29 juin 2023

Lions : Betts réalise ses plus grands rêves en Colombie-Britannique

Daniel Crump/LCF.ca

SURREY – La plupart des enfants rêvent de ce qu’ils veulent faire quand ils seront grands. L’ailier défensif des Lions de la Colombie-Britannique, Mathieu Betts, est l’un des chanceux à avoir réalisé ses rêves.

« J’ai grandi en regardant la LCF, en regardant les Alouettes », a déclaré le natif de Montréal après un entraînement des Lions cette semaine à leur centre d’entraînement de Surrey. « Je trouvais que les joueurs étaient gros, et vraiment super talentueux. »

« C’est assez amusant d’y repenser aujourd’hui, de savoir que je fais partie de ces joueurs en ce moment. C’est quelque chose dont je suis vraiment fier. Je suis content d’être là et je m’amuse. »

Betts a été une pièce maîtresse de de la victoire décisive sur la route de 30-6 des Lions contre les Blue Bombers de Winnipeg la semaine dernière, réussissant trois sacs aux dépens du quart-arrière Zach Collaros. Après trois matchs cette saison, le diplômé de l’Université Laval de six pieds, trois pouces et 250 livres mène la Ligue canadienne de football (LCF) avec cinq sacs et fait partie d’une unité qui n’a accordé qu’un seul touché et que 21 points – un sommet dans la LCF.

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« Je crois vraiment que vous ne pouvez pas trop penser à ces statistiques », a déclaré Betts.

« Les sacs arrivent en ce moment, mais la saison est encore jeune. Je sais qu’il y aura des périodes plus creuses. Je ne me rabaisserai pas s’ils ne se produisent pas pendant quelques matchs. Les autres joueurs peuvent faire le boulot, donc je ne suis pas trop inquiet à ce sujet. »

La plupart des discussions sur les Lions au cours des deux dernières saisons se sont concentrées sur l’attaque, mais la défense de la Colombie-Britannique a été l’une des meilleures de la Ligue au cours de cette période. Les Lions ont provoqué sept revirements, ont réussi 11 sacs et limité leurs adversaires à 211,7 verges par match – un autre sommet dans la LCF.

Outre Betts, le front défensif de la Colombie-Britannique comprend ses compatriotes québécois Josh Archibald, un natif de Montréal qui a joué à l’Université McGill, et David Menard, qui a grandi à Chicoutimi, au Québec, et qui a joué à l’Université de Montréal.

« Je pense que nous sommes une très bonne équipe de football », a déclaré Betts. « Nous l’étions l’année dernière. Beaucoup de nos joueurs sont revenus cette année, et c’est la même chose du côté des entraîneurs. Je ne suis pas surpris que nous soyons bons. »

« Nous vivons une semaine à la fois, un match à la fois. Ce n’est que la quatrième semaine. Nous essayons de ne pas trop nous exciter. Nous essayons juste de nous améliorer. »

John Bowman, qui a connu une carrière de 14 ans avec les Alouettes de Montréal avant de devenir l’entraîneur de la ligne défensive de la Colombie-Britannique la saison dernière, a déclaré que la taille et la vitesse font partie du jeu de Betts, mais que ce sont les intangibles qui le distinguent des autres.

« Il connaît le football, il est cérébral », a déclaré Bowman. « Il a le meilleur départ de la LCF. Il joue avec de bons instincts. Tout ce qu’il accomplit est le fruit d’un processus réfléchi. »

« Il voit les formations. Il voit la composition du champ arrière ou il décèle un geste de la part d’un joueur de ligne offensive, et il réagit tout simplement à ça. Il est un joueur très intelligent. »

À la suite de leur dominante victoire face aux Blue Bombers, les Lions (3-0) feront face à un autre défi lorsqu’ils affronteront les champions en titre de la Coupe Grey, les Argonauts de Toronto (2-0), lundi au BMO Field.

Betts a déclaré qu’une clé sera d’arrêter le demi offensif A.J. Ouellette, qui a gagné 144 verges et trois touchés au sol la semaine passée.

« Ça va commencer avec la ligne défensive, qui essaiera de minimiser les dégâts », a-t-il expliqué « Il ne faut pas trop réfléchir. Il suffit de jouer physiquement et de jouer fidèlement à votre technique, puis d’espérer que de bonnes choses se produiront. »

Les partisans qui regardaient le match de la semaine dernière ont peut-être été surpris par la réaction de Betts à un gros plan de la caméra après l’un de ses sacs. La plupart des joueurs envoient un salut à leur famille ou à leurs amis.

Betts a jeté un regard froid, mais jure qu’il n’essayait pas d’être intimidant.

« Nous étions un certain groupe de joueurs sur le banc, et nous parlions de stratégies », a-t-il expliqué. « Je ne voulais tout simplement rien donner. »

« J’ai essayé d’agir normalement. C’était un peu inconfortable de mettre la caméra ainsi dans mon visage. »

Betts est l’un des nombreux joueurs de la LCF qui ont grandi en jouant au football au Québec. Alors qu’il était avec le Rouge et Or de l’Université Laval, il a été quatre fois membre de l’équipe d’étoiles de U SPORTS, et il est le seul joueur de l’histoire du football universitaire canadien à avoir remporté quatre prix individuels majeurs.

Il a remporté le trophée Peter-Gorman en tant que recrue par excellence en 2015 et il a mis la main sur le trophée JP-Metra en tant que joueur de ligne par excellence à trois reprises. Il a également joué dans des équipes gagnantes de la Coupe Vanier en 2016 et 2018.

« Je sais que la communauté du football est vraiment forte », a déclaré Betts. « Nous avons des joueurs talentueux à Québec, à Montréal, partout dans la province. Les équipes au secondaire embauchent des entraîneurs très qualifiés à temps plein, ce qui aide au développement. »

« J’aime la manière dont vont les choses en ce moment. »


 
Bowman a vu la croissance du football dans la province pendant son séjour avec les Alouettes.

« Ils prennent leur football chez les jeunes au sérieux », a-t-il déclaré. « C’est là que ça commence. Vous développez un amour pour le football et vous bénéficiez d’un bon encadrement. Vous prenez goût au succès et vous vous lancez à sa poursuite. »

« J’ai joué avec des joueurs de ligne défensive canadiens et j’ai joué avec des joueurs de ligne défensive américains. Si tu es bon, tu es bon. »

Les Elks d’Edmonton ont sélectionné Betts au troisième rang du repêchage 2019 de la LCF. Il a participé au camp d’entraînement des Bears de Chicago à l’été 2019, avant de rejoindre les Elks en septembre.

Betts a rejoint les Lions en tant que joueur autonome l’année dernière. En 18 matchs, il a réussi 26 plaqués et sept sacs.

Il attribue à la LCF non seulement le fait de lui avoir donné un emploi, mais aussi de lui avoir permis de découvrir le pays.

« Je vis dans la belle ville de Vancouver, donc c’est vraiment difficile à battre », a-t-il déclaré. « J’ai grandi à Montréal, j’ai joué à Québec, je suis resté à Edmonton. Nous voyageons dans les plus grandes villes de la LCF durant la saison. »

« C’est agréable. C’est vraiment amusant. Ce n’est probablement pas quelque chose que j’aurais fait sans la LCF. J’ai beaucoup de chance. »

Il a fallu plus que du talent et du désir à Betts pour faire de son rêve une réalité.

« C’est le travail acharné de beaucoup de gens, qui ont cru en moi et qui ont consacré du temps dans mon développement », a-t-il confié. « Mes parents, mes amis, ma copine. J’ai vraiment de la chance d’être là où je suis. »

« Ils disent qu’il faut un village, et je crois vraiment que c’est un assez gros village. J’ai eu la chance de côtoyer des gens formidables, des entraîneurs formidables et des coéquipiers formidables depuis que j’ai commencé à jouer au football. C’est ce qui m’a amené ici, et c’est plutôt cool honnêtement. »

Pendant la saison morte, Betts retourne à Montréal, où il est professeur d’éducation physique. Certains de ses élèves savent qu’il joue aussi au football.

« Je ne fais pas de publicité », a déclaré Betts. « Je suis juste M. Betts quand je suis à l’école. Je ne suis pas le numéro 90 des Lions de la Colombie-Britannique. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.