26 avril 2024

Diversité au football : Jean-Samuel Blanc veut redonner à la prochaine génération

James Hajjar/Université de Montréal

MONTRÉAL – Tous les matins, Jean-Samuel Blanc, le coordonnateur des unités spéciales et entraîneur de la ligne défensive des Carabins de l’Université de Montréal, est plus qu’heureux de se rendre au boulot.

« C’est agréable de se réveiller et d’avoir hâte d’aller travailler », confie celui qui entamera en 2024 sa troisième année au sein du personnel d’entraîneurs des Carabins. « Notre formation a plus de 100 joueurs, et c’est très motivant de penser que je peux avoir un impact sur n’importe lequel d’entre eux. Je suis une personne qui aime redonner. Si je peux transmettre aux jeunes une partie de tout ce que j’ai appris au long de ma carrière, ça me fait réellement plaisir. »

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(James Hajjar/Université de Montréal)

Originaire de Montréal, Blanc a joué pendant six saisons dans la Ligue canadienne de football (LCF) avant d’accrocher son casque et ses épaulières pour relever de nouveaux défis en 2022. En 71 matchs, tous disputés dans l’uniforme des Alouettes de Montréal, l’ancien des Cheetahs du Collège Vanier et des Carabins a réussi 53 plaqués sur les unités spéciales, neuf plaqués en défense, deux sacs et deux échappés provoqués.

« Quand tu joues, tu penses que tu vas réussir à jouer jusqu’à ce TU décides que c’est la fin », explique Blanc, qui, en plus de s’être gravement blessé à l’épaule, s’était retrouvé sans contrat au terme de la saison 2021. « En décembre, j’ai été opéré, et la réadaptation se déroulait plutôt bien, alors je pensais jouer encore quelques saisons. Mais je savais que les clubs n’allaient pas mettre sous contrat un joueur blessé; mon objectif, c’était de recommencer à offrir mes services en août. Puis j’ai croisé Coach Marco (Iadeluca, l’entraîneur-chef des Carabins) au CEPSUM. »

Le joueur de ligne défensive, à l’époque âgé de 31 ans, avait expliqué sa situation à Iadeluca. Quelques jours plus tard, alors qu’il croyait avoir été convoqué par le pilote des Bleus pour livrer un discours aux joueurs des Carabins, Blanc se voyait offrir, à sa plus grande surprise, un poste d’entraîneur au sein de la formation de l’Université de Montréal.

Persuadé d’avoir encore quelques saisons dans le corps, celui qui allait devenir papa pour la première fois en juin 2022 était sous le choc. Pensant alors aux autres anciens professionnels qui doivent parfois passer par les rangs secondaires ou collégiaux avant d’accéder aux rangs universitaires – le niveau de jeu qui se rapproche le plus de celui de la LCF, selon Blanc –, le principal intéressé a choisi de faire une croix sur sa carrière dans le circuit canadien et de saisir l’occasion qui se présentait à lui.

Bien que, de son propre aveu, faire le deuil de sa carrière de footballeur fut légèrement difficile sur le plan mental, Blanc, bien soutenu par Iadeluca, a somme toute vécu une douce transition vers son nouvel emploi. Et un peu plus de deux ans après être passé du terrain aux lignes de côté, il n’éprouve aucun regret.

« Comme n’importe quel joueur, c’est sûr que je m’ennuie du vestiaire, mais, en même temps, j’ai quitté le vestiaire des Alouettes pour celui des Carabins, ce qui a rendu la transition un peu plus facile », mentionne Blanc. « Je suis extrêmement content, et je suis très reconnaissant du rôle que j’occupe en ce moment. Ça m’a permis d’évoluer; je suis passé d’un jeune homme à… un jeune homme plus vieux (rires). Une fois mon deuil fait, la transition a été facile, et je ne le regrette aucunement. Je suis bien. »

(James Hajjar/Université de Montréal)

Le mois prochain, Blanc sera l’un des neuf participants de la troisième édition de l’annuel programme Diversité au football, présenté par Securian Canada, les Alouettes ayant retenu sa candidature et comptant tirer profit de ses compétences et de son expérience comme entraîneur.

C’est avec un brin de nostalgie que Blanc renouera ainsi avec l’entourage de de la formation montréalaise, qui tiendra son camp d’entraînement à Saint-Jérôme dès la mi-mai. Le vainqueur de la Coupe Vanier en 2023 – il avait aussi soulevé la coupe, comme joueur, en 2014 – espère donner un bon coup de pouce aux champions en titre de la Coupe Grey, mais il compte aussi assimiler le plus d’informations possible afin de devenir un meilleur entraîneur.

« Je pense que je peux grandement apprendre grâce à un programme comme celui-ci », avait-il partagé lors du dépôt de sa candidature en février. « Pendant le peu de temps que j’ai l’occasion de passer avec nos étudiants-athlètes, j’aimerais être en mesure de maximiser leur potentiel en tant que joueurs, mais aussi en tant que jeunes hommes. Nous sommes tous humains, et nous voulons tous que la prochaine génération d’athlètes ou de joueurs de football soit meilleure, d’une manière ou d’une autre, que la précédente. Si je peux enseigner ce que j’ai appris à 30 ans à des joueurs de 20 ans, pourquoi ne le ferais-je pas? C’est un petit plus qu’ils pourront utiliser à leur avantage. »

Avec le programme Diversité au football, la LCF et Securian Canada souhaitent prendre des mesures concrètes pour créer un avenir plus positif et plus inclusif pour le football. Au cours des prochaines semaines, les participants du programme auront une opportunité unique d’acquérir des connaissances et une expérience de travail pratique dans le milieu du football professionnel. Blanc juge que l’initiative de la LCF et de Securian Canada est une excellente manière de promouvoir la grande ouverture – bien qu’imparfaite, puisqu’il y a toujours plus à faire – du circuit canadien.

« À l’image du Canada, la LCF a toujours été fière de mettre en évidence qu’elle accueillait des athlètes de partout dans le monde ou des joueurs issus de la diversité », souligne Blanc. « Le football est un sport nord-américain, mais, de plus en plus, on remarque qu’il gagne en popularité aux quatre coins de la planète. La Ligue emploie le slogan “Diversité est synonyme de force”, et je pense que c’est totalement vrai : la diversité fait réellement une différence. »

Cliquez ici pour obtenir plus de renseignements sur le programme, dont les critères pour celles et ceux qui souhaiteraient déposer leur candidature lors d’une prochaine édition du programme.