4 avril 2024

Un camp d’évaluation persuasif devrait jouer en faveur de Mital lors du repêchage

Andrew Mahon/LCF.ca

MONTRÉAL – C’est en assistant à un match des Alouettes de Montréal avec son père que le receveur du Rouge et Or de l’Université Laval Kevin Mital a eu la piqure du football, autour de l’âge de six ans.

« Mon père était un adepte du football. Moi je n’avais pas vraiment d’intérêt, j’étais dans le soccer et le karaté à cet âge-là. Il a commencé à m’amener au match des Expos et des Alouettes. Le baseball c’était un gros zéro », dit-il en riant. « Le football, il y a comme eu un flash. »

Sur le terrain du stade Percival-Molson, c’est un joueur en particulier qui a retenu l’attention du jeune Kevin.

« C’était durant les grandes années d’Anthony Calvillo et de Ben Cahoon. Dans ma tête, je voulais être sur le terrain et faire des gros attrapés en plongeant comme Cahoon. De repenser à la foule qui criait son nom quand il faisait un attrapé; c’était malade! »

Projetons-nous 19 ans plus tard, et Kevin Mital est plus prêt que jamais d’atteindre son rêve de fouler les terrains de la Ligue canadienne de football (LCF), à la manière de son idole.

LIENS CONNEXES
» Ordre du repêchage 2024 de la LCF
» Repêchage simulé 1.0 : Que feront les Elks avec le premier choix au total
» Choix des entraîneurs : Mital et Hamlin s’illustrent lors de la troisième journée
» Les Québécois font bonne figure aux tests individuels du camp d’évaluation
» Plus de nouvelles sur le camp d’évaluation de la LCF et sur le repêchage de la LCF

D’ANDRÉ-GRASSET À LAVAL, EN PASSANT PAR SYRACUSE

L’originaire de Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal, a commencé à faire parler de lui alors qu’il portait les couleurs du Collège André-Grasset, attirant même l’attention de plusieurs universités américaines.

Après un processus de sélection, durant lequel deux universités lui ont même suggéré de passer de receveur à secondeur, Mital a finalement choisi de faire ses valises pour rejoindre l’Université de Syracuse, dans l’état de New York, pour rejoindre les rangs de l’Orange à l’automne 2019.

« Ça a été un choc culturel. Je ne parlais pas anglais. C’était une nouvelle culture, une nouvelle équipe. Il y a deux Québécois, Geoff Cantin-Arku et Matthew Bergeron, qui m’ont beaucoup aidé avec ça. »

Quand la pandémie de COVID-19 a frappé, en mars 2020, Mital a dû retourner chez lui au Québec, en attendant que les étudiants internationaux puissent réintégrer le campus. C’est à ce moment qu’il en est venu à la réalisation qu’il s’ennuyait du Québec et que c’est dans sa province natale qu’il souhaitait compléter son parcours universitaire.

« Avant d’aller aux États-Unis, [l’Université] Laval était mon premier choix. Je m’ennuyais de la maison et je voulais tout le temps revenir la fin de semaine. En sachant que c’était la dernière fois que j’allais pouvoir contrôler où je jouais, je voulais être dans un endroit où j’allais me sentir confortable et profiter de ces années-là. »

« À la fin de la session [à Syracuse], j’ai texté Glen [Constantin, l’entraîneur-chef du Rouge et Or], pour lui dire que je voulais m’en venir. »

Après une bonne première saison avec le Rouge et Or en 2021, l’imposant receveur a explosé en 2022, récoltant l’honneur de joueur de football universitaire par excellence au Canada. Cette saison s’est de plus couronnée par une conquête de la Coupe Vanier par l’équipe de l’Université Laval.

Après un séjour au Collège André-Grasset, Kevin Mital a rejoint l’Université de Syracuse, dans l’État de New York, avant de terminer son parcours universitaire avec le Rouge et Or de l’Université Laval.

UN CAMP D’ÉVALUATION PLUS QUE CONVAINCANT

Au terme d’une saison 2023 parsemée de blessure, Mital avait hâte au camp d’évaluation de LCF pour prouver à tout le monde qu’il était bel et bien le joueur qui avait brillé en 2022. Il a eu la chance de compter sur un programme d’entrainement sur mesure, confectionné par le préparateur physique et entraîneur des receveurs du Rouge et Or, Guillaume Rioux.

« Il nous a présenté son plan jusqu’au moment où on allait embarquer dans l’avion pour aller au camp d’évaluation. On avait même un plan pour le mardi et le mercredi, [avant que les tests et les séances de groupe ne commencent le jeudi.] »

En raison de son fort gabarit pour un receveur, à six pieds, un pouce et 229 livres, Mital savait qu’il allait devoir bien faire au sprint sur 40 verges, afin de prouver aux dépisteurs que sa carrure imposante ne représentait pas un frein pour sa vitesse.

« Après ma pesée officielle, je savais que j’allais devoir bien bouger au 40 verges pour que les gens n’aient pas mon poids en tête. Dans ma tête, ça allait être encore plus impressionnant que j’obtienne un bon temps à 229 livres. »

Mital en a finalement mis plein la vue, avec un temps de 4,58 secondes, bon pour le cinquième rang à cette épreuve. Il s’est par la suite démarqué lors des séances de groupes, attrapant tout ce qu’on lui lançait et excellant dans les exercices à un contre un.

UN POSTE DE PARTANT DÈS SA PREMIÈRE SAISON?

Cette performance au camp d’évaluation semble avoir été très bénéfique pour Mital. En effet, notre équipe a prédit dans son repêchage simulé qu’il allait être choisi au cinquième rang au total, par les Argonauts de Toronto, le 30 avril prochain. Cela représente toute une amélioration pour Mital, qui se trouvait au 20e rang des espoirs à surveiller du classement de l’hiver du bureau de recrutement de la LCF.

Pour le principal intéressé, cette nouvelle est réjouissante, mais pas surprenante.

« Je m’y attendais. En arrivant au camp d’évaluation, je savais que je me situais autour du milieu du deuxième tour. Avec le camp que j’ai eu, il y avait même certains entraîneurs qui ont commencé à me dire que j’avais peut-être assuré ma place dans le top 5. On espère que le 30 avril, ce sera un top 5, mais je veux juste avoir l’opportunité de jouer. »

Mital se dit déterminé à se battre pour un poste de partant dès cette année, mais est prêt à faire d’abord ses preuves sur les unités spéciales.

« Je n’arriverai pas au camp pour voir les autres jouer. Je vais être là-bas pour avoir un poste. Je sais qu’aucune équipe ne va me donner le poste de receveur canadien partant dès ma première année; c’est moi qui vais devoir aller le chercher. »

« C’est sûr que, surtout en tant que Canadien, c’est bien de faire ses preuves sur les unités spéciales. Comme ça, tu es habillé et tu es remplaçant à ta position. Dans ces longues saisons-là de la LCF, il y a beaucoup de blessés, beaucoup de rotations. Il faut travailler fort et attendre sa chance. »