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19 novembre 2019

107CG : Cinq histoires à garder à l’œil

La Presse Canadienne

CALGARY – Il y a eu les camps d’entraînement, les matchs préparatoires puis 21 semaines de saison régulière. Nous avons vu les Tiger-Cats de Hamilton défendre admirablement bien leur domicile en affichant un dossier de 10-0 au Terrain Tim Hortons en 2019, et nous avons vu les Blue Bombers de Winnipeg supplanter deux coriaces rivaux, sur la route de surcroît. Il n’y a plus qu’un match à jouer. Nous y sommes enfin. C’est l’heure de la 107e Coupe Grey, présentée par Shaw.

Les histoires vont assurément évoluer tout au long de la semaine, mais en voici cinq à surveiller en amont de la partie de championnat de ce dimanche à Calgary.

La fin d’une disette

Comme les Tiger-Cats et les Blue Bombers s’affrontent, nous sommes assurés que l’une des deux plus longues périodes sans victoire à la Coupe Grey prendra fin. Les Bombers ont remporté la Coupe Grey pour la dernière fois le 25 novembre 1990. Les Ticats, quant à eux, ont soulevé l’emblématique trophée pour la dernière fois le 28 novembre 1999. Étrangement, les deux équipes ont gagné leur dernière Coupe Grey au BC Place de Vancouver. Une disette de 28 ans pour les Bombers, et une disette de 20 ans pour les Ticats.

Leur duel, à Calgary, ne pourrait pas survenir à un meilleur moment. Les Ticats ont connu le meilleur calendrier régulier de leur histoire, grâce à une fiche de 15-3. Les Bombers ont connu un début de saison fulgurant en remportant huit de leurs 10 premiers matchs (8-2), avant de voir leur quart-arrière Matt Nichols tomber au combat en raison d’une blessure à l’épaule. Alors qu’ils dégringolaient au classement, les Bombers ont bougé à la date limite des transactions en mettant la main sur Zach Collaros le 9 octobre. Collaros a obtenu sa première chance lors du dernier match de la saison régulière de son équipe, et il l’a guidée vers deux difficiles victoires sur la route, d’abord contre Calgary, puis contre la Saskatchewan; les Bombers ont ainsi été sacrés champions de l’Ouest.

Dimanche, les partisans des gagnants ressentiront une joie qu’ils n’ont pas ressentie depuis près de 20 ans. Et pour les partisans des perdants, il s’agira de la décevante fin d’une remarquable campagne.


 
O’sh et O

Ce sont deux entraîneurs aux approches différentes, qui ont néanmoins obtenu les mêmes résultats de la part de leurs joueurs. Aussi différents qu’ils soient, ils partagent bon nombre d’histoires et une formidable amitié. L’un des faits saillants de la semaine de la Coupe Grey aura lieu mercredi, lorsque Mike O’Shea et Orlondo Steinauer prendront place l’un à côté de l’autre pour répondre aux questions des membres des médias lors de la traditionnelle conférence de presse des entraîneurs-chefs de la Coupe Grey. Comme joueurs, ils ont déjà été échangés l’un contre l’autre, et ils ont aussi été coéquipiers à Hamilton et à Toronto. En 2010, Jim Barker les a embauchés tous les deux et leur a donné leur première chance comme entraîneur, lançant ainsi la prochaine étape de leur carrière dans le monde du football.

Zach et Simoni

Pour des raisons beaucoup moins agréables que celles unissant les deux entraîneurs-chefs, Zach Collaros et Simoni Lawrence seront deux des joueurs dont on entendra probablement le plus parler cette semaine. Vous souvenez-vous de la première série offensive des Roughriders de la Saskatchewan cette saison, à Hamilton? Lawrence avait alors effectué un plaqué tardif à l’endroit de Collaros, mettant ainsi fin à la partie de Collaros – et, éventuellement, à son association avec les Riders. Le coup avait soulevé la colère des joueurs, des partisans et des membres des médias des quatre coins du pays. Lawrence avait été suspendu pour deux matchs, tandis que Collaros s’était retrouvé sur la liste des blessés pour six parties. Durant son absence, Cody Fajardo a saisi l’opportunité et a démontré qu’il était l’avenir de la formation de la Saskatchewan à la position de quart-arrière. Collaros a été échangé aux Argonauts de Toronto à la fin du mois de juillet, puis il a été échangé une deuxième fois, aux Bombers, le 9 octobre. Fajardo a signé une prolongation de contrat de deux ans avec la Saskatchewan 12 jours plus tard. Ce sera la première fois, dimanche, que les deux joueurs sauteront en même temps sur le terrain depuis les événements de la semaine 1.

Il ne faut pas s’attendre à obtenir des commentaires de Collaros ou de Lawrence, à propos de ce jeu, cette semaine.

Est-ce enfin le temps de briller pour Andrew Harris?

Les deux victoires des Bombers, sur la route, lors des éliminatoires, sont impressionnantes – la dernière équipe à avoir suivi un parcours similaire et à avoir gagné la Coupe Grey est Edmonton en 2005. Ce qui est encore plus étonnant, cependant, c’est qu’ils y sont parvenus sans l’apport habituel du visage de leur équipe.

Il s’agit somme toute d’un tournoi automnal tranquille pour le demi offensif Andrew Harris. Le joueur natif de Winnipeg, et le meneur de la LCF au chapitre des verges au sol au cours des trois dernières années, a amassé 57 verges au sol et 10 verges sur des réceptions contre Calgary lors de la demi-finale de l’Ouest, et il a cumulé 41 verges au sol et huit verges sur des réceptions lors de la dramatique victoire des Bombers, dimanche dernier, contre la Saskatchewan. Il a maintenu une moyenne légèrement supérieure à 86 verges au sol par match cette saison. En deux matchs contre Hamilton, en 2019, il a totalisé 90 verges au sol et 100 verges sur des réceptions.

En première moitié de saison, la défense contre la course des Ticats était potentiellement le maillon faible de l’équipe. Elle s’est resserrée en seconde moitié de campagne, et Hamilton a pris le troisième rang de la Ligue pour les verges au sol accordées en moyenne par match à ses adversaires (97).

Les Bombers choisiront-ils de s’attaquer ce sujet sensible, dimanche, avec le meilleur demi offensif de la Ligue?


 
Les succès d’Evans et de Banks peuvent-ils se poursuivre?

C’est une année 2019 magique pour Dane Evans. Les Ticats ont perdu les services de leur quart-arrière numéro un, Jeremiah Masoli, lors de la semaine 7, à l’occasion d’un match qui se voulait un avant-goût de la Coupe Grey contre Winnipeg. Quand on a su, le lendemain, que Masoli avait subi une déchirure du ligament croisé antérieur et qu’il allait rater le reste de la saison, tout le monde se disait que les espoirs des Ticats de soulever la coupe Grey en 2019 étaient allés rejoindre Masoli sur la liste des blessés.

Evans faisait partie de la minorité qui pensait le contraire. Malgré une expérience limitée, acquise en 2018, Evans a saisi sa chance et a montré l’étoffe d’un vétéran au cours des 15 derniers matchs des Ticats en 2019. L’attaque de Hamilton a fonctionné à plein régime au cours des derniers mois, avec Evans décochant des passes dans les zones profondes vers sa cible préférée, Brandon « Speedy » Banks. Evans a mis fin à sa saison régulière avec 3754 verges par la passe, et Banks a connu la meilleure saison de sa carrière de huit campagnes, grâce à une récolte de 1550 verges et à une pléiade de jeux ayant changé l’allure des matchs auxquels il a pris part. Sans ce duo, les Ticats ne feraient probablement même pas partie de la discussion en vue de la rencontre de dimanche à Calgary.

Contre les Bombers, cependant, Evans et Banks feront face à un défi de taille. Dans la victoire de son équipe en demi-finale de l’Ouest contre les Stampeders, la défense de Winnipeg a réussi trois interceptions. En finale de l’Ouest, en Saskatchewan, le demi défensif Winston Rose a démontré pourquoi il était l’un des meilleurs du circuit pour réussir des larcins, alors qu’il a réussi la seule interception de la partie dans les dernières minutes du troisième quart.

Les Riders ont eu d’innombrables chances d’égaler le pointage dans les trois dernières minutes de la finale de l’Ouest, mais la défense de Winnipeg a plié sans jamais casser.

Tout au long de la saison 2019, Evans et Banks ont été dominants dans les moments cruciaux. Le match de la Coupe Grey devrait être un test énorme pour la tertiaire des Bombers et pour Evans et Banks qui ont résolu à peu près toutes les énigmes qui leur ont été présentées cette année.

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca