Camp d’évaluation : Les entrevues, une étape importante, mais dont on parle moins

WINNIPEG – L’une des étapes les plus importantes du camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF), présenté par New Era, est aussi l’une de celles qui sont les moins documentées.

On parle ici des entrevues individuelles que les espoirs passent avec les équipes, celles-ci cherchant à améliorer leurs connaissances sur les joueurs qui les intéressent, au-delà des performances sur le terrain.

Durant ces rencontres individuelles, qui durent habituellement une quinzaine de minutes, les équipes utilisent diverses méthodes d’entrevue pour arriver à mieux cerner les individus qui se présentent devant eux. Certaines équipes aiment avoir tous les membres de leur personnel football présents durant ces rencontres, alors que d’autre préfèrent une approche plus minimaliste et un contexte plus intime.

LCF.ca a eu l’opportunité d’accompagner le joueur de ligne offensive de l’Université Laval Nathaniel Dumoulin-Duguay lors de deux de ses entrevues individuelles. Toutefois, afin de respecter la discrétion du processus d’évaluation des équipes, nous allons détailler les entrevues sans les nommer.

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UNE PREMIÈRE ENTREVUE SANS TROP PARLER DE FOOTBALL

Pour la première entrevue, sept membres sont présents, incluant l’entraineur-chef et le directeur général. Ceux-ci sont demeurés relativement silencieux durant l’entretien, préférant prendre des notes en arrière-plan. Même si Dumoulin-Duguay est un joueur de ligne offensive, c’est le coordonnateur des unités spéciales qui mène l’entrevue. L’ambiance est décontractée et amicale.

Un moment intéressant survient quand le sympathique joueur de ligne offensive, qui a déjà fait un passage dans l’armée pendant une pause du football, mentionne qu’il aimait beaucoup la structure que lui amenait cette institution et qu’il aimerait s’enrôler de nouveau une fois sa carrière complétée. Un membre lui demande alors s’il est complètement investi dans le football, et il compare le repêchage d’un joueur à un investissement pour une équipe.

Nathaniel réaffirme son dévouement au football et explique retrouver dans le sport la même structure qu’il affectionnait dans l’armée.

On lui demande ensuite de détailler son historique de blessures et son parcours scolaire. Pour cette entrevue, l’équipe en question a choisi de s’attarder sur l’aspect humain, en ne posant pas de questions techniques de football.

DES QUESTIONS PLUS TECHNIQUES LORS DE LA DEUXIÈME

Cette fois-ci, l’équipe a choisi de diviser son personnel en deux pour les entrevues, soit l’attaque et la défense. C’est une approche commune qui permet de maximiser le nombre de joueurs qu’une équipe peut rencontrer.

Pour Nathaniel, le président des opérations football, l’entraineur-chef, qui est aussi coordonnateur offensif, et le directeur général adjoint sont présents. L’ambiance est très accueillante, et des sacs de croustilles et des boissons gazeuses sont même disposés sur un bureau. Sont-ils là pour les joueurs ou les membres du personnel? Ou peut-être est-ce un test pour voir qui ira se servir? L’histoire ne le dit pas…

L’entrevue commence avec quelques questions plus traditionnelles. On demande à Nathaniel s’il appréhende de vivre loin de son Rimouski natal ou s’il craint que l’anglais soit une barrière pour lui. Il répond avec assurance qu’il adorerait être sorti de sa zone de confort et vivre de nouvelles expériences.

L’entraineur-chef, qui semblait jusqu’alors prendre des notes, dévoile soudainement un schéma de jeu sur un tableau blanc et le tend à Dumoulin Duguay.

« Explique-moi cette séquence et le rôle de chaque joueur de la ligne offensive. »

Armé d’un marqueur noir, Nathaniel n’hésite pas une seconde et commence à détailler les subtilités de ce type de schéma. L’entraineur l’interrompt de temps à autre pour l’interroger sur divers scénarios possibles dans ces types de séquence. Nathaniel répond à chaque question avec brio et mentionne le talent d’enseignant de son entraineur de la ligne offensive avec le Rouge et Or, Carl Brennan.

Les trois membres du personnel semblent très satisfaits de ses réponses et le remercient de s’être prêté au jeu.

« C’était la première fois que je me faisais demander des questions par rapport au livre de jeux », mentionne Nathaniel dans le corridor après l’entrevue. « C’est un peu stressant, mais on est tellement bien formé à Laval que je savais que j’allais répondre comme il faut. »

Signe de la qualité de son camp d’évaluation, Nathaniel a rencontré individuellement les neuf équipes de la Ligue.

Les joueurs qui ne parlent pas à toutes les équipes ne doivent toutefois pas nécessairement s’inquiéter. En effet, certaines organisations préfèrent ne pas rencontrer certains joueurs pour ne pas rendre leur intérêt envers ceux-ci connu de tous.

Comme quoi, même à presque trois mois du botté d’envoi de la saison 2024, l’esprit de compétition est déjà bien présent entre les équipes de la LCF.