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8 avril 2024

Sur son X : Harris prendra sa retraite dans l’uniforme des Blue Bombers

CFL.ca

WINNIPEG – Andrew Harris mettra officiellement fin à sa fructueuse carrière de joueur plus tard ce mois-ci, en apposant sa signature sur un contrat d’une journée afin de prendre sa retraite en tant que membre des Blue Bombers de Winnipeg.

Harris en a fait l’annonce dans la plus récente édition du balado « Handled Internally » des Blue Bombers. Cette nouvelle met un terme à une spectaculaire carrière dans la Ligue canadienne de football (LCF), qui a commencé en 2009 en tant que membre de l’équipe d’entraînement des Lions de la Colombie-Britannique et qui a pris fin au terme de la saison dernière en tant que membre des Argonauts de Toronto.

« Je pense que mon impact s’est fait le plus sentir avec les Bombers, depuis mes débuts là-bas jusqu’à mon départ », a expliqué Harris lors d’une conversation avec BlueBombers.com. « C’est à ce moment-là que j’ai eu les meilleures statistiques, ainsi que le plus d’impact sur la communauté et sur les partisans. Et c’est ma ville natale. C’était un rêve devenu réalité d’être un membre des Bombers. Avec tous ces facteurs, prendre ma retraite en tant que membre des Bombers me semblait la bonne chose à faire. »

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Il a sans aucun doute eu le plus d’impact avec les Blue Bombers après avoir rejoint le club en tant que joueur autonome en 2016, avant de quitter l’équipe après la saison 2021. Au cours de cette période, il a joué un rôle central dans la renaissance de la franchise et a été au premier plan alors que le club a mis fin à sa disette de 28 ans sans victoire lors du match de la Coupe Grey avec une victoire en 2019, puis avec une autre en 2021.

Il a terminé trois campagnes au sommet du circuit pour les verges au sol (2017, 2018, 2019) à Winnipeg, il a été nommé joueur canadien par excellence de la LCF en 2017, et il a été nommé joueur canadien par excellence et joueur par excellence de la Coupe Grey en 2019. Harris occupe présentement le sixième rang de l’histoire des Blue Bombers pour les verges au sol avec 5402, et il est devenu le plus prolifique porteur de ballon canadien de l’histoire de la LCF en 2019. Il est l’un des six joueurs de l’histoire de la Ligue à avoir franchi le cap des 10 000 verges au sol en tant que porteur de ballon, prenant sa retraite avec 10 380 verges et 51 touchés au sol, tout en ayant capté 607 passes pour 5489 verges et 32 touchés.

Cela dit, son départ des Blue Bombers à l’hiver 2022 via le marché des joueurs autonomes a été tout sauf amical. Pourtant, avec du recul, il a déclaré avoir une nouvelle perspective sur ce qui s’est passé lors de son départ pour Toronto.

« J’ai le plus grand respect pour chaque individu dans l’organisation des Bombers et je respecte pleinement la décision qui a conduit à mon départ. J’en suis venu à accepter leur décision », a-t-il mentionné. « Comprenant pleinement toute la situation et en y repensant maintenant, si j’avais été de l’autre côté, j’aurais probablement fait la même chose. »

« J’ai amorcé ma dernière saison à Winnipeg blessé et dans une forme physique loin d’être optimale. C’était la même chose avec la majorité des joueurs à la suite de la COVID-19, mais je vivais aussi une séparation, et traversais une période sombre. Je n’étais pas pleinement engagé envers l’équipe. Quand j’étais au stade, j’étais présent, mais quand j’étais blessé ou que je n’étais pas au stade, mon esprit était ailleurs, et parfois ça m’empêchait d’être le meilleur que je pouvais être pour les Blue Bombers. Quand j’étais au stade, j’effectuais mon travail. Mais les autres aspects de ma vie offraient trop de distraction. En y repensant… à mes yeux, c’était un manque de respect de ma part. Aujourd’hui, en regardant la situation dans son ensemble, c’est ce qu’il fallait faire. »

Harris signera officiellement son contrat symbolique en compagnie du président et chef de la direction des Blue Bombers, Wade Miller, le 27 avril au soir, lors d’un événement soulignant la première d’un document sur sa vie intitulée Running Back Relentless.

« Je dois maintenant parler à Wade pour obtenir un boni à la signature », a dit Harris en riant. « Bonne chance, n’est-ce pas? »

Le documentaire, qui sera également disponible sur Apple TV cet été, est un voyage chargé d’émotion à travers son enfance jusqu’à ses derniers jours avec les Argos. Produit par Upper Canada Films et réalisé par Taylor Prestidge, le film documente ses débuts au football avec les Eastman Raiders à Steinbach, puis avec les Grant Park Pirates, les Raiders d’Oak Park et l’équipe junior des Raiders de l’île de Vancouver avant de faire le saut chez les professionnels.

Il y a une honnêteté brutale de la part de Harris dans le documentaire : il y parle de son enfance difficile, de ses mauvais coups au cours de sa jeunesse, de ses frustrations et de ses problèmes de santé mentale.

« La plus grande chose que j’ai apprise au fil de mes expériences et à la suite de ma première carrière – et même dans mes relations –, c’est de ne pas être effrayé d’être vulnérable, de savoir que cela pourrait m’affecter, et d’accepter qui j’étais, et d’accepter qui je suis. »

« J’ai l’impression d’être une personne influente. Donc, si je peux influencer une personne avec ce documentaire – peut-être quelqu’un qui traverse une période sombre ou qui se dirige vers un endroit sombre – pour l’empêcher de faire un choix horrible qui aura un impact sur sa vie ou d’avoir des pensées suicidaires, c’est une victoire pour moi. »

Harris s’est associé à ServcoCanada et à la Fondation Samantha Mason, qui se concentre sur le bien-être mental des jeunes, pour aider d’autres personnes qui pourraient avoir ou connaître les mêmes défis.

« J’ai toujours essayé d’être une personne positive », a-t-il dit. « Mais une grande partie de ma motivation et de ce qui m’a amené là où j’étais sur le terrain est venue du fait de surmonter les obstacles. Ça venait assurément d’une période sombre. Lorsque les gens traversent un traumatisme ou des difficultés, ils ont une mentalité de combat ou de fuite. Pour ma part, j’ai toujours été un combattant, même dans l’obscurité. Le traumatisme que j’ai vécu m’a aidé à me concentrer sur ce que je pouvais contrôler et sur ce que je faisais de mieux, sur le terrain, sur le plan sportif. C’est en traversant cette obscurité que j’ai pu jouer avec cette motivation. Après avoir regardé le film, les gens verront qu’il y a beaucoup plus de couches que ce que j’aurais pu dire auparavant. »

« La raison pour laquelle j’étais si ému et que je prenais tant de choses à cœur, c’est parce que ça comptait tellement pour moi. C’était plus qu’un simple sport. Je ne jouais pas seulement pour moi et mes coéquipiers – je jouais pour mon état d’esprit, pour mon âme et pour surmonter les choses que j’essayais de surmonter. C’est pour ça que j’ai joué avec autant de passion. Ce n’est pas seulement une question de talent, ce n’est pas seulement une question de coéquipiers. Parfois, il y a des arrière-pensées qui vous amènent à ce niveau supérieur et à réaliser quelque chose de plus grand que ce que vous pensiez peut-être pouvoir obtenir. »

Harris a déclaré que même s’il était difficile et émouvant de revivre certains de ses traumatismes lors de la réalisation du documentaire, il a également trouvé le processus utile.

Harris a remporté la Coupe Grey avec toutes les équipes pour lesquelles il a joué au cours de sa carrière dans la LCF, mais a connu ses plus grands succès avec les Blue Bombers de sa ville natale (La Presse Canadienne)

« Absolument. Toute ma carrière a été thérapeutique », a-t-il admis. « En surmontant le traumatisme de mon enfance… Je n’avais pas un bon exemple sur la manière de bien traiter les gens. Comment être un bon ami, comment un bon partenaire. Beaucoup de choses que j’ai vécues ne sont que des essais et des erreurs. Tout le monde apprend et grandit toujours, mais toute ma carrière a été une thérapie. Après l’avoir parcourue et sachant que ce n’était pas le matériel le plus gracieux, mais que je l’ai quand même fait à ma manière, j’ai beaucoup d’appréciation maintenant. Maintenant, je peux m’asseoir, réfléchir et dire : « Wow, quelle balade. » »

Harris et sa famille, y compris son jeune fils Axton – un autre bébé est en route pour septembre –, se sont récemment installés à London, en Ontario, où il travaille pour Atlas Engineer Products – l’entreprise fondée par Hadi Abassi, un homme qui est devenu une figure influente dans sa vie lorsqu’il a déménagé sur l’Île de Vancouver pour jouer au football junior.

Ses deux dernières saisons à Toronto lui ont également permis de se préparer pour sa prochaine carrière, devenant davantage un leader dans le vestiaire des Argonauts, et de l’aider dans sa transition vers la vie après le football.

« J’ai grandi davantage en tant que personne et en tant que coéquipier en allant à Toronto », a déclaré Harris. « J’avais besoin de faire ça. Vu où j’en étais à Winnipeg, je pense que j’aurais simplement maintenu le cap et que je me serais éteint beaucoup plus rapidement. »

« À Toronto, je me souciais toujours de ce que je faisais sur le terrain, mais c’était davantage ce que je faisais en dehors du terrain qui m’a permis d’atteindre de nouveaux niveaux en tant que joueur et de devenir un coéquipier plus complet. »

Il y a un moment poignant vers la fin du documentaire lorsque la mère de Harris déclare qu’elle voulait simplement que son fils soit heureux. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait trouvé ce contentement, alors qu’il est au début de sa retraite en tant que joueur, Harris a souri.

« Absolument », a-t-il déclaré. « Passer par ce processus à Toronto et accéder maintenant à une carrière dans laquelle je suis, c’est-à-dire dans une industrie compétitive que je comprends et sur laquelle je me concentre vraiment, est une grande chose. »

« J’adore ma vie maintenant. Je me concentre uniquement sur ma carrière et sur ma famille. Nous avons un autre bébé en route maintenant. La vie semble bien plus complète et sur la bonne voie maintenant plus que jamais. Je suis sur mon X. »

D’après une entrevue d’Ed Tait publiée sur CFL.ca.