Repêchage
Tour
-
16 avril 2024

McManis motivé par la défaite de la finale de l’Est

Christian Bender/LCF.ca

Pour Wynton McManis, l’herbe aurait peut-être été plus verte chez le voisin s’il avait décidé de tester le marché des joueurs autonomes en février dernier. Mais il avait peu d’intérêt à quitter Toronto : il y avait pour lui de nombreuses raisons personnelles et professionnelles de rester avec les Argonauts.

Alors que le secondeur vétéran entreprend sa troisième saison avec les Argos, il a discuté avec LCF.ca à propos de sa décision, des changements en défense qui devront être apportés cette saison et de l’amertume de la défaite en finale de l’Est contre Montréal.

LIEN CONNEXE
» Argos: Prolongation de contrat pour Mynton McManis

Q: Tu aurais pu te prévaloir de ton autonomie sur le marché. Le téléphone aurait sonné souvent. As-tu été tenté de voir ce que les offres auraient pu être?
R : C’est certain que c’était tentant. Ma relation avec Coach Mace (l’ancien coordonnateur défensif des Argos qui est maintenant l’entraîneur-chef en Saskatchewan) était très bonne. C’est un gars qui était bien plus qu’un coach. C’est un ami. Je devais être certain de ma décision et puis, je devais en parler avec ma fiancée (Diamond) en premier. J’ai réfléchi longuement à mes options. Et puis, ma fille est née pendant la saison morte, ça rendait l’option d’un déménagement peu intéressante, c’est plus difficile avec un très jeune bébé.

Toronto est chez moi, j’aime ça ici. Les partisans m’ont accueilli à bras ouverts. Je sens que ce que nous faisons à Toronto, les partisans et ce que le club est en train de bâtir, il y a du bon là-dedans. Je n’avais pas le goût de recommencer à zéro et jouer dans une reconstruction.


Q : Félicitations à ta conjointe et à toi pour le bébé! Ta fiancée vient de Toronto? Ça contribue à faire de la ville ton chez toi?
R : Oui, elle vient de Toronto. Mais on s’est rencontré à l’université. Elle jouait au soccer à l’Université de Memphis, pendant que moi j’y jouais au football. Elle est une joueuse redoutable.
(Note aux lecteurs : Diamond Simpson est effectivement une excellente joueuse. Elle a fait partie de l’équipe nationale canadienne et a remporté l’or lors des jeux panaméricains de 2011. Avant cela, elle a été nommée joueuse canadienne de l’année en 2010 chez les U-17 et avait mené le Canada vers l’or lors des championnats mondiaux des moins de 17 ans).

Q : Votre fille se prénome Aalyn Sixx. Le dernier bout, c’est en lien avec le surnom de la ville?
R : (Rires). Bien oui. Le deuxième prénom de mon fils est Memphis. Il faut bien avoir des racines quelques part. Tu sais, c’est difficile de nommer des enfants. C’est l’une des choses sur lesquelles ont était d’accord, le deuxième prénom, Memphis et puis… comment incorporer un peu de la ville pour elle. Et puis, Sixx, il y a un côté créatif pour jouer avec le mot et c’est un beau nom.

Christian Bender / LCF.ca

Q: Avec Coach Mace et quelques autres membres de l’équipe 2023 qui ont quitté le navire, comment entrevois-tu la défensive des Argos en 2024?
R : La perte de Coach Mace, c’est la perte d’un meneur d’hommes, un entraîneur près des joueurs. Un grand cerveau de football. Je pense qu’on a réussi à conserver de bons éléments. Il n’y a pas eu trop de changements chez les entraîneurs. Mon entraîneur de position, Coach Eiben, est de retour, tout comme Will Fields, qui travaillait avec la tertiaire. Donc, je ne m’attends pas à beaucoup de changements. Dans le vestiaire, tu as toujours un gars comme moi, comme Folarin (Orimolade) et Shawn Oakman qui comprennent ce que qui est attendu et qui incarne l’identité de l’unité. Ça, on ne veut pas que ça change.

Q: Est-ce que tu te donnes des objectifs personnels avant une saison?
R: Je me donne des objectifs, mais je n’aime pas trop me concentrer dessus parce que c’est à ce moment-là que tu perds la notion des objectifs de l’équipe. Il reste qu’être nommé joueur défensif par excellence sera toujours sur ma liste. J’ai passé près plusieurs fois.

Q: La dernière saison était quelque chose. Une fiche de 16-2 en saison régulière. Le résultat en finale de l’Est n’était probablement pas ce que vous aviez envisagé. Y penses-tu encore?
R: Je suis encore fâché et, honnêtement, je ne crois pas que je vais passer par-dessus. Je crois que je dois en tirer des enseignements, mais il faut que je laisse ça brûler en-dedans. Je ne veux pas oublier le sentiment. Parfois, ça scintille, mais ce n’est pas l’or. Et l’an dernier, c’était pas mal ça. Beaucoup de brillants, mais une fois retombés au sol, il reste quoi? Cette saison, il va falloir s’assurer d’être qui nous sommes tant que ce n’est pas fini, peu importe les adversaires, peu importe combien de fois on va les avoir battus. Chaque match est unique et il faudra les considérer comme tel.

Q : Tu es reconnu pour l’omniprésent cure-dent que tu as dans la bouche. On veut savoir quand est-ce que c’est devenu une partie de Wynton McManis?
R : Je ne crois pas que je le sais. Je sais que ça remonte à l’enfance. J’ai des photos de moi, je dois avoir huit ou neuf ans, et j’ai un cure-dent dans la bouche. Ça me calme, ça me garde les pieds ancrés au sol. Ça fait partie de qui je suis.

Christian bender / LCF.ca

Q : On va être honnête, on trouve ça terrifiant de te voir donner des entrevues et de voir que le cure-dent disparait dans ta bouche de temps à autre. As-tu déjà eu des moments disons, difficile, avec le cure-dent?
R : Oui, j’ai eu quelques expériences moins heureuses au fil du temps, mais rien qui aurait mis ma vie en danger (rires). J’aime dire que je suis un professionnel de la chose maintenant. Je peux faire des trucs comme le faire tourner, par exemple. Mais oui, il est resté pris à quelques reprises et ça peut surprendre, le genre de moment où t’as un peu peur et tes yeux viennent gros.

Q : L’espérance de vie d’un cure-dent avec toi, c’est quoi? Une journée? Deux?
R : Oh, ça peut durer plus de deux jours. Ça peut durer longtemps. Une semaine peut-être. Bon, ça va peut-être sembler un peu dégoutant, mais parfois, je le dépose, j’y reviens. Ou je le mets derrière une oreille. Il reste-là un certain temps. Et je le reprends quand c’est nécessaire.

Q : Au cours de notre conversation qui s’achève, au téléphone, tu avais un cure-dent dans la bouche?
R : Saveur de cannelle-menthe! Il y a une entreprise, Daneson, qui m’envoit des cures-dents. J’ai ai à saveur de bourbon-malt, whisky et plus encore. Je travaille sur des saveurs également. Soyez prêts!

D’après une chronique de Don Landry sur CFL.ca