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EDMONTON – Lorsque nous pensons au match de jeudi entre les Blue Bombers de Winnipeg et les Elks d’Edmonton, une victoire héroïque et digne des contes de fées des Elks ou un gain écrasant des Blue Bombers pourraient tous les deux constituer un scénario captivant.
Certes, cela peut sembler contre-intuitif, mais les deux scénarios, aussi opposés soient-ils, donneraient un bon match de football. Laissez-nous (essayer) d’expliquer notre étrange logique.
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Nul besoin de vous intéresser aux paris sportifs pour savoir qu’Edmonton jouera le rôle d’équipe négligée, jeudi, et nous n’avons pas non plus besoin de vous rappeler combien de temps s’est écoulé depuis que les partisans réunis au stade du Commonwealth ont pu quitter leurs sièges en savourant une victoire de leurs favoris. Une victoire à Edmonton rassasierait notre amour de voir « David » battre « Goliath », une métaphore qui s’applique assurément à ce match. Cela fait partie de qui nous sommes en tant que partisans de sport. Combien de fois avez-vous été aspiré dans un match entre deux équipes avec lesquelles vous n’aviez aucun intérêt particulier pour la seule raison que vous vouliez tout simplement voir si les négligés allaient réussir à gagner?
Il y a une raison pour laquelle beaucoup d’encre a coulé à propos de la 104e Coupe Grey. Bon nombre d’entre nous ont adoré regarder une équipe du ROUGE et NOIR d’Ottawa (8-9-1) battre la monstrueuse formation des Stampeders de Calgary. La plus que convaincante victoire de 50-14 de Winnipeg contre les Lions de la Colombie-Britannique jeudi dernier a été un rappel brutal de l’identité de la véritable meilleure équipe du football professionnel canadien.
Pour Edmonton, interrompre sa séquence de 12 défaites et sa triste série de revers à domicile face à une équipe des Blue Bombers fonctionnant à plein régime serait sans l’ombre d’un doute la plus grande surprise de l’année.
Bien sûr, la principale raison pour laquelle beaucoup d’entre nous seraient ravis que l’entraîneur-chef Chris Jones exerce enfin les muscles de sa bouche afin d’esquisser un sourire n’a rien à voir avec des sentiments altruistes à l’égard des partisans d’Edmonton; nous avons plutôt à cœur le sort du quart-arrière partant des Elks.
Le début de saison 2023 n’a pas été idéal pour Tre Ford, qui n’a pas encore vu le terrain et qui a été publiquement mis au défi par son entraîneur-chef pour ne pas avoir connu un bon camp d’entraînement. Ford est passé de remplaçant en 2022 à bon dernier au sein de la charte des positions des quarts-arrière des Elks jusqu’à présent cette année.
Ainsi, contre la meilleure équipe de la Ligue, Ford aura une chance d’entrer dans les bonnes grâces des membres du personnel d’entraîneurs d’Edmonton et de revendiquer un poste de partant dans la LCF. Aucune pression, n’est-ce pas? Cette dernière phrase suffit à elle seule à captiver n’importe quel partisan de football, mais vous ajoutez ensuite le scénario évident de la nationalité de Tre Ford et, tout à coup, nous sommes tous de la partie.
Nous avons eu un avant-goût impressionnant de ce que ça fait de voir un Canadien dominer la LCF au poste le plus important au football avec Nathan Rourke l’an passé, et, maintenant, nous en voulons tous plus. Tout comme la croissance désormais annuelle de l’impact du Canada sur la NBA, où les Canadiens faisant partie des équipes d’étoiles sont devenus la norme, nous aimerions tous voir un impact similaire chaque fois que nous consultons la liste des meneurs pour les verges par la passe à la fin de chaque saison et que nous voyons des noms qui proviennent du même pays, voire de la même province, que nous.
Son parcours dans le monde du football afin d’atteindre les rangs professionnels est à peu près ce qu’il a de plus facile à apprécier : qui ne sauterait pas dans le train en marche de Tre Ford?
En tant que membre des Warriors de l’Université de Waterloo, Ford est devenu le premier quart-arrière noir à remporter le Trophée Hec-Crighton. La saison dernière, il est devenu le premier Canadien à amorcer un match comme quart-arrière pour Edmonton depuis 1968, et sa victoire de 29-25 sur Hamilton lors de la semaine 4 a marqué la première fois depuis 1985 qu’un quart-arrière universitaire canadien amorçait et remportait un match de saison régulière.
Bien sûr, la grande question est de savoir jusqu’où Ford a progressé comme quart-arrière depuis l’an dernier. Une blessure à la clavicule a fait dérailler la majorité de sa saison 2022, et Ford n’affichait pas le genre de statistiques que Rourke avant de se blesser. Comparer les deux passeurs serait extrêmement injuste, puisque leur cheminement de carrière est bien différent.
Ce que la plupart des partisans veulent voir, c’est où Ford est rendu dans sa capacité à battre ses adversaires avec son bras et s’il peut distancer l’ailier défensif des Blue Bombers Willie Jefferson pour obtenir un premier essai au sol? Bien que Ford ait obtenu un chrono de 4,45 secondes au sprint sur 40 verges du camp d’évaluation de la LCF en 2022, gageons que le joueur étoile des Blue Bombers trouverait un moyen de tout de même retrouver son homme.
Il y a cependant un énorme « MAIS » en amont du match de jeudi : Winnipeg forme une puissante équipe, composée de vétérans talentueux. La correction infligée aux Lions par les Blue Bombers la semaine dernière a donné l’impression que l’ordre avait été rétabli au sommet de la hiérarchie de la LCF, la formation manitobaine se retrouvant à nouveau au sommet des clubs de football professionnel au Canada. Les victoires à sens unique peuvent faire de la mauvaise télévision, mais pour le partisan inconditionnel, elles représentent le football dans sa forme la plus pure.
Bien sûr, la seconde moitié du match entre les Lions et les Blue Bombers a manqué de moments dramatiques, mais vous devez respecter le niveau d’excellence de Winnipeg, de Mike O’Shea à Zach Collaros et à une défense qui a limité les Lions à moins de 200 verges. De plus, une victoire fulgurante de Winnipeg inclurait très probablement le jeu de football le plus excitant sur le plan esthétique; les passes dans les zones profondes, décochées par le récipiendaire du titre de joueur par excellence de la LCF au cours des deux dernières saisons, Zach Collaros.
Il n’y a pas une attaque aérienne dans la LCF qui mise sur la longue passe autant que les Blue Bombers. Ce premier quart contre les Lions a été l’un des plus impressionnants de l’histoire.
Collaros a donné le ton dès le départ, en rejoignant le receveur Kenny Lawler pour un gain de 34 verges en premier essai et 15 verges à franchir puis en décochant une passe de touché de 71 verges au receveur Dalton Schoen.
Collaros a quasiment creusé la tombe des Lions dès sa passe suivante, une passe de touché de 57 verges à Lawler qui avait battu le demi défensif Marcus Sayles – le ballon est arrivé une fraction de seconde avant que le demi défensif Quincy Mauger ne puisse mettre la main sur la passe. Merci à Buck Pierce et aux entraîneurs d’avoir ajouté un bloqueur supplémentaire pour permettre à ces schémas de passes plus profonds de se développer; Collaros avait une pochette étanche lors de chacune de ces passes.
Avec Schoen, Lawler et le receveur Nic Demski totalisant en moyenne plus de 15 verges par réception, les Blue Bombers forment une équipe amusante à regarder.
Une petite demande pour ce match en terminant : pouvons-nous obtenir une caméra quelque part à Green Bay où le frère jumeau de Tre, Tyrell Ford, regarde le match? Nous serons curieux de voir pour qui le choix de deuxième tour de Winnipeg en 2022 le cœur balance.