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18 avril 2024

Geno Lewis, reconnaissant et prêt à gagner à Edmonton

Thomas Skrlj/LCF.ca

Eugene Lewis n’est pas une personne jalouse. La jalousie, semble-t-il, est maintenue à distance de son aura grâce à la gratitude qu’il se plait à exprimer, phénomène qui a été accentué par ses expériences récentes.

Alors que le joueur étoile des Elks d’Edmonton se prépare pour la saison 2024, LCF.ca l’a rencontré pour discuter d’une panoplie de sujets; comment se sent-il d’avoir quitté l’équipe qui a remporté la Coupe Grey, sa saison 2023 écourtée par une blessure et ce qui lui fait croire que des jours meilleurs s’en viennent à Edmonton. Il nous a aussi raconté comment un voyage récent au Kenya l’a profondément touché.

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Q : Premièrement, j’aimerais revenir sur la dernière saison. 2023 n’a pas été une grande année pour les Elks, alors que l’équipe que tu as quittée, les Alouettes de Montréal, ont remporté la Coupe Grey. As-tu ressenti des regrets en regardant leur parcours en éliminatoires?
R : Non, je n’ai jamais ressenti du regret. Je le vois de cette manière; je me suis fait offrir le salaire que je méritais. En plus, si j’étais resté à Montréal, certains de leurs joueurs n’auraient pas été avec l’équipe en raison du poids de mon contrat. On ne sait pas ce qui serait arrivé. Ce que j’apprécie, c’est que quand je suis arrivé à Montréal, on a gagné trois matchs; quatre l’année suivante. Nous avons été en mesure de reconstruire cette organisation pour lui redonner son lustre d’antan.
Je suis très heureux pour la ville. Ça faisait tellement longtemps qu’ils attendaient une Coupe Grey.

Thomas Skrlj/LCF.ca

Q : Si tu n’as pas pu atteindre le sommet avec les Alouettes, j’imagine que le désir est encore très ardent de le faire avec les Elks, n’est-ce pas?
R : Je veux aider à bâtir cette équipe, cette organisation pour l’amener où elle à déjà été. J’adore nos partisans. On voit qu’ils sont très, très impliqués. J’ai confiance en nos entraineurs et en nos joueurs; nous devons tous nous faire confiance mutuellement. Je suis très reconnaissant. Je suis reconnaissant d’avoir l’opportunité d’être à Edmonton. Je suis ici pour gagner. La Coupe Grey est l’objectif principal.

Q : La saison dernière tu n’as joué que les deux tiers de la saison en raison d’une blessure à un genou, ce qui ta fais tomber sous les 1000 verges de gains aériens. As-tu des buts personnels en tête pour la saison 2024?
R : Mon but est toujours de faire mieux que l’année précédente. L’an dernier, évidement, j’ai accumulé 845 verges par la passe en 12 matchs. Je me dois de faire mieux que ce que j’ai fait en 2022 (91 réceptions, 1303 verges, 10 touchés, tous des sommets en carrière). Le succès de l’équipe demeure la chose la plus importante à ce stade-ci de ma carrière. Je veux gagner une Coupe Grey, tout le reste est secondaire. Facilement au-dessus de 1000 verges, je veux même atteindre 1500. De 10 à 12 touché, des trucs du genre. Mais, peu importe ce que je dois faire pour aider l’équipe, je vais être prêt à le faire.

Q : Cette blessure au genou… comment il va maintenant?
R : C’était une entorse au LCM. Une entorse régulière, ce n’était pas si pire que ça. Ils ont décidé de me mettre sur la liste des blessés pour six matchs, c’était difficile. C’était la première fois de ma carrière que j’étais réellement blessé et que j’ai dû rater autant de matchs. Je suis content que ce soit derrière moi. Je me sens très, très bien présentement

Q : Selon toi, comment cette saison a-t-elle le potentiel d’être différente de l’an dernier pour Edmonton.?
R : Je crois assurément que d’avoir acquis McLeod Bethel-Thompson va grandement nous aider, et va apprendre à Tre (Ford) beaucoup de choses sur le fait d’être un quart-arrière chez les pros. MBT a tout vu. Il a joué dans chaque ligue, a gagné des championnats, a joué des gros matchs, a gagné, a perdu, tu vois ce que je veux dire? Je crois que son expérience et les conseils qu’ils donnera à Tre lui permettront d’atteindre le prochain niveau. Je crois que Tre a le potentiel d’être une vedette dans cette ligue, éventuellement, et MBT va beaucoup l’aider.

Q : Tu vas être réuni avec ton ancien coéquipier chez les Alouettes, le botteur Boris Bébé. As-tu hâte de le revoir?
R : Oui! Nous avons joué ensemble quelques années et je sais ce qu’il peut accomplir. Je connais la puissance qu’il possède dans son pied. J’ai hâte de le revoir. Il était un des mes bon amis (à Montréal) et nous allons pouvoir remettre ça à Edmonton. C’est un vétéran; il va pouvoir s’exprimer. Il a une très bonne énergie.

Thomas Skrlj/LCF.ca

Q : Tu as eu une saison morte intéressante. Je crois comprendre que tu reviens d’un voyage au Kenya. Comment cette expérience s’est-elle présentée à toi?
R : Vision Mondiale Canada collaborait avec la LCF l’an dernier. Ils vont dans des endroits défavorisés pour aider les gens. Je suis devenu leur ambassadeur chez les Elks. J’ai toujours voulu faire un truc du genre. Aller en Afrique avait toujours été un de mes rêves.

Q : Comment a été ton expérience?
R : C’était incroyable de voir tout ce que j’ai vu. Nous avons vu les taudis, des enfants d’un ou deux ans qui marchaient par eux-mêmes pour aller chercher de l’eau. Ça m’a rappelé l’importance d’être reconnaissant et ce que c’est que de vivre en communauté.

De mon côté, j’ai expérimenté de la pauvreté en grandissant. Mais j’ai pu voir la différence entre la pauvreté aux États-Unis et celle au Kenya. C’est totalement différent.

Ça m’a ouvert les yeux. J’ai rencontré des gens supers, comme Pasteure Pauline.

Q : Veux-tu me parler de Pasteure Pauline? Comment t’a-t-elle affecté?
R : Elle a commencé avec sept poulets, quand ils étaient bébés. Elle les a élevés pendant cinq semaines, puis les a vendus. Elle en a acheté 20 autres et maintenant elle est rendue à 200 et veux se rendre à 1000! Elle a pu acheter une moto pour son fils, ce qui lui permet de vendre ses poulets sur une plus grande distance. Elle prend soin d’une dizaine d’enfants et a aidé plus de 100 femmes, en collaboration avec Vision Mondiale Canada. C’est merveilleux.

Elle m’a dit que, pour se rendre où elle est aujourd’hui, elle avait dû enrichir son esprit, son cœur. Ce qui l’a aidé à sortir de la pauvreté. C’était peut-être le meilleur conseil que j’ai jamais reçu.

Q : Vas-tu continuer ta collaboration avec Vision Globale Canada?
R : Absolument. Dominique Rhymes l’a fait l’an dernier : pour chaque touché qu’il marquait, il faisait un don à Vision Mondiale. Je vais m’arranger pour faire un truc du genre cette année. Mais je veux retourner à l’étranger. Je veux continuer à aider. Je veux aller là-bas et aider à construire un terrain de basketball ou de football. Aider l’équipe de soccer locale à s’acheter des souliers. Je vais essayer d’organiser ces trucs-là la saison prochaine.

Q : Est-ce que les leçons que tu as apprises lors de ton voyage peuvent s’appliquer dans le vestiaire des Elks d’une quelconque façons?
R : De voir l’esprit de communauté là-bas, je veux transposer ça dans notre vestiaire. Pas de chialage, juste de la reconnaissance. Peu importe la situation, effectue ton travail. Si nous croyons en nos moyens, qu’on se supporte; tout est possible.