Washington State Athletics
MONTRÉAL – En ne se basant que sur ses statistiques, on peine à croire que le joueur de ligne offensive montréalais Christy Nkanu parvienne à faire parler de lui au sein des dépisteurs de la Ligue canadienne de football (LCF).
En effet, limité à un rôle de réserviste à sa dernière année avec l’Université Washington State, Nkanu n’a pas eu souvent l’occasion, en 2023, de faire ses preuves.
Pourtant, dans le classement du printemps du bureau de recrutement de la LCF, son nom pointe au 15e rang des meilleurs espoirs en vue du repêchage de la LCF du 30 avril prochain. Comme plusieurs membres du top-10 tenteront probablement leur chance du côté de la NFL la saison prochaine, le nom de Nkanu pourrait-il être appelé en fin de premier tour mardi prochain?
À exactement une semaine du repêchage, LCF.ca s’est entretenu avec ce colosse de six pieds, un pouce et 309 livres.
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LE FOOTBALL, EN PASSANT PAR LE… WATERPOLO?
Ce n’est qu’à l’âge de 16 ans que Nkanu a enfilé les épaulières pour la première fois, avec le programme de football de l’école secondaire Louis-Joseph Papineau, située dans l’arrondissement Saint-Michel à Montréal. En grandissant, il a suivi le parcours typique – ou presque – du joueur de football, en jouant au hockey et au waterpolo.
Cependant, dans son cas, le succès au football a été immédiat. Dès sa première saison, il a obtenu un poste avec Équipe Québec et Équipe Canada, de quoi convaincre ses parents de laisser leur fils poursuivre la pratique de ce sport.
« Mes parents se sont dit : « OK, peut-être que tu devrais juste jouer au football » », s’est-il remémoré en riant. « J’ai joué deux ans à Louis-Joseph Papineau. Ma dernière année à l’école secondaire, j’ai joué à l’école St-Paul, en Californie. »
Passer d’un joueur de waterpolo à joueur de football au sein d’un programme californien, le tout en deux ans, est un exploit remarquable. C’est un ami de Nkanu, qui jouait déjà à St-Paul, qui lui a suggéré d’envoyer sa candidature à l’école de la région de Los Angeles.
« Je me rappelle, on était un mardi soir. L’entraineur m’a appelé pour me demander si je voulais venir jouer [en Californie]. Le jeudi matin, j’étais dans l’avion! Je me suis senti à l’aise rapidement. Les joueurs étaient plus gros, mais j’étais assez fort pour jouer contre eux. »
Andrew Mahon/LCF.ca
UN PARCOURS UNIVERSITAIRE EN MONTAGNES RUSSES
Quand est venu le temps de choisir une université, Nkanu a discuté avec quelques programmes, avant d’arrêter son choix pour l’Université Southern Utah.
À son arrivée avec l’équipe, on l’a informé qu’il allait être utilisé sur la ligne défensive, contrairement à son poste habituel, de l’autre côté du ballon. Ça n’a pas trop inquiété Nkanu, qui avait déjà joué en défense à l’école secondaire.
« J’ai toujours joué aux deux positions au secondaire. En arrivant à l’université, j’ai joué au poste de plaqueur défensif pendant un an et demi. Par la suite, j’ai été transféré sur la ligne offensive. Puisque j’avais déjà de l’expérience, ça a été une transition relativement facile. »
Le parcours de Nkanu à l’Université Southern Utah n’a pas été un long fleuve tranquille. Il a disputé 28 rencontres au courant des quatre années suivantes, mais n’est pas arrivé à solidifier son statut de joueur partant. Il a occupé toutes les positions sur la ligne offensive, excepté celle de centre. Il s’est le plus démarqué en 2022, alors qu’il a réussi à obtenir sept départs consécutifs.
Pour sa cinquième et ultime saison universitaire, et après avoir testé le portail de transfert de la NCAA, il a décidé de rejoindre les rangs de l’Université Washington State.
« J’avais terminé mes études à Southern Utah et je voulais continuer à jouer au football. Je voulais jouer au plus haut niveau et, dans la NCAA, il n’y a rien qui bat le Pac-12 (conférence dans laquelle évolue l’Université Washington State). Chaque saison, ils produisent des gars de haut calibre. »
Même s’il a été limité à un poste de réserviste durant la saison 2023, Nkanu considère tout de même que l’expérience d’avoir évolué avec une équipe de si haut niveau lui sera indispensable lors de son passage chez les professionnels.
« Je crois que ça me donne un avantage. Durant les entrainements, je jouais chaque jour contre deux de nos ailiers défensifs, qui vont être repêchés dans la NFL cette année. Ça prouve que je peux vraiment jouer à ce niveau », a-t-il constaté.
Le fait qu’il n’ait pas obtenu un poste de partant permanent durant ses cinq années universitaires ne semble pas faire peur aux dépisteurs de la LCF. Son athlétisme et son expérience sont assez pour convaincre les analystes qu’il a sa place dans la LCF, et ce, dès cette saison.
« Ma technique est excellente. Je bouge très bien mes pieds et j’ai une excellente connaissance du football. Si tu arrives à battre le gars dès la ligne de mêlé, c’est déjà la moitié du travail d’accompli. »
« Je veux juste faire mes preuves à nouveau », a-t-il conclu.