréal a mis la main sur un autre centre-arrière, en retour : Patrick Lavoie. Comment expliquer ce morceau de « business »?
L’ancien du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke a son idée sur la question.
« J’ai l’impression que Montréal cherchait un centre-arrière plus physique, avec de l’expérience et qui a de la facilité à bloquer », explique Beaulieu. « Je crois que les Alouettes avaient besoin d’un peu plus de leadership dans le vestiaire. »
« Et du côté d’Ottawa, l’organisation était sans doute à la recherche d’un joueur plus polyvalent, capable de travailler dans toutes les facettes du jeu : bloquer, courir, recevoir. »
Le centre-arrière du ROUGE et NOIR Jean-Christophe Beaulieu est très impliqué dans le jeu aérien des siens, depuis le début de la saison 2018 (La Presse Canadienne).
Le canif suisse…
La position de centre-arrière en est une clé. En effet, il faut savoir courir, attraper et bloquer. Dans le jargon du football, ce type de joueur est appelé un canif suisse, c’est-à-dire quelqu’un qui est bourré de ressources et qui a toujours un lapin à sortir de son chapeau, lors de situations importantes.
Un outil à multiples facettes. Un héros obscur…
Lors du dernier match des siens, Beaulieu a fait exactement cela, lui qui a cumulé 50 verges de gain sur deux réceptions, dont un touché de 47 verges, lors de la première séquence à l’attaque du ROUGE et NOIR et un converti de deux points, un peu plus tard dans la rencontre.
Utile, ce Beaulieu…
Et il en était extatique!
« C’est mon plus long jeu en carrière », dit-il, visiblement encore envoûté par son exploit. « Marquer un touché contre Montréal et le simple fait de marquer un touché… L’addition des deux… J’étais transformé! »
« L’équipe d’entraîneurs est vraiment coopérative. Elle a été patiente. Elle m’a laissé le temps de m’intégrer dans le nouveau système de jeu. »
– Jean-Christophe Beaulieu
Un nouveau départ
À l’entendre, Jean-Christophe Beaulieu a l’air bien dans son nouvel uniforme ROUGE et NOIR. Il s’acclimate de mieux en mieux à son nouvel environnement et la formation de la capitale nationale en est pour beaucoup.
« L’équipe d’entraîneurs est vraiment coopérative », dit-il. « Elle a été patiente. Elle m’a laissé le temps de m’intégrer dans le nouveau système de jeu. »
« J’ai eu beaucoup d’aide de Trevor [Harris]. Et pour comprendre les tracés et comment les approcher, j’ai juste à regarder Brad [Sinopoli] et Greg [Ellingson] et j’essaie de les imiter. Ces athlètes sont assez impressionnants à voir pendant l’entraînement et pendant les parties. »
Depuis le début de la saison 2018, le quart Trevor Harris semble vouloir impliquer Beaulieu en attaque aérienne. Pour preuve, en trois matchs cette saison, le centre-arrière maintient une fiche de cinq attrapés, pour 77 verges de gain et un touché. En comparaison, l’an dernier, avec les Alouettes, il a maintenu une fiche de six attrapés, pour 50 verges de gain et aucun touché, en 10 rencontres.
« On me demande beaucoup de bloquer et de déranger un peu les lignes défensives adverses pour faciliter le travail de la ligne à l’attaque », explique Beaulieu. « Je suis aussi impliqué dans plusieurs concepts de jeux de passe. Ça dépend seulement quel type de couverture l’équipe adverse nous sert. »
« Et Trevor Harris n’est vraiment pas gêné de donner le ballon à quiconque est ouvert pour le capter. Il fait vraiment un bon travail. »
Un autre match revanche
Le ROUGE et NOIR recevra la visite de Bo Levi Mitchell et des Stamps, ce jeudi, à domicile. Et depuis la victoire in extremis d’Ottawa, lors du match de la Coupe Grey de 2016, face à ces mêmes Stamps, la rivalité semble bel et bien installée entre ces deux formations.
Les affrontements sont toujours très compétitifs.
De plus, lors de la semaine 3, la défense de Calgary a neutralisé la puissante attaque de la troupe de Rick Campbell, alors que le quart Trevor Harris n’a réussi que 13 de ses 29 passes, pour 135 verges de gain, aucun touché et une interception.
Inhabituel de sa part. Que faudra-t-il faire pour les vaincre, cette fois-ci?
« Il faudra être plus physique qu’eux », explique Beaulieu. « Nous devons installer le rythme du match, essayer d’éviter les erreurs. »
« Nous avons échappé beaucoup de ballons, la dernière fois. Moi-même, j’en ai échappé deux, ce qui ne m’arrive vraiment pas souvent. »
« Il ne faudra donc pas se tirer dans le pied et exécuter le plan de match à mille milles à l’heure. »
Une énorme rencontre pointe donc à l’horizon, ça, c’est certain!
« Ce sera un match physique », affirme Beaulieu. « Les Stamps n’arrivent pas sur le terrain pour se faire flatter… »
« Ce sera aussi un match très cognitif parce que la défense de Calgary déguise très bien ses différentes couvertures. Il faudra donc comprendre tout ça et se faufiler là-dedans afin de faire tout le nécessaire pour gagner. »