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10 avril 2024

À travers les embûches, Zergiotis a su saisir ses opportunités

Andrew Mahon/LCF.ca

MONTRÉAL – Le quart-arrière de l’Université de la Colombie-Britannique Jack Zergiotis n’a pas connu un parcours universitaire idéal. À travers les blessures, la pandémie de la COVID-19 et les changements d’entraineurs, Zergiotis n’a jamais été en mesure de prendre son erre d’aller.

Toutefois, durant le troisième jour du camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF), présenté par New Era en mars dernier à Winnipeg, les passeurs se sont mis à tomber comme des mouches. Blessures, virus, vol d’avion… Après tous ces imprévus, Zergiotis s’est retrouvé à être le seul quart-arrière disponible pour l’ultime séance d’entrainement du camp.

Le natif de Montréal a su saisir cette opportunité inattendue, en étant brillant lors des séances de groupes et en s’attirant les éloges de plusieurs observateurs présents.

« Il a super bien bougé. Ce qui était impressionnant, c’est qu’il a été en mesure de s’adapter rapidement à de la toute nouvelle terminologie. Quand tu as une répétition, tu dois seulement t’assurer de connaitre tes jeux. Mais quand tu te fais dire que tu vas avoir toutes les répétitions, tu dois connaitre tous les jeux. Il a vraiment démontré sa capacité à s’adapter », a réagi Marshall Ferguson, chroniqueur de CFL.ca et expert du repêchage, lors de l’épisode du balado The Waggle qui a suivi le camp d’évaluation.

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DES RALENTISSEMENTS FRUSTRANTS

Après de belles années au Collège John Abbott, Zergiotis a reçu de l’attention de certaines universités américaines.

« C’est plus difficile de se faire recruter dans la NCAA quand tu viens du Canada. Pour me faire connaitre, j’allais à des camps estivaux organisés par des écoles de la première division. Je suis allé faire un entrainement à l’Université du Connecticut, et le courant a immédiatement bien passé. Ils m’ont offert une bourse d’études, et j’ai évidemment accepté! »

Sa carrière au Connecticut a bien commencé en 2019. Il a gagné le poste de quart-arrière partant et a joué 10 parties, complétant 150 de ses 260 passes pour 1782 verges. Cependant, comme beaucoup de joueurs de football de son âge, la pandémie est venue mettre un frein à son élan. Après une saison 2020 annulée, il a eu de la difficulté à retrouver ses repères en 2021.

« Ma première saison a été parsemée de hauts et de bas. J’ai connu de très bons moments, mais j’ai aussi dû apprendre beaucoup », a expliqué Zergiotis. « Par la suite, la COVID-19 a frappé, et nous n’avons pas joué du tout en 2020; ce n’était vraiment pas idéal. »

« En 2021, j’ai obtenu le poste de partant, mais nous avons mal commencé la saison. Après quelques matchs, l’entraineur-chef s’est fait congédier. Son remplaçant a voulu essayer d’autres options [au poste de quart-arrière partant]. Je suis resté avec l’équipe, et j’ai essayé d’être un bon coéquipier. »

Au terme de cette saison 2021, Jack a décidé qu’il était préférable pour lui de changer de programme, sentant que son expérience au Connecticut stagnait. Il s’est donc joint au Collège Merrimack, au Massachusetts, dans l’espoir de donner un nouveau souffle à sa carrière universitaire.

Sentant que son expérience avec l’Université du Connecticut stagnait, le quart-arrière Jack Zergiotis s’est joint au Collège Merrimack, au Massachusetts, dans l’espoir de donner un nouveau souffle à sa carrière universitaire en 2022. (UCONN Athletics)

Après un début de saison prometteur, Zergiotis a recommencé à gagner en confiance. Il a entre autres, lors d’un match contre Harvard, amassé 294 verges par la passe et lancé trois passes de touché. Malheureusement, durant une séance d’entrainement, il a déchiré son ligament collatéral ulnaire du bras droit, soit celui avec lequel il effectue ses passes.

« J’ai dû avoir une chirurgie en raison de la déchirure. Ma saison était essentiellement terminée. J’ai essayé de faire un retour au jeu en novembre, mais je devais porter une orthèse sur mon bras; ça ne fonctionnait pas. C’était difficile, parce que j’avais connu un bon début de saison. »

Après une autre saison frustrante, Zergiotis a décidé de retourner auprès de sa famille pour faire une mise au point. C’est pendant cette période qu’il a choisi de se joindre à l’Université de la Colombie-Britannique. Cependant, une autre embûche l’attendait.

« J’étais en contact avec les entraineurs en Colombie-Britannique. Je suis allé les visiter, et ça s’est très bien déroulé. Malheureusement, il y a eu un problème avec mon admissibilité, et je n’ai pas pu jouer [en 2023]. »

« Toutes ces expériences m’ont appris à bien gérer l’adversité. J’ai beaucoup gagné en maturité. Quand je me compare à la personne que j’étais lors de ma première saison, au Connecticut, c’est le jour et la nuit », a constaté Zergiotis.

SAISIR SA CHANCE AU CAMP D’ÉVALUATION

N’ayant pas participé à un match de football depuis novembre 2022, Zergiotis ne savait pas trop comment il allait se sentir une fois sur le terrain, au camp d’évaluation de la LCF.

« Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je savais cependant que ma préparation en vue du camp était adéquate. Les deux premiers jours, c’était un peu plus difficile, je sentais un peu de rouille. Au troisième jour, je me sentais super confortable. »

C’est ce fameux troisième jour qui a permis à Zergiotis de faire partie intégrante des discussions après le camp d’évaluation. Seul quart apte à jouer au moment des exercices à 12 contre 12, il a su élever son jeu d’un cran et prendre la grande majorité des répétitions.

« Je ne m’attendais pas à obtenir autant de répétitions! Je savais que certains gars étaient malades, et je m’attendais à ce que Casey Bowman et moi nous alternions durant les exercices. Il a dû quitter le camp pour aller prendre l’avion. J’ai vu ça comme une opportunité. Je savais que ça allait être difficile de faire 30 à 40 répétitions de suite. Je suis resté calme; j’étais un peu essoufflé après 15 répétitions, mais j’ai été en mesure de garder ma concentration. »

Fort d’un camp satisfaisant, Zergiotis se prépare maintenant au repêchage du 30 avril prochain et aux camps d’entrainement qui suivront dès le 8 mai – pour les recrues. Il ne se formalise pas avec le fait qu’il est rare de voir un quart-arrière canadien obtenir un poste de partant dans la LCF

« Il y a une croyance que les quarts canadiens ne sont pas capables de faire le boulot. Honnêtement, j’utilise ça comme une source de motivation. Je suis un gars humble, mais j’ai confiance en mes moyens; je sais que je peux connaitre du succès chez les professionnels. Je sais qu’il y a plein de quarts canadiens qui sont excellents. Nous avons seulement besoin d’une opportunité. »