Université de Montréal
MONTRÉAL – Le repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF) de l’année 2020 aura lieu à la fin avril – le 30, plus précisément – et bien qu’il n’ait pas pu participer au camp d’évaluation national à Toronto, en mars dernier – COVID-19 oblige —, le demi défensif vedette des Carabins de l’Université de Montréal Marc-Antoine Dequoy a très hâte d’entendre son nom, lors du prochain encan.
Parce qu’il sortira son nom. Oh ça oui! Notre premier repêchage simulé sur le LCF.ca prédit que Dequoy sera sélectionné au troisième rang par les Lions de la Colombie-Britannique.
Bien sûr, comme tout ancien des Carabins, Dequoy aimerait sans doute être repêché par son ancien entraîneur-chef et maintenant nouveau directeur général des Alouettes de Montréal Danny Maciocia. Mais, à moins d’un tour de magie, le demi défensif originaire de l’Île Bizard n’aura pas cette chance. En effet, les Oiseaux n’ont pas de choix de premier tour encore une fois cette année et Dequoy fait partie, pour le moment, du top-3 en 2020.
Mais le principal intéressé ne se préoccupe pas de l’équipe qui le sélectionnera. Son objectif est plutôt de faire son entrée dans les rangs professionnels.
« Peu importe l’équipe qui va me repêcher et avec qui j’aurai la chance de jouer, je serai heureux », a dit Dequoy. « L’important pour moi c’est de jouer au football, c’est ma passion. »
« Ce n’est plus l’université où tu choisis ton programme en fonction de ton éducation et pour être proche de ta famille. C’est rendu un métier, maintenant. Et en tant que travailleur, mon objectif c’est de travailler, de jouer au football. »
« Alors, que ce soit les Alouettes ou n’importe quelle autre équipe, je vais travailler et je vais me donner à 100 %. »
Dequoy a connu tout un séjour universitaire à l’Université de Montréal, lui qui a remporté la Coupe Dunsmore – championnat de la RSEQ – et la Coupe Uteck, avant de se rendre à la Coupe Vanier, subissant la défaite aux mains des Dinos de l’Université de Calgary en 2019.
Cette même année, l’athlète de six pieds, trois pouces et 195 livres a joué pour l’équipe de l’Est dans le cadre du Défi Est-Ouest de U SPORTS, qui regroupe les meilleurs espoirs du football universitaire canadien.
Toujours en 2019, Dequoy a réalisé 34 plaqués solos (2e rang du RSEQ), en plus de réussir trois interceptions (1er rang du RSEQ – 10e rang de U SPORTS) – dont un larcin qu’il a su retourner pour un touché —, une passe rabattue et cinq retours de bottés de dégagement pour 188 verges – une moyenne de 37,6 verges par retour de botté.
Et ce n’est pas tout, le demi défensif polyvalent des Carabins a été nommé sur l’équipe d’étoiles de la RSEQ et sur la première équipe d’étoiles de U SPORTS, l’an dernier.
Il n’y a pas à dire, il a terminé son aventure universitaire en grand.
« Je te dirais que le moment le plus mémorable (de mon séjour dans l’uniforme des Carabins) », a dit Dequoy, penseur. « Ce serait d’avoir participé à la Coupe Vanier. »
Malgré la défaite?
« Malgré la défaite… Être capable de compétitionner dans un match de la Coupe Vanier, c’est assez valorisant », a poursuivi Dequoy. « Aussi, pendant quatre ans, on s’est battus pour gagner la Coupe Dunsmore. »
Et en 2019, bingo! La victoire!
« Maintenant que ma carrière (universitaire est terminée), je suis très fier de ce parcours. Ce dernier segment, ces trois derniers matchs, c’est quelque chose dont je vais me souvenir longtemps. »
Et la défaite contre les Dinos à la Coupe Vanier, toujours difficile à avaler?
« Je te dirais que je suis passé à autre chose », a expliqué Dequoy, 25 ans, qui a étudié dans un programme d’études du jeu vidéo à l’Université de Montréal. « Sur le coup, c’est sûr que ça n’a pas été facile… Tu veux terminer ta carrière sur une bonne note, en remportant la coupe que tout le monde essaie d’avoir, mais j’ai maintenant les yeux rivés sur ma carrière professionnelle. »
Tout performeur de haut niveau, que ce soit dans le domaine du sport, des arts, ou autre, doit travailler fort afin d’atteindre ses objectifs. Et lorsqu’on les atteints, il est tout aussi difficile – sinon plus — de les maintenir.
Bien sûr, le talent est important, mais un athlète de haut niveau qui ne travaille pas assez fort se fera vite oublier.
Et Marc-Antoine Dequoy l’a bien compris.
« Faire ta “job” », a été sa réponse, lorsque je lui ai demandé ce qu’il avait retenu de plus important, pendant sa carrière universitaire et qui lui servirait chez les pros.
« C’est ce que Maciocia nous disait. Il faut comprendre ce que sont tes responsabilités sur le terrain, en plus de comprendre les responsabilités des autres joueurs. Aussi, combattre l’adversité et apprendre à garder la tête haute après une défaite ou un mauvais jeu. Travailler ta force de caractère. »
« Ce n’est plus l’université où tu choisis ton programme en fonction de ton éducation et pour être proche de ta famille. C’est rendu un métier, maintenant. Et en tant que travailleur, mon objectif c’est de travailler, de jouer au football. »
– Marc-Antoine Dequoy
Plusieurs joueurs, en grandissant et/ou pendant leur séjour à l’université, ont des modèles, des gens qui les inspirent, des joueurs professionnels sur qui ils essaient de modeler leur jeu, afin de développer leur propre style.
Dequoy regarde du côté de la NFL afin de trouver ce genre d’inspiration.
« Je suis un fabricant de jeu », a-t-il dit. « Si tu regardes ma carrière (universitaire) de quatre ans, c’est pas mal ça que j’ai fait. »
« Harrison Smith des Vikings du Minnesota est un joueur que je regarde. On n’a pas le même style de jeu. Il est plus impliqué sur la course, alors que moi je suis un peu plus impliqué sur la passe, mais j’ai vraiment aimé le rencontrer en janvier-février. J’aime sa façon de penser. C’est un exemple que j’essaie de suivre. »
En attendant le prochain repêchage, il sera intéressant d’imaginer quel uniforme Dequoy portera dans la LCF. Parce qu’il en portera un. Lequel? Nul ne sait… Mais la formation du circuit Ambrosie qui pourra se payer le luxe de l’avoir dans ses rangs aura réussi un bon coup.