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27 septembre 2018

Alouettes : Une lourde perte, mais il faut regarder en avant

MontrealAlouettes.com

MONTRÉAL – Jeudi après-midi, les Alouettes de Montréal (3-10) s’entraînaient, en vue de leur affrontement face aux Roughriders de la Saskatchewan (8-5), ce dimanche, au stade Percival-Molson (RDS – 13 HE).

Bien que les Moineaux ne soient pas officiellement exclus des matchs éliminatoires 2018, la pente sera ardue, voire impossible à remonter.

Et la transaction envoyant le meilleur joueur en attaque de l’équipe à la formation contre qui les Alouettes se battent – mathématiquement – pour une place en matchs éliminatoires – en vertu de la règle de croisement —, n’envoie-t-elle pas le message comme quoi la direction montréalaise ne pense plus à la présente saison, mais bien à l’avenir?

Même si la direction des Alouettes, l’entraîneur-chef, l’équipe d’entraîneurs de chacune des positions ainsi que les joueurs ne nous diront jamais que la saison est terminée tant qu’elle ne l’est pas vraiment, il faut s’avouer que ça sent la fin.

Mais…

« It ain’t Over Til It’s Over », chante Lenny Kravitz…

Le départ de Sutton crée un vide

Le demi offensif Tyrell Sutton était un leader tant dans le vestiaire que sur le terrain. Un guerrier à tous les matchs. Gagne ou perd, il répondait présent à l’appel. Tête première, enjambée après enjambée, verge par verge, il assénait les coups et en recevait, le tout pour le bien de l’équipe.

Il fera maintenant tout cela à Vancouver, avec les Lions de la Colombie-Britannique.

« Tout le monde était ami avec Sutton », explique le secondeur des Alouettes Nicolas Boulay. « Et c’était l’ami de tout le monde. C’était un bon gars dans le vestiaire, sur le terrain et à l’extérieur. Il travaillait extrêmement fort. En plus, il “coachait” les jeunes. C’est sûr que ça fait mal [qu’il soit parti]. »

« C’est vraiment difficile comme situation. Sutton et moi sommes arrivés en même temps chez les Alouettes. Mais il doit y avoir un plan derrière tout ça. Il faut juste croire au processus et avoir confiance que tout ça, c’est pour le bien de l’équipe. »

De plus, aux dires de plusieurs, Sutton était amoureux de la ville de Montréal, où il avait élu domicile et où il comptait demeurer longtemps.

De quoi tourner le fer encore un peu plus dans la plaie…

« Il aimait vraiment Montréal », renchérit Boulay. « L’une des stratégies qu’il préconisait était d’accepter des salaires moins élevés pour ne pas avoir à vivre toute cette politique de plafond salarial. Pour ne pas en être victime. »

« Mais bon… Je lui souhaite tout le succès qu’il mérite en Colombie-Britannique et nous, eh bien, on doit continuer à travailler fort en espérant trouver le prochain Tyrell Sutton. »

« Et c’est très positif de ce côté, puisque nous avons plein de bons jeunes joueurs. »

Maintenant que Tyrell Sutton est sous d’autres cieux, tout porte à croire que William Stanback sera le demi offensif numéro un des Alouettes de Montréal (CFL PHOTO – Jason Halstead).

Maintenant, William Stanback, c’est à ton tour!

En effet, le départ de Sutton aura sans doute confirmé que les Alouettes feront confiance à Stanback comme porteur de ballon numéro un. Il serait donc l’avenir du jeu au sol de la formation montréalaise.

Toute une commande, mais il en est capable.

« J’étais vraiment contrarié lorsque j’ai su que Sutton partait », explique Stanback. « J’aurais aimé avoir plus de temps pour jouer à ses côtés. Nous aurions pu nous compléter à plusieurs niveaux si nous en avions eu la chance. »

« Et lorsqu’il s’est blessé, j’ai senti la pression d’être le porteur de ballon partant. J’étais prêt, mais pas assez préparé. Et maintenant qu’il n’est plus avec nous, je n’aurai jamais toute cette précieuse information qu’il aurait pu encore me transmettre. »

« Lors des deux derniers mois, il était devenu mon grand-frère, en quelque sorte. Un mentor. »

« Mais ça fait partie de la “business” et je suis prêt à prendre la relève. »

« Tout le monde était ami avec Sutton et c’était l’ami de tout le monde. C’était un bon gars dans le vestiaire, sur le terrain et à l’extérieur. Il travaillait extrêmement fort. En plus, il “coachait” les jeunes. C’est sûr que ça fait mal [qu’il soit parti]. »

– Nicolas Boulay

La cavalerie verte nommée Roughriders

Les Roughriders de la Saskatchewan arrivent en ville et sont en mission. La troupe de Chris Jones voudra mener sa cavalerie à la victoire en bousculant les Oiseaux montréalais hors de son passage pour ainsi s’éloigner des Eskimos d’Edmonton en deuxième place du classement de l’Ouest et aussi chauffer les Stampeders de Calgary en première place.

Bien que l’attaque des Riders n’ait pas été d’une constance incroyable, depuis le début de la saison, nous avons senti l’unité offensive saskatchewanaise revenir d’entre les morts, la semaine dernière, dans une victoire serrée, face aux Argos.

Le quart Zach Collaros a lancé deux passes de touché, en un match, pour la première fois de la saison 2018 et le demi offensif Marcus Thigpen est de plus en plus en feu, lui qui a marqué un touché sur une longue course de 82 verges, lors de la semaine 15.

« Les Riders sont reconnus pour leur défense », affirme Boulay. « Ils ont l’une des meilleures unités défensives de la Ligue. Ils ont des joueurs explosifs à toutes les positions : une ligne défensive enragée, une tertiaire qui fait d’excellentes lectures de jeux… »

« L’entraîneur-chef Chris Jones a une très bonne réputation et ce n’est pas pour rien que les Roughriders forment une excellente équipe. Ils sont très bien dirigés. »

« Du côté de l’attaque, Collaros est un leader. Il a subi plusieurs blessures dans le passé qui l’affectent sûrement encore un peu. Notre but sera donc de le faire bouger dans la pochette, le plus possible, pour le rendre inconfortable. »

« Ce n’est pas un quart-arrière super mobile. Il faudra donc utiliser ça à notre avantage, cette semaine. »

Lors du dernier match face aux Riders, les Alouettes avaient remporté cette rencontre à coup de bottés de précision. En effet, Boris Bede en avait réussi cinq, marquant ainsi 15 points sur 23.

Avec une attaque aérienne qui tarde à se mettre en marche, la défense des Als devra probablement élever son jeu d’un cran afin de créer le plus de revirements possible et ainsi redonner le ballon à son unité offensive.

« Je crois que nous devrons performer, à tous les niveaux », affirme Boulay. « La Saskatchewan est une excellente équipe et elle commence à exceller à un haut niveau, quand ça compte. »

« C’est un très bon moment pour les Riders et nous devrons faire la même chose. On a eu des hauts et des bas, cette saison, mais on commence tout de même à se stabiliser. »

« La semaine dernière, ça n’a pas été notre meilleur match en attaque, mais on a tout de même eu de la productivité. »

« Ce sera un match serré, cette semaine. Ça va jouer du coude et l’équipe qui gagnera la bataille des revirements remportera la rencontre. »

En espérant que les Alouettes provoqueront plus de revirements qu’ils n’en donneront, dimanche prochain, puisque la défense des Riders sera prête à en profiter.