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28 mars 2024

Guillaume Rioux : L’homme derrière les succès des espoirs du Rouge et Or

Mathieu Bélanger/Université Laval

QUÉBEC – Quand est venu le temps pour les joueurs de ligne offensive de courir le sprint sur 40 verges lors du camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF), présenté par New Era la semaine dernière à Winnipeg, Nathaniel-Dumoulin Duguay espérait en mettre plein la vue et démontrer son explosion hors norme, pour un athlète de son gabarit.

On peut dire mission accomplie, puisqu’il a terminé au premier rang de sa position au tant attendu test, avec un temps de 5,16 secondes.

Un peu plus tôt, le demi défensif Cristophe Beaulieu s’était aussi démarqué, finissant dans le top 10 pour les tests du saut horizontal et des changements de direction.

Même son de cloche pour les receveurs Kevin Mital et Frédérik Antoine, qui ont dominé l’épreuve du développé couché, à leur position, réussissant respectivement 20 et 21 répétitions.

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Quand on a demandé aux quatre produits du Rouge et Or de l’Université Laval d’expliquer leurs succès aux tests individuels, la réponse fut unanime : Guillaume Rioux, le préparateur physique et entraîneur des receveurs de l’équipe.

« Une grosse mention à Guillaume Rioux. Il nous a suivis tout l’hiver, et on avait des programmes personnalisés. On se sent vraiment prêts », avait expliqué Dumoulin-Duguay à la veille des tests individuels.

Mital avait abondé dans le même sens après son excellente performance au développé couché.

« Les joueurs de l’université Laval sont toujours bien préparés. On la chance d’avoir Guillaume Rioux, notre préparateur physique. On lui fait confiance à 100%. On a eu du succès durant nos trois années à Laval avec sa préparation physique. »

LA PRÉPARATION PHYSIQUE : UN MOYEN DE TRANSMETTRE SES CONNAISSANCES

Rioux évolue dans le giron du Rouge et Or depuis longtemps. Il a tout d’abord fait ses marques avec l’équipe en tant que receveur, de 2009 à 2013, remportant au passage trois titres de la Coupe Vanier.

« Ça avait été un choix naturel pour moi de choisir le Rouge et Or », se remémore Rioux, qui est natif de Québec.

En 2013, après un essai infructueux dans la LCF avec les Roughriders de la Saskatchewan, il décide de tirer avantage de sa double nationalité française et fait ses valises pour l’Europe, pour évoluer pendant deux ans avec l’équipe allemande des Monarchs de Dresden, dans la German Football League.

Décidant de mettre un terme à sa carrière professionnelle, il revient au Québec et rejoint les rangs du Rouge et Or en tant que préparateur physique et entraîneur des receveurs.

« J’avais étudié en intervention sportive dans le but de faire de la préparation physique et d’être entraîneur. Glen [Constantin, l’entraîneur-chef du Rouge et Or], m’avait dit d’aller au bout des choses, mais que quand j’allais être prêt, de lui faire signe, car il voulait me garder dans l’organisation. En plus, à l’époque, on savait que le préparateur physique était sur le point de quitter l’organisation pour poursuivre d’autres opportunités professionnelles. Disons que le chemin était bien tracé pour moi. »

Dès 2016, il commence à temps plein avec le Rouge et Or et met en œuvre son expertise afin d’amener les joueurs de l’équipe au prochain niveau.

« Je voulais pouvoir redonner tout ce que j’avais appris au fil des années en tant qu’athlète et dans mes études; être en mesure de partager mon savoir et mon expérience avec les plus jeunes. »

CAMP D’ÉVALUATION : NE RIEN LAISSER AU HASARD

Avec quatre espoirs évoluant à trois positions différentes à préparer en vue du camp d’évaluation de cette année, en plus de son rôle à jouer avec les autres athlètes du Rouge et Or, Rioux a connu une saison morte très chargée.

Après la fin de la saison de l’équipe, il a opté pour un programme d’entrainement plus modeste pour le mois de décembre, avant d’entamer officiellement la préparation pour le camp d’évaluation en janvier.

« En décembre, les gars ont hâte d’entamer la préparation pour le camp d’évaluation, mais on ne veut pas qu’elle ne s’étire pas trop longtemps et que les gars se sentent saturés et tannés de se préparer pour les tests », explique-t-il.

« Début janvier, on entame la préparation très spécifique aux tests, autant en musculation que sur notre terrain synthétique. »

Celui qui est aussi marathonien à ses heures mentionne toutefois que la préparation pour un camp d’évaluation est un processus qui ne s’effectue pas du jour au lendemain.

« On a des athlètes qui sont très engagés, et je crois qu’on leur offre un environnement dans lequel ils peuvent se développer à leur plein potentiel. Il faut comprendre que la préparation du camp d’évaluation, c’est quelque chose qu’on prépare sur plusieurs années. »

Après une carrière dans la LCF avec les Roughriders de la Saskatchewan et un séjour de deux ans avec les Monarchs de Dresden dans la GFL, Guillaume Rioux a rejoint les rangs du Rouge et Or en tant que préparateur physique et entraîneur des receveurs (Université Laval)

Rioux explique aussi qu’au-delà de la préparation physique, il est important d’avoir un mental résilient pour performer au camp d’évaluation. Sortis de leur zone de confort et confrontés à un environnement plus hostile qu’une simple salle d’entrainement, certains joueurs se sentent parfois déstabilisés quand vient le temps d’effectuer les tests individuels.

« On leur apprend à gérer les distractions. Le camp d’évaluation, ce sont de longues journées avec plein d’imprévus. Parfois, ils t’appellent pour le 40 verges et ça fait 20 minutes que tu es inactif. Quand tu es dans ta petite routine au gym, [ça ne ressemble pas à l’environnement du camp]. Parfois, j’aime les surprendre un peu et les mettre en mode camp d’évaluation en créant un entrainement plein d’imprévus. »

La semaine dernière, Rioux a eu la chance de regarder en direct ses athlètes performer lors des tests individuels, qui étaient diffusés sur CFL+. Nerveux, demandez-vous?

« Je n’étais pas nerveux, parce que je savais que les gars avaient fait tous leurs devoirs. Évidemment, oui, il y avait une bonne nervosité, parce que tu souhaites à tes gars de bien performer, car ils le méritent. Ils ont tellement travaillé fort. J’avais pleinement confiance en leurs qualités athlétiques et quant au degré d’investissements qu’ils avaient mis dans leur préparation. »

En entendant Rioux, qui décrit au téléphone les caractéristiques athlétiques de chacun de ses athlètes avec un souci du détail impressionnant, il n’est pas surprenant que ceux-ci aient brillé au camp d’évaluation, perpétuant la réputation du Rouge et Or en tant qu’institution du football universitaire au pays.

Il ne serait pas étonnant d’entendre le nom de l’un de ses quatre joueurs être prononcé au premier tour du repêchage de la LCF du 30 avril prochain.