8 mars 2024

Maryse Dazé-Wilson, la femme derrière les camps d’évaluation

TORONTO – Un camp d’évaluation au football est comme une ruche lors de la belle saison. Simultanément, des dizaines de corps parcourent les stations de prises des mensurations, puis ce sont les tests de force et de vitesse, avant de se terminer avec les affrontements en face à face. Avant de mettre les pieds sur le terrain, tous ces athlètes devaient s’inscrire et gérer leur hébergement.

Alors qu’ils étaient au Feridun Hamdullahpur Field House de l’Université de Waterloo, ils ont dû manger, tout comme tous les dépisteurs, entraîneurs et directeurs généraux évaluant les joueurs. Les médias présents à l’événement avaient besoin d’accès à internet et d’espaces de travail. Plus d’une centaine de personnes auront parcouru les différentes stations de vendredi, concentrées sur leurs tâches respectives à accomplir, la plupart ignorant les heures de planification et de travail derrière tout cela.

Au centre de tout cela se trouve Maryse Dazé-Wilson, la gestionnaire principale des opérations football de la LCF. D’un point de vue logistique, elle est l’épine dorsale du bon déroulement du camp d’évaluation sur invitation tenu vendredi.

Elle fera de même pour le Camp d’évaluation de la LCF, présenté par New Era, à Winnipeg dans quelques jours. C’est aussi elle qui avait organisé les réunions des présidents et des directeurs généraux à Nashville en janvier. Et c’est elle qui est derrière l’intronisation du prochain groupe d’intronisés au Temple de la renommée du football canadien qui aura lieu dans quelques mois.

« En fin de compte, notre travail consiste à leur offrir la meilleure expérience sportive professionnelle qu’ils auront jamais vécue dans leur vie », a déclaré Dazé-Wilson. « Si c’est leur seul point de contact avec notre ligue, nous voulons qu’ils pensent qu’ils sont les meilleurs des meilleurs, qu’ils sont traités comme des professionnels. »

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Pour Dazé-Wilson, c’était bien que la Journée internationale des droits des femmes tombe le jour du camp d’évaluation sur invitation. Avec toute cette activité autour d’elle, elle est restée concentrée sur la tâche à accomplir et sur le camp, encore plus imposant, qui aura lieu plus tard ce mois-ci à Winnipeg.

« Je pense que ce qui me tient vraiment à cœur, c’est de veiller à ce que tout le monde vive une expérience de première classe. Du moment où ils atterrissent, à Winnipeg cette année, jusqu’au moment où ils partent, c’est qu’ils sont pris en charge et traités comme des professionnels », dit-elle.

Cela couvre tous les aspects, que ce soit de s’assurer que les entraîneurs disposent d’un espace d’entrevue adéquat pour rencontrer les joueurs, jusqu’à la signalétique dans les vestiaires du personnel de la LCF qui travaille pendant l’événement.

« J’ai l’impression d’être au milieu d’une étoile, il y a des branches autour de moi, et mon travail consiste à m’assurer que tout se passe vraiment bien et que tout le monde ait la meilleure expérience possible. »

Un coup d’œil autour du terrain, vendredi, à Waterloo, montre qu’un écart homme femme est encore évident. Même si elle aimerait voir le ratio changer à l’avenir, Dazé-Wilson se sent soutenue dans son rôle au sein des opérations de football.

« Le groupe avec lequel je travaille est très inclusif, nos clubs de la LCF sont tous très inclusifs et ils ne nous traitent pas différemment,» a-t-elle déclaré.

« C’est un environnement accueillant et vraiment stimulant parce que nous pouvons avoir un impact à travers notre travail sans sentir qu’on doit en faire plus. Nous sommes juste des personnes qui font partie de la ligue, nous sommes là pour effectuer notre travail et soutenir les joueurs afin d’assurer qu’ils vivent une belle expérience. Tout ce que je souhaite, c’est nous encouragerons une autre génération de femmes à foncer en leur racontant notre histoire et en leur disant qu’elles peuvent le faire, qu’il y a de la place pour nous. Il y a une occasion à saisir. »

 

La fille de Maryse Dazé-Wilson, Brooklynn, en train d’imiter l’entraîneuse adjointe des demis défensifs des Lions de la Colombie-Britannique lors du camp d’évaluation de la LCF, présenté à Edmonton. (Christian Bender/LCF.ca)

Pour Dazé-Wilson, cette prochaine génération est littéralement juste devant elle. Sa fille Brooklynn, âgée de 4 ans et demi, grandit en regardant sa mère s’épanouir dans un environnement de football. Lors du camp d’évaluation de l’année dernière présenté à Edmonton, Brooklynn a vu l’entraîneuse adjointe des demis défensifs des Lions de la Colombie-Britannique, Tanya Henderson, travailler et transporter de l’équipement lors d’une des séances d’entraînement. Il n’a pas fallu longtemps pour que l’adorable petite fille imite ce que faisait la toute première entraîneuse à temps plein de l’histoire de la LCF. Le moment a marqué Dazé-Wilson.

« C’est phénoménal,» a-t-elle déclaré. « Pour elle, c’est juste une chose tout à fait normale. Je pense que cela y introduit cette normalité. Nous sommes toutes fières d’être des femmes dans le sport, nous ne cesserons jamais de nous battre bien sûr, mais il s’agit d’en faire une chose normale. La LCF est pour moi un tremplin jusqu’à présent. D’après mon expérience, être une femme, dans n’importe quel département, n’est pas un enjeu. L’intégration est facile, vous n’aurez pas cette lourde impression d’avoir à vous battre pour vous établir. »

D’après une chronique de Chris O’Leary publiée sur CFL.ca.